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Le phénomène des raves, Romandie, fêtes clandestines, techno, liberté se poursuit en été : depuis plus de trente ans ces rassemblements illégaux attirent une nouvelle génération en quête d’espaces alternatifs et d’émancipation collective, et ont de nouveau fait parler d’eux ces derniers mois en Romandie.
raves, Romandie, fêtes clandestines, techno, liberté : rassemblements signalés cet été
Les autorités et les habitants ont signalé plusieurs soirées non autorisées en Romandie entre juin et août. La plus médiatisée a eu lieu le 1er août près des Verrières, dans le canton de Neuchâtel, où des haut-parleurs ont diffusé de la musique électronique dans un champ pour le plaisir d’environ 500 noctambules. Des événements similaires avaient été repérés à la mi‑juin à Malleray, dans le Jura bernois, puis début juillet à Ormont‑Dessus, dans le canton de Vaud.
Il convient de préciser que ces dates correspondent aux raves découvertes et signalées publiquement ; il est probable qu’il y en ait eu d’autres entre juillet et août qui sont restées invisibles aux autorités ou aux médias.
Caractéristiques des free parties et témoignage d’une participante
Ces rassemblements — que la génération Z désigne souvent par le terme free parties — se distinguent, selon des participants, par plusieurs éléments récurrents : un système sonore important, des musiques électroniques underground (tribe, mental, acid core, etc.), des lieux reculés et des prix d’entrée libres avec des consommations peu onéreuses.
«Quand on est une petite centaine de personnes, on se fait moins facilement repérer», concède Sophie*, 25 ans, qui participe régulièrement à ces free parties.
Dans ses propos rapportés, la participante oppose également le vocabulaire : «Le mot «rave» est un peu has been, car il est repris par les lieux standard pour imiter ce mouvement libertaire.» Pour elle, la définition tient en quatre points — le son, les musiques underground, un lieu isolé et l’accès à prix libre — et ce mode d’organisation favorise un sentiment d’indépendance et d’adrénaline collective.
«Quand tu découvres cette forme d’indépendance, tu n’as plus envie d’aller danser en boîte. Surtout, il y a ce côté palpitant de braver ensemble l’interdit», confie celle dont l’intérêt pour ces initiatives ne cesse de grandir face à la pénurie d’espaces alternatifs.
La participante évoque aussi des consommations accessibles «par exemple 1 ou 2 francs la bière». En équivalent approximatif, 1 franc suisse correspond à environ 0,95 € et 2 francs suisses à environ 1,90 €.
Ce que révèlent les chiffres et la localisation des soirées
La mention d’environ 500 personnes à la soirée du 1er août donne une idée de l’ampleur que peuvent atteindre certaines raves lorsqu’elles sont découvertes. D’autres rassemblements, plus modestes, rassemblent des dizaines à une centaine de participants — un format qui, selon les militants et participants, permet de réduire la visibilité et d’échapper plus longtemps aux interventions des forces de l’ordre.
Géographiquement, les signaux proviennent de secteurs ruraux ou semi‑isolés : un champ près des Verrières (Neuchâtel), des localités de montagne ou de plaine reculée dans le canton de Vaud et le Jura bernois. Ce choix de sites répond à la recherche d’un isolement relatif et à la nécessité de pouvoir installer des systèmes sonores à grande puissance sans gêner immédiatement un tissu urbain dense.
Questions pratiques et limites de la connaissance publique
Les informations disponibles reflètent des événements découverts par des témoins ou signalés aux médias ; elles ne couvrent donc pas la totalité des soirées réellement organisées. Les organisateurs ne communiquent souvent que de manière cryptée et éphémère, ce qui complique le recensement.
Par ailleurs, ces fêtes posent des questions pratiques : nuisance sonore, sécurité des participants, respect des sites naturels et intervention des autorités. Les acteurs locaux et les participants expriment des points de vue différents sur la légitimité et les risques de ces manifestations, tandis que la pénurie d’espaces culturels alternatifs est régulièrement citée comme l’un des moteurs de ces rassemblements.