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Qantas condamnée à payer 50 M€ pour licenciements Covid

by charles
Australie

Une cour fédérale australienne a condamné la compagnie aérienne Qantas à verser 50 millions d’euros pour licenciements jugés illégaux durant la pandémie de Covid-19. Cette décision, annoncée après des années de contentieux avec les syndicats, vise à dissuader les employeurs d’enfreindre le droit du travail en période de crise sanitaire et économique.

Photo d'un avion Qantas en vol
Photo d’illustration – Qantas

Qantas condamnée à verser 50 M€ pour licenciements illégaux durant le Covid

Selon le jugement de la Cour fédérale, Qantas a licencié environ 1800 à 1820 membres du personnel au sol en août 2020, au cœur de la période la plus critique de la pandémie, malgré les mesures de confinement et les fermetures de frontières. Sur les 50 millions d’euros, 28 millions iront au Syndicat des travailleurs des transports et 22 millions seront destinés à des paiements futurs aux anciens employés.

«La décision d’externalisation d’il y a cinq ans, en particulier à une époque pleine d’incertitudes, a provoqué de véritables difficultés chez nombre de nos anciens collègues et leurs familles», a décrit Vanessa Hudson dans ce communiqué. «Nous présentons nos excuses les plus sincères à chacun des 1820 employés de manutention», a-t-elle ajouté.

«Après cinq longues années, aujourd’hui est un jour de victoire, non seulement pour nos collègues mais aussi pour tous les travailleurs australiens», s’est réjouie Anne Guirguis, qui a nettoyé des avions de la compagnie pendant 27 ans avant d’être renvoyée. «Nous pouvons refermer ce chapitre et passer maintenant à autre chose», a-t-elle déclaré à la presse à l’extérieur du tribunal. Le secrétaire national du Syndicat des travailleurs des transports, Michael Kaine, a applaudi la décision, une «victoire définitive» pour les ex-travailleurs de la compagnie, dont «beaucoup ont découvert par un haut-parleur dans la salle de déjeuner qu’ils avaient perdu leur emploi».

Contexte et enjeux du litige

La procédure s’inscrit dans le cadre de licenciements massifs déclenchés par Qantas face à la chute du trafic aérien liée à la pandémie: la société, âgée de 104 ans et surnommée l’Esprit de l’Australie, avait recours à des suppressions d’emplois et à la sous-traitance en 2020. Les dirigeants tentaient d’ajuster le coût de la crise, mais les tribunaux ont jugé que les droits de négociation collective et le droit de grève avaient été entravés.

La direction, dirigée par Vanessa Hudson depuis 2023, a promis de réparer les torts et d’améliorer la satisfaction des clients, tout en présentant des excuses publiques et en réaffichant son intention de «se refaire une réputation» après les critiques et les annulations de vols. La cour a rejeté l’appel de l’entreprise.

Cette décision s’ajoute à des indemnités antérieures d’environ 67 millions d’euros déjà versées aux anciens employés, selon les informations des parties concernées. Le contexte économique et social du secteur a alimenté le débat sur les pratiques de ressources humaines dans des situations de crise prolongée.

Réactions et perspectives

Au-delà des chiffres, la décision a été saluée par les représentants syndicaux et les ex-salariés comme une reconnaissance du droit à la négociation collective et à la protection des travailleurs le long d’une période particulièrement critique. Anne Guirguis et Michael Kaine ont souligné que c’est une étape vers la fermeture d’un chapitre et l’adoption de pratiques plus respectueuses des droits du travail.

Pour Qantas, l’objectif affiché est de restaurer la confiance des clients et des partenaires, dans un contexte où la compagnie cherche à regagner des parts de marché et à améliorer sa réputation après des années marquées par des critiques et des hausses de tarifs.

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