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Donald Trump a exclu d’envoyer des troupes américaines en Ukraine pour faire respecter un éventuel accord de paix, tout en laissant la porte ouverte à un soutien aérien ; cette position concerne directement le dossier Trump, Ukraine, sécurité, déploiement militaire, paix.
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Interrogé lors d’une interview téléphonique sur Fox News pour rassurer son électorat isolationniste, Donald Trump a répondu : “You have my assurance, and I’m president.” Il a toutefois précisé que Washington pourrait fournir un soutien aérien pour garantir un accord, marquant un net infléchissement par rapport à sa posture antérieure sur le conflit.
Sur la question de l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN, il a été catégorique : “There’ll be some form of security. It can’t be Nato,” et a ajouté : “They’re willing to put people on the ground. We’re willing to help them with things, especially, probably, if you could talk about by air.”
La Russie considère le déploiement de troupes de pays de l’OTAN en Ukraine comme une ligne rouge. Mardi, Trump a écarté cette préoccupation et dit rester optimiste quant à la possibilité d’un accord avec Vladimir Poutine, tout en reconnaissant que “It’s possible that he doesn’t want to make a deal.”
Rencontres à la Maison Blanche et propositions européennes
La promesse de garanties de sécurité faite par Trump lundi a été qualifiée de percée importante par, selon le texte original, “Nato’s secretary general, Mark Rutte,” alors que Volodymyr Zelenskyy et plusieurs dirigeants européens étaient réunis à la Maison Blanche pour un sommet extraordinaire.
Lors de la conférence de presse, Trump avait refusé de dire si des troupes américaines pourraient être déployées en Ukraine pour servir de “tripwire” contre une reprise des hostilités. Les chefs d’État européens ont poursuivi les discussions mardi, incertains de la volonté de Poutine de rencontrer le président ukrainien.
Des sources proches des pourparlers ont indiqué à l’Agence France-Presse que Poutine avait proposé une rencontre à Moscou, invitation que Zelenskyy aurait déclinée. Il demeure incertain si et quand les deux présidents se rencontreront ; Poutine est attendu à la réunion de l’Organisation de coopération de Shanghai à Tianjin fin août, ce qui complique un sommet bilatéral dans les deux semaines à venir.
Emmanuel Macron a proposé Genève comme lieu de rencontre, et un haut responsable américain a dit à Reuters que la Hongrie était également envisagée. Le conseiller du Kremlin Yuri Ushakov s’est contenté d’indiquer que Poutine et Trump avaient discuté de “raising the level of representatives” dans les pourparlers sur l’Ukraine, sans préciser davantage.
Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a déclaré à la télévision d’État que toute rencontre entre Poutine et Zelenskyy devrait être préparée “very thoroughly”.
Garanties de sécurité, options et positions
Au cœur des discussions se trouvaient les garanties de sécurité que les Occidentaux peuvent offrir à l’Ukraine. Zelenskyy a qualifié ces garanties de “a key issue, a starting point towards ending the war” et a salué l’indication de Trump selon laquelle les États-Unis seraient prêts à participer à ces garanties.
Selon Zelenskyy, ces engagements devraient être “formalised in some way in the next week or 10 days”. Dans un message publié lundi soir, Trump a indiqué que les discussions de la Maison Blanche incluaient des plans pour que des pays européens fournissent des assurances de sécurité à l’Ukraine, les États-Unis agissant en tant que “coordinator”.
Plusieurs pays, dont le Royaume‑Uni, ont évoqué la création d’une “reassurance force” européenne pouvant être envoyée en Ukraine dans le cadre d’un futur accord pour dissuader toute nouvelle agression russe ; ces plans nécessiteraient cependant un soutien ferme des États‑Unis, que Trump a résisté à garantir en termes de déploiement de troupes.
Moscou a rejeté toute perspective de présence de personnel de l’OTAN en Ukraine : “We reaffirm our categorical opposition to any scenarios involving the stationing of a Nato contingent in Ukraine,” a déclaré le ministère russe des Affaires étrangères.
Parmi d’autres propositions figuraient des garanties de type article 5, similaires à l’engagement de défense collective de l’OTAN. La Première ministre italienne Giorgia Meloni a indiqué que, bien que l’Ukraine ne rejoindrait pas l’OTAN, les alliés occidentaux s’engageaient à “a collective security clause that would allow Ukraine to benefit from the support of all its partners, including the United States, ready to take action if it is attacked again”.
Zelenskyy a clairement indiqué que l’Ukraine rejetterait tout accord limitant la taille de ses forces armées, insistant sur la nécessité d’“a strong Ukrainian army” comme élément des garanties de sécurité, position incompatible avec certaines conditions évoquées par Poutine.
Incidence diplomatique et réserves
Malgré le ton optimiste affiché par certains dirigeants occidentaux à la Maison Blanche, l’écart entre les exigences de Moscou et la marge de concession de Kyiv reste important. La nature exacte des engagements de Trump et ce que Poutine aurait accepté à Anchorage et à Washington demeurent flous.
Gérard Araud, ancien ambassadeur de France aux États‑Unis, a résumé le scepticisme de certains observateurs : “Nothing had happened in Anchorage on Aug. 15th. Nothing happened yesterday in Washington DC,” ajoutant que “Putin, Zelenskyy and the European leaders were all relieved: they had avoided Trump taking unwelcome decisions. It was the triumph of empty vagueness and meaningless commitments.”
Les prochaines étapes officielles dépendront de confirmations formelles de Moscou sur une rencontre bilatérale et de la construction, en commun avec les partenaires européens et les États‑Unis, d’un dispositif de garanties jugé crédible par Kyiv.