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Le DAX et le marché boursier allemand restent sous pression, subissant les effets conjugués de la géopolitique et de la politique monétaire alors que les investisseurs attendent des signaux de Jackson Hole et suivent l’évolution du conflit en Ukraine.
DAX et marché boursier : oscillation avant Jackson Hole et le discours de Powell
De nombreuses incertitudes ont poussé les investisseurs du marché allemand à la prudence en milieu de semaine. Le DAX a néanmoins réduit une partie de ses pertes matinales et se situe actuellement en baisse de 0,4 % à 24 336 points.
« Le DAX reste prisonnier de sa phase de latéralisation depuis juin, avec à tout moment la possibilité d’un nouveau record, mais aussi le risque d’une chute pendant les mois d’août et de septembre, qui sont saisonnièrement plutôt faibles », souligne Jürgen Molnar, stratégiste marchés chez CMC Markets.
Les acteurs financiers attendent des impulsions, en particulier de la politique monétaire : le rassemblement de hauts responsables de banques centrales à Jackson Hole (Wyoming) débute demain, et la prise de parole du président de la Fed, Jerome Powell, est prévue vendredi à 16h00, heure d’Europe centrale.
Avant ce rendez‑vous, l’optimisme sur une baisse des taux s’est nettement réduit : selon l’outil Fed Watch de la CME Group, seuls 85 % des acteurs de marché anticipent désormais une baisse de 0,25 point lors de la prochaine réunion de la Fed des 16 et 17 septembre, contre 94 % la semaine passée.
« Au cours des six dernières années, le S&P 500 était, un mois après le sommet, quatre fois plus bas et seulement deux fois plus haut », relève Christian Zoller d’ING, observation statistique qui tempère l’enthousiasme ambiant avant Jackson Hole.
Géopolitique et Ukraine : implications pour les marchés
Outre la politique monétaire, la géopolitique reste au centre des préoccupations. Après le sommet de Washington, le président américain Donald Trump souhaitera un tête‑à‑tête entre le président ukrainien Volodymyr Zelensky et le président russe Vladimir Poutine, une perspective scrutée par les investisseurs.
« Les espoirs du marché restent élevés compte tenu des efforts diplomatiques soutenus », commente Christoph Rieger, expert obligations chez Commerzbank. Les analystes de la Dekabank, eux, estiment toutefois qu’il est incertain que la Russie renonce à ses demandes maximales.
Sur le front politique américain, Donald Trump attaque une nouvelle fois Jerome Powell, accusant le président de la Fed d’affecter lourdement le secteur immobilier : « Les gens ne peuvent pas obtenir d’hypothèque à cause de lui. Il n’y a pas d’inflation, et tous les signes indiquent une forte baisse des taux. »
Les minutes de la récente réunion de la Fed, publiées ce soir, offriront des regards internes sur l’orientation future de la politique monétaire américaine.
Indices, secteurs et chiffres clé
Les premières indications avant l’ouverture de Wall Street laissent présager une nouvelle baisse : le contrat à terme sur le Dow Jones cède 0,1 %, celui du Nasdaq recule de 0,2 %. Hier, le Nasdaq avait déjà perdu 1,5 %.
Les valorisations élevées des valeurs technologiques sont désormais remises en question, aggravées par des craintes d’interventions étatiques aux États‑Unis. En Allemagne, les technologiques ont souffert : Infineon figurait parmi les plus fortes baisses du DAX à la mi‑journée, tandis que Süss Microtec (SDAX) est tombé à un plus bas annuel, pénalisé notamment par une note négative d’UBS.
Dans le MDAX, TAG Immobilien a été sous pression après une augmentation de capital ; le groupe a levé environ 288 millions d’euros via l’émission d’actions et d’obligations pour financer notamment l’acquisition d’un portefeuille résidentiel en Pologne.
K+S a également reculé après une double dégradation de « Buy » à « Sell » par la Berenberg Bank. Sebastian Bray a expliqué que, dans un contexte attendue de baisse des prix des matières premières agricoles dès 2026, « il n’y a plus de raison plausible de recommander l’achat ».
Le groupe ophtalmologique Alcon a publié un bénéfice trimestriel supérieur aux attentes mais un chiffre d’affaires décevant ; le comité de direction a abaissé son objectif de ventes annuelles et vise désormais entre 9,58 et 9,67 milliards d’euros.
Devises, matières premières et autres marchés
La monnaie unique évolue peu : à la mi‑journée, l’euro se négociait à 1,1652 dollar, soit toujours dans une fourchette étroite face au billet vert. La livre sterling a progressé contre le dollar et l’euro après une hausse inattendue de l’inflation britannique en juillet ; selon James Smith d’ING, ce sursaut, principalement lié aux prix des vols, ne devrait pas trop inquiéter la Banque d’Angleterre.
Sur le marché des matières premières, une once d’or valait environ 3 094,11 € (+0,4 %), l’or restant enfermé depuis des mois dans une zone latérale. Le pétrole a amplifié ses gains : un baril de Brent (159 litres) s’échangeait autour de 61,81 €, en hausse de 1,1 %, et le WTI américain à environ 58,08 €, +1,2 %. Les prix avaient été auparavant pénalisés par des spéculations sur un possible accord dans le cadre du conflit ukrainien conduisant à un assouplissement des sanctions sur le pétrole russe.
Sur le plan technologique grand public, Google devrait présenter cet après‑midi aux États‑Unis sa nouvelle gamme Pixel 10, avec des rumeurs sur une version pliable ainsi que des nouvelles générations de montres, d’écouteurs sans fil et d’accessoires.
Avec des informations d’Angela Göpfert, rédaction financière de l’ARD.