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Le débarquement en Provence s’est déroulé le 16 août 1944, lorsque la 3e division d’infanterie algérienne (DIA), commandée par le général Joseph de Goislard de Monsabert, prit la mer depuis l’Italie pour rejoindre les côtes françaises et libérer les ports de Toulon et de Marseille, indispensables pour ravitailler les troupes.
Le débarquement en Provence et l’embarquement de la 3e DIA
Après une campagne qui l’avait menée en Italie jusqu’à Sienne, la 3e division d’infanterie algérienne reçut l’ordre de repli de l’état‑major du général de Lattre de Tassigny. Au début du mois d’août 1944, la division embarqua à Tarente sur quatre vaisseaux. La flotte longea les côtes de Sicile, de Sardaigne et de Corse avant de gagner les eaux françaises.
La mission qui s’ouvrait visait à avancer en direction de Toulon et de Marseille afin de libérer les ports jugés indispensables pour le ravitaillement des forces alliées. L’objectif logistique était clair : reprendre des points d’appui maritimes qui permettraient d’acheminer hommes et matériels sur le théâtre d’opérations français.
La traversée et le premier aperçu de la terre
Le 16 août, alors que les hommes se trouvaient à bord du Circassia, le général Joseph de Goislard de Monsabert aperçut à l’horizon une zone qui lui sembla grise. L’émotion fut vive parmi les officiers et les soldats après de longs mois de campagne et de navigation.
« Mes enfants, la France ! »
Selon le journal de bord de l’unité, un seul mot y fut inscrit pour traduire l’instant : « émotion ». Cette notation résume l’intensité du moment pour des troupes qui retrouvaient la mère patrie après des campagnes sur un autre front.
Objectifs militaires et logistiques autour de Toulon et Marseille
La progression de la division vers Toulon et Marseille avait une finalité opérationnelle et logistique précise. Les deux ports de la côte méditerranéenne étaient considérés comme des infrastructures majeures pour permettre aux Alliés de déployer davantage de moyens et d’assurer un ravitaillement efficace.
La reprise de ces ports devait ainsi faciliter l’arrivée de renforts et le transport de matériels essentiels, réduisant la dépendance à des lignes de ravitaillement plus longues et plus vulnérables. À l’échelle locale, la libération de ces centres portuaires s’inscrivait dans une stratégie alliée plus vaste visant à reprendre le contrôle des principales voies maritimes et terrestres en France.
Le contexte personnel du général de Monsabert et la portée symbolique
Le visage du général Joseph de Goislard de Monsabert, marqué par les campagnes antérieures, reflétait la charge symbolique de l’événement. Sa proclamation — « Mes enfants, la France ! » — traduisait autant un soulagement émotionnel que la conscience d’un rendez‑vous historique pour ses hommes.
Pour la division, l’arrivée au large de la Provence fut un jalon après des mois de combats à l’étranger et une transition vers une phase de libération sur le sol national. Le terme « émotion » consigné sur le journal de bord atteste de la dimension humaine et morale de l’opération autant que de son enjeu militaire.
Déroulé immédiat et suites opérationnelles
Après l’aperçu initial depuis le Circassia, la division s’organisa pour débarquer et engager les opérations nécessaires à la prise des ports. La progression vers Toulon et Marseille s’inscrivait dans un calendrier serré, visant à permettre un approvisionnement rapide via les infrastructures maritimes reconquises.
La priorité logistique restait la sécurisation des quais et des installations portuaires afin d’ouvrir au plus vite des voies d’approvisionnement maritimes. Ces actions étaient jugées indispensables pour soutenir l’effort des forces alliées qui opéraient alors sur le territoire français.