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Jean-Michel Aulas, âgé de 76 ans, joue un rôle central dans la campagne des municipales à Lyon et apparaît de plus en plus comme un candidat potentiel face au maire sortant Grégory Doucet ; s’il n’a pas encore officiellement confirmé sa candidature, ses prises de position publiques et ses réunions avec des responsables politiques nationaux laissent peu de doute sur ses intentions.
Jean-Michel Aulas : posture, propositions et présence médiatique
Ancien président historique de l’Olympique lyonnais (1987-2023), Jean-Michel Aulas cultive une forte notoriété locale et nationale. S’il a récemment quitté la présidence du club, il demeure très actif publiquement, notamment sur les réseaux sociaux, où ses publications ont changé d’objet : circulation, aménagements de l’espace public, commerçants, sécurité — des thèmes ciblant explicitement la majorité municipale actuelle.
Mesures proposées et positionnement
Dans ses prises de parole, Jean-Michel Aulas avance plusieurs mesures concrètes et des engagements personnels destinés à marquer son profil de « candidat différent ». Il propose notamment :
- de renoncer à ses indemnités de maire s’il était élu ;
- de se passer d’un cabinet ;
- d’étendre la gratuité des transports pour les personnes gagnant moins de 2 500 € par mois.
Ses soutiens mettent en avant la force de son image : « Il est très identifié, tout le monde le connaît, il est presque un synonyme de Lyon (…) Les partis politiques se rendent compte que ce type de figure et de leadership n’existe pas dans leurs rangs », indique son entourage.
«Il est le seul à être capable de faire un rassemblement transpartisan de la droite jusqu’au centre gauche»
Cette appréciation est attribuée à Jean-Arnaud Niepceron, ancien militant LR et co-fondateur du collectif «Génération Aulas», créé après l’évocation publique de sa possible candidature.
Des sondages, parfois commandés par ses équipes, le placent aux avant-postes par rapport aux autres prétendants et à Grégory Doucet, selon une étude d’avril menée pour BFMTV. La dynamique de communication de Jean-Michel Aulas lui permet d’occuper l’espace et d’apparaître comme le principal opposant à la majorité écologiste municipale.
Réactions à Lyon : élus, partis et tensions avec les écologistes
Face à cette montée en puissance, les réactions sont multiples. Le camp présidentiel (Renaissance, Modem, Horizons) a d’ores et déjà indiqué qu’il soutiendrait Jean-Michel Aulas s’il décidait de se présenter. Du côté de Les Républicains, l’optimisme est palpable : des rapprochements sont évoqués, Pierre Oliver, maire du 2e arrondissement, a d’ailleurs annoncé sa candidature et pourrait, sauf surprise, s’allier avec Aulas.
Jean-Michel Aulas a multiplié les rencontres avec des responsables nationaux afin de construire un large soutien : Gabriel Attal, Laurent Wauquiez, Bruno Retailleau, François Bayrou, Édouard Philippe et Emmanuel Macron figurent parmi ceux qu’il a rencontrés. Nicolas Sarkozy l’a également publiquement soutenu lors d’une rencontre le 19 juin.
Mais toutes les discussions n’ont pas été simples. Le centriste Georges Képénékian, ancien premier adjoint de Gérard Collomb et maire par intérim (2017‑2018), affiche des réserves et souhaite au moins être tête de liste au premier tour : « Je suis au Conseil municipal, je suis très critique de la méthode de l’exécutif, mais ils n’ont pas fait que des conneries », déclare-t-il, rappelant que « les quatre derniers députés de cette ville sont de gauche. »
Tensions et échanges vifs avec les écologistes
Les écologistes, emmenés par Grégory Doucet, se sont organisés pour riposter. Gautier Chapuis, co-chef de file de la majorité municipale, critique la posture de Jean-Michel Aulas : « Plus on avance, plus il se considère comme un opposant politique et non plus comme un habitant lambda qui se plaindrait des changements de la ville. »
Le maire Grégory Doucet, tout en ciblant davantage l’Américain John Textor à propos de la situation de l’OL, n’a pas épargné son probable adversaire, estimant que Jean-Michel Aulas a « nécessairement une part de responsabilité » dans certaines affaires liées au club. Dans son camp, on reproche également à l’homme d’affaires d’être « très approximatif » et de s’emparer de grognes locales pour susciter des polémiques.
La polémique a récemment pris de l’ampleur autour d’une publication sur X et d’une réponse de Jean-Michel Aulas évoquant les « vrais Lyonnais », formule qui a été jugée déplacée par certains élus écologistes : « Quand on commence à parler de vrais Lyonnais, on en arrive rapidement à parler de vrais Français ou de vrais Allemands. Décidément Jean-Michel Aulas ratisse très très large à droite », a réagi Fabien Bagnon, vice-président de la métropole.
Dans son entourage, Jean-Michel Aulas se défend en soulignant sa connaissance des contraintes locales liées aux infrastructures : « Quand vous créez un stade comme lui (le Groupama Stadium, situé à Décines-Charpieu, NDLR) vous avez en permanence à composer avec la collectivité. Donc Jean-Michel Aulas la connaît parfaitement. Il a dû déposer des permis de construire, faire avec les contraintes de la ville. (…) Ce sont exactement les mêmes qui disaient à Emmanuel Macron qu’il ne serait jamais élu. »
Le ton est monté et la campagne lyonnaise s’annonce âpre. Jean-Michel Aulas, répétons‑le, n’a pas encore annoncé formellement sa candidature mais promet d’indiquer « d’ici fin juin comment il va y aller et avec qui » selon ses propres déclarations.