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La saison 2025 du sauvetage faons 2025 Suisse s’achève sur un bilan inédit : 6 451 faons ont été retirés des zones de fauche agricole, un record historique rendu possible par l’alliance des bénévoles, des agriculteurs et des technologies de détection.
Chiffres clés : 6 451 faons sauvés et 6 531 missions en 2025
L’association suisse de sauvetage des faons publie un bilan spectaculaire : 6 451 jeunes cervidés ont été secourus au printemps 2025, dépassant largement le précédent record de 2023. Le nombre de missions a suivi la même trajectoire, avec 6 531 interventions bénévoles organisées en 2025, contre 4 620 l’année précédente.
La progression sur dix ans est particulièrement marquante : seuls 24 faons avaient été sauvés en 2015 et 35 missions seulement avaient été organisées la même année. En l’espace d’une décennie, les sauvetages ont été multipliés par plus de 250, tant en effectifs d’animaux qu’en opérations de terrain.
Plusieurs facteurs expliquent cette hausse : une météo printanière clémente facilitant les sorties, une prise de conscience accrue chez les exploitants et la généralisation des outils de repérage, notamment les drones équipés de caméras thermiques.
Technologies et méthodes : drones, capteurs et nouvelles pratiques
Les drones sont devenus, depuis leur introduction il y a environ dix ans, l’un des outils centraux des équipes de sauvetage. Grâce aux caméras thermiques embarquées, les opérations de repérage ont gagné en efficacité, reléguant au second plan des méthodes antérieures moins performantes, comme les battues ou l’installation de lampes dans les champs.
Les équipes qui opèrent ces appareils sont exclusivement bénévoles. « On n’est pas écolos ou chasseurs, on est de différents milieux. C’est une question de sauver ces petites bêtes », explique Denis Beuchat, bénévole pour l’association jurassienne SOS sauvons les faons, dimanche dans l’émission Mise au Point.
Une autre innovation se développe : des capteurs infrarouge montés directement sur les tracteurs. Contrairement aux caméras thermiques des drones, ces capteurs détectent la couleur et non la chaleur, ce qui permet aux exploitants de faucher à toute heure, de jour comme de nuit, sans attendre les missions de repérage matinales. L’obligation d’organiser les sorties tôt le matin liée aux drones est ainsi levée pour les machines équipées.
Cette technologie a toutefois un coût élevé : dans le cas évoqué par un agriculteur, l’équipement revient à environ 19 000 € (soit 20 000 francs suisses). En Suisse, seuls trois agriculteurs sont dotés d’un système de cette envergure ; une trentaine d’autres en possèdent une version à plus petite échelle.
Sur l’engagement des agriculteurs, Thierry Froidevaux, éleveur dans les Franches‑Montagnes (JU), raconte l’évolution des mentalités : « Une année, on avait fauché un lièvre. Il était vivant, mais ses quatre pattes étaient coupées. C’est le pire. » Ce témoignage illustre pourquoi de plus en plus d’exploitants sollicitent volontairement les équipes de sauvetage.
Espèces concernées et études régionales
Outre les faons, la diffusion de ces techniques soulève des espoirs pour d’autres espèces fragiles qui nichent dans les prairies fauchées, notamment le lièvre, l’alouette des champs et le râle des genêts. Ces espèces sont souvent trop petites pour être repérées par les caméras thermiques des drones, d’où l’intérêt des capteurs couleur et d’une panoplie de méthodes adaptées.
Le Parc régional du Doubs a mené une étude comparant les techniques existantes pour protéger la faune sauvage en période de fauche et a retenu quinze solutions différentes, parmi lesquelles figurent les drones et les capteurs infrarouges sur machines agricoles. Le choix et la combinaison des méthodes dépendent des espèces visées, des pratiques culturales et des capacités financières des exploitations.
Le succès du printemps 2025 montre que l’association de bénévoles motivés, d’une adhésion croissante des agriculteurs et d’innovations techniques peut produire des résultats tangibles pour la conservation de la biodiversité agricole.