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Affaire en Vendée : un nouveau-né enterré, réaction des avocats du couple mis en examen

by Sara
France

Le corps sans vie d’un nourrisson a été retrouvé enterré dans un jardin à La Chapelle-Palluau, en Vendée, dimanche 10 août. La mère et son compagnon ont été mis en examen. Le corps du nourrisson a été retrouvé enterré, dimanche, dans le jardin du domicile du couple à La Chapelle-Palluau, en Vendée (illustration). AFP

Mis en examen et contexte juridique

Quatre jours après la découverte du corps sans vie d’un nouveau-né, dimanche à La Chapelle-Palluau, la mère du nourrisson et son compagnon ont été mis en examen, ce mardi. Auprès du Parisien, les deux avocats du couple, Me Louis Yarroudh-Feurion et Me David Potier, affirment que le couple ignorait tout de la grossesse de la jeune femme, âgée de 24 ans, avant l’accouchement.

À l’issue de leur garde à vue, ils ont été présentés à un juge d’instruction de La Roche-sur-Yon, mardi 12 août, et mis en examen, le jeune homme pour « homicide volontaire sur mineur de moins de 15 ans par ascendant » et la mère pour « privation de soins sur mineur de moins de 15 ans ».

« Prenez du Spasfon ou de l’Ibuprofène »

Déroulé des premiers symptômes et réactions

Jeudi 7 août, aux alentours de 21 heures, la femme de 24 ans est prise de « vives douleurs au ventre », explique Me Louis Yarroudh-Feurion, l’avocat du jeune homme. Selon sa version, eux et leur compagne ne s’inquiètent pas immédiatement et pensent à une indigestion.

Mais la douleur s’intensifie et la jeune femme commence à sentir son ventre « se contracter ». « Elle ne fait pas le lien avec une grossesse, elle n’a jamais eu d’enfants, c’est la première fois qu’elle ressent cette douleur », explique Me David Potier, l’avocat de la jeune femme. Plus les minutes passent, plus « la souffrance devient de plus en plus forte ». Désemparé, l’homme compose le 15. Un médecin leur est envoyé par le Samu. « À ce moment-là, l’appel est lunaire », insiste Me Louis Yarroudh-Feurion. « Mon client leur demande d’envoyer une équipe rapidement », poursuit-il.

La médecin demande alors à parler à la jeune femme. « Elle était en incapacité de parler vu la douleur », explique Me David Potier. Selon Me Yarroudh-Feurion, le médecin lui aurait dit : « Écoutez, prenez du Spasfon ou de l’Ibuprofène, ça ira mieux et demain vous allez voir votre médecin traitant ». Le jeune homme insiste et les supplie de venir, selon sa version. « Ils lui répondent qu’ils ne déplaceront pas », avant de raccrocher, selon l’avocat. Des propos que Me David Potier refuse de commenter : « Il faudra attendre la retranscription de ces appels », insiste-t-il.

« On leur a dit débrouillez-vous, alors ils vont se débrouiller »

Découverte de l’accouchement et déni de grossesse

Dans la foulée, la jeune femme, qui s’est mise sous la douche pour tenter de soulager la douleur, accouche. « C’est en voyant le bébé qu’ils comprennent qu’elle a fait un déni de grossesse. Ils sont dans un état de sidération, complètement paralysés », selon Me Louis Yarroudh-Feurion. « Elle a vécu l’inimaginable, elle était totalement sidérée », complète Me David Potier. Selon les deux avocats, le couple affirme que le bébé était bien vivant à la naissance : « Mon client affirme qu’il a vu l’enfant respirer et sa compagne, elle, dit qu’elle l’a entendu crier », explique l’avocat du jeune homme.

Dans les minutes qui suivent, « en totale méconnaissance », ce dernier réalise un geste « qu’il n’aurait pas dû faire, il coupe le cordon ombilical sans clamper », ajoute son avocat. Sans se rendre compte de son geste, le jeune homme, dont la paternité de l’enfant n’a pas encore été confirmée, prend le nourrisson dans ses bras et va le poser sur la table de la cuisine. « Il se mouille les mains, nettoie le ventre du bébé et enlève le placenta qui reste », poursuit l’avocat, qui évoque « des gestes paternels » de la part de son client. Mais une quinzaine de minutes après l’accouchement, le jeune homme se rend compte que « l’enfant est mort », complète Me Louis Yarroudh-Feurion.

Un laps de temps durant lequel la mère de l’enfant, elle, est toujours sous la douche. « Elle n’a pas bougé, elle ne sort pas de la douche », commente Me David Potier, qui précise que sa cliente n’a vu son bébé « que très brièvement ».

Une période de repli et le déclenchement de l’enquête

Dans les jours qui suivent, le couple « se renferme dans un cocon », explique Me David Potier. « Ça peut paraître difficile à comprendre mais c’est une situation abominable arrivée à deux personnes ordinaires, totalement dépassées, qui sont dans un état de sidération », ajoute Me Louis Yarroudh-Feurion. « Mon client a eu le sentiment d’être abandonné par tout le monde. On leur a dit débrouillez-vous, alors ils se sont enfermés dans un secret et ils se sont débrouillés », complète Me Yarroudh-Feurion.

Samedi 9 août, un peu plus de 24 heures après l’accouchement, le jeune homme creuse un trou dans le jardin « de manière complètement mécanique » et enterre le sac dans lequel il a placé le corps du nourrisson, selon son avocat. Sa compagne était-elle présente ? Interrogé sur ce point, l’avocat de la jeune femme refuse de préciser son implication.

Plainte contre le Samu et suite judiciaire

Mais « le secret est trop lourd à porter » pour le jeune homme qui décide de se confier à un ami. « Il a bien fait car c’est cet ami qui a prévenu les gendarmes », poursuit Me Louis Yarroudh-Feurion. À partir de ce moment-là, la machine judiciaire se met en route. Dimanche 10 août, les enquêteurs se rendent au domicile du couple et découvrent le corps sans vie du nourrisson enterré dans le jardin. Ils placent le couple en garde à vue. Devant les gendarmes, le jeune homme « reconnaît qu’il y a eu un déni de grossesse, que le bébé est mort et qu’il l’a enterré, mais il nie lui avoir donné la mort volontaire », selon son avocat.

Quant à la jeune femme, elle affirme qu’elle « était dans l’impossibilité de faire quoi que ce soit ce soir-là. Elle a passé une partie de la soirée dans la douche, avant d’aller dans sa chambre, sans passer par la cuisine ou le salon », commente Me David Potier, précisant seulement que la « participation » aux faits de sa cliente « n’est pas du tout la même que celle de monsieur ». « Ce ne sont pas des monstres, ce ne sont pas des tueurs, ils ont été totalement dépassés par une situation inimaginable », insiste Me David Potier.

Après leurs mises en examen respectives, la jeune femme a été placée sous contrôle judiciaire et le jeune homme, lui, écroué. « C’est une décision juridiquement injuste et moralement inhumaine », estime son avocat, qui réclame une expertise psychiatrique en urgence « pour évaluer la compatibilité de son état de santé psychiatrique avec une détention ». Selon son avocat, le jeune homme a déposé plainte contre le Samu. « Si des professionnels les avaient aidés par téléphone, l’issue aurait pu être différente », estime-t-il.

De son côté, l’avocat de la jeune femme, Me David Potier, dénonce une garde à vue « inadmissible ». « Sa place était dans une maternité. On a ajouté à l’horreur de ce qui lui est arrivé une garde à vue qu’elle a vécue avec des problèmes physiologiques inhérents à une femme en couche », a-t-il déclaré. Sa cliente a, depuis, été hospitalisée.

Nourrisson | Vendée | Mis En Examen | Affaire Judiciaire | Déni De Grossesse | France
source:https://www.leparisien.fr/faits-divers/nouveau-ne-enterre-en-vendee-ce-ne-sont-pas-des-monstres-reagissent-les-avocats-du-couple-mis-en-examen-14-08-2025-MLRLHGU46FEIRICCQQOM5CIMIA.php

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