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Malgré les ambitions européennes et les avancées des constructeurs, l’adoption de la voiture 100 % électrique reste une question complexe en France. Selon la dernière étude mondiale du cabinet Deloitte, plus de la moitié des Français ont opté pour l’hybride au premier semestre 2025, tandis que seules 17,5 % ont choisi une électrique pure. Par ailleurs, 9 % seulement envisagent l’achat d’un véhicule électrique, alors que les intentions d’achat pour les modèles thermiques restent plus élevées à 44 %. Dans ce contexte, la question centrale demeure: la voiture électrique peut-elle devenir une alternative durable et accessible pour le quotidien des Français ?
Contexte et dynamique du marché en France
Malgré les appels à sortir du thermique d’ici 2035 et les efforts des constructeurs européens pour proposer des modèles plus attractifs, l’intérêt pour les véhicules électriques demeure variable en fonction des profils et des budgets. Le scepticisme porte notamment sur l’autonomie réelle, le coût des véhicules et la perception de la recharge. Néanmoins, l’électromobilité est présentée comme l’option la plus écologique pour les déplacements, en comparaison avec les motorisations thermiques, même lorsque ces dernières affichent une faible consommation.
Petits prix, petite autonomie ?
Le coût demeure un facteur important, mais il évolue rapidement avec l’arrivée de modèles électriques plus abordables. Sur le segment des voitures citadines, des propositions venues d’Asie et des constructeurs français gagnent en compétitivité. Par exemple, des alternatives comme le SUV BYD Atto 2, la MG4 et la Kia EV2 affichent des prix autour de 25 000 à 30 000 euros, avec des autonomies comprises entre 350 et 460 kilomètres WLTP. En parallèle, Renault, Citroën et Peugeot proposent des modèles nationaux qui affichent des autonomies suffisantes pour les trajets urbains et périurbains.
Parmi les références françaises, la Renault R5 E-Tech propose une autonomie en cycle urbain de 312 à 410 kilomètres selon la capacité de batterie (42 kWh ou 50 kWh) et un prix situé entre 25 000 et 31 500 euros hors prime. La Renault 4 E-Tech affiche environ 310 kilomètres d’autonomie et un prix autour de 30 000 euros. La Citroën ë-C3 offre 323 kilomètres d’autonomie, avec des tarifs entre 23 300 euros (version de base) et 27 800 euros (version supérieure). Enfin, la Peugeot e-208 propose une plage d’autonomie comprise entre 363 et 433 kilomètres, avec un prix allant de 27 600 à 31 790 euros selon la configuration de batterie (50 ou 54 kWh).
Sur le plan du made in France, seule la R5 est produite en France (à Douai), bien que les cellules de batterie proviennent d’Asie. La e-C3 est assemblée en Slovaquie (Trnava) et, depuis peu, sur le site serbe de Kragujevac. La Peugeot e-208, autrefois fabriquée en Slovaquie, est désormais assemblée près de Saragosse, en Espagne. Les options les plus accessibles restent toutefois les petites citadines françaises, qui allient coût compétitif et autonomie adaptée pour l’usage quotidien.
Le grand test : Paris-Brest en électrique
Cet été, un essai routier s’est intéressé à la Renault R5 E-Tech Iconic, la version la plus représentative du marché domestique, sur un trajet Paris–Brest d’un peu plus de 600 kilomètres. La R5 est en tête des ventes électriques françaises au premier semestre, avec plus de 15 000 unités écoulées, représentant plus de 10 % de l’ensemble des ventes d’électriques dans le pays (environ 148 331 unités).
Le véhicule choisi pour l’expédition familiale promet une autonomie en cycle urbain autour de 410 kilomètres, selon le standard WLTP, avec une limitation notable selon la vitesse et les conditions de conduite. La question centrale de l’essai reste entière : au-delà des trajets courts, la petite citadine électrique peut-elle assurer des vacances et des trajets de longue distance sans compromis majeur ? Les résultats complets de ce test seront révélés dans le compte rendu final, mais l’expérience préfigure une orientation plus favorable pour les homologues économiques et écologiques de la catégorie.
Les enjeux de l’électromobilité en France
La transition vers l’électrique est complexe et se joue sur plusieurs leviers : le coût total de possession, l’autonomie réelle, l’infrastructure de recharge et la perception de la durabilité des batteries. Même si les arguments environnementaux et sanitaires demeurent forts, les consommateurs restent sensibles au rapport qualité-prix et à la praticité quotidienne. Le secteur s’accorde toutefois à dire que l’électromobilité, outre son aspect écologique, est désormais une option rentable pour de nombreux foyers, notamment grâce à l’évolution des gammes et à l’élargissement des réseaux de recharge.