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La gendarmerie a annoncé la saisie de cocaïne dimanche au sud de Bordeaux : une opération qui a permis la récupération de 1,3 tonne de stupéfiants, confirmation d’une importante saisie de cocaïne interceptée sur un camion en provenance d’Espagne.
Détails de la saisie de cocaïne et déroulement de l’interception
Le parquet de Bordeaux a indiqué jeudi que 1,3 tonne (1 345 kg) de cocaïne, d’une valeur marchande estimée entre 30 et 40 millions d’euros, avait été saisie dans un camion arrivant d’Espagne. L’interception s’est déroulée le long de l’autoroute A63, à hauteur de Cestas (Gironde).
Les enquêteurs, alertés début juillet par un renseignement faisant état de l’implication du poids lourd dans un trafic de stupéfiants, avaient confirmé des trajets suspects entre l’Espagne et le nord de l’Europe. Informés d’un nouveau passage de la frontière, ils ont procédé à l’arrêt du véhicule le 10 août et découvert des dizaines de sacs dissimulés dans des caisses en bois, renfermant au total 1 345 kilos de cocaïne.
Enquête et suites judiciaires
Le chauffeur, de nationalité espagnole et âgé de 36 ans, a été déféré pour être mis en examen, au terme de sa garde à vue, devant un magistrat de la Juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Bordeaux. Le parquet a requis son placement en détention.
Une information judiciaire a été ouverte pour importation de drogue en bande organisée et participation à une association de malfaiteurs, des faits passibles de 10 ans d’emprisonnement.
Organisation des services et coopération internationale
L’enquête a été conduite par la section de recherches (SR) de Bordeaux, en cosaisine avec l’Office antistupéfiants (Ofast). L’Unité nationale d’investigation (UNI) de la gendarmerie et le Service central de renseignement criminel sont également intervenus pour appuyer l’opération.
Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a salué « une saisie record » et une « opération exemplaire » menée en coopération avec la Guardia Civil espagnole. La coordination transfrontalière a été soulignée par les autorités comme un élément clé du succès.
Chiffres récents sur le trafic de drogue et le contexte européen
La colonelle Christelle Tarrolle, cheffe de l’UNI, a indiqué à l’AFP que la valeur marchande de la drogue saisie était estimée entre 30 et 40 millions d’euros pour une revente en semi-gros.
Selon une note de l’Ofast consultée par l’AFP, les saisies de cocaïne en France ont atteint 53,5 tonnes en 2024, un niveau inédit, soit une hausse de 130% par rapport à 2023. Les acheminements par voie maritime interceptés ont totalisé 41,8 tonnes, soit 78% des saisies, dont 14,4 tonnes au seul port du Havre (contre 5,3 tonnes en 2023).
Relativement épargnée jusqu’en 2020, la France est devenue l’un des pays européens les plus touchés, dépassant des États traditionnellement impactés comme la Belgique et les Pays-Bas. Le durcissement des contrôles dans les ports d’Anvers et de Rotterdam est avancé comme facteur possible d’une réorientation des trafics vers le sud de l’Europe.
La tendance s’est poursuivie en 2025 : au 1er mai, les saisies s’élevaient à 29,4 tonnes, soit une hausse de 56% sur un an. Hors voie maritime, la frontière routière entre l’Espagne et la France apparaît particulièrement exposée, les passeurs empruntant également la voie ferroviaire, moins contrôlée.
Implications opérationnelles et réorganisation des unités
La SR de Bordeaux et l’Ofast ont reçu le soutien de l’UNI et du Service central de renseignement criminel. Ces deux unités doivent intégrer, au 1er septembre, la nouvelle Unité nationale de police judiciaire de la gendarmerie nationale (UNPJ) dédiée à la lutte contre la criminalité organisée.
Le procureur de la République à Bordeaux, Renaud Gaudeul, a commenté : « Cette nouvelle saisie confirme la tendance déjà constatée du développement important d’une voie d’importation de la cocaïne en Europe depuis le sud de l’Espagne et du Portugal ».
Publication
Publié le 14 août à 17h57, AFP.