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Pedro Rodrigues Filho, tueur en série, crime, Brésil est l’homme souvent présenté comme l’une des inspirations possibles du personnage de Dexter Morgan ; il est crédité d’au moins 71 homicides, dont dix commis avant sa majorité, et ses actes et déclarations continuent d’alimenter débats et récits médiatiques.
Pedro Rodrigues Filho, tueur en série, crime, Brésil : origines et premières violences
Pedro Rodrigues Filho est né le 29 octobre 1954 à Santa Rita do Sapucaí, dans l’État du Minas Gerais. Sa jeunesse s’inscrit dans un milieu familial violent : il naît avec une blessure au crâne, selon le récit, à la suite d’un coup porté au ventre de sa mère par son père. Isolé, sans scolarisation régulière, il multiplie les tentatives de fuite de la ferme familiale et finit par rejoindre São Paulo où il se livre à des rapines en centre-ville et en zone est. Son passage à l’acte meurtrier débute très tôt.
Premiers meurtres et affirmation criminelle
À 13 ans, Pedro ressent pour la première fois le besoin de tuer, lors d’une rixe avec un cousin plus âgé. À 14 ans, il commet son premier meurtre : après le licenciement de son père — garde de sécurité d’une école communale accusé de vol de repas — il vole une arme et tire d’abord sur le vice-maire qui a ordonné le renvoi, puis sur une autre garde, présumée responsable des vols. Il fuit ensuite à Mogi das Cruzes, intègre des réseaux liés au narcotrafic et assassine plusieurs personnes. Il y rencontre Maria Aparecida Olímpia, dont l’assassinat déclenche une spirale vengeresse.
Escalade, arrestation et homicides en prison
La violence de Pedro Rodrigues Filho atteint des sommets : après la mort de Maria Aparecida Olímpia, il se lance dans une série d’actes de vengeance, tuant et torturant des personnes qu’il juge responsables. À un moment donné, il est impliqué dans une attaque lors d’un mariage qui cause 7 morts et 16 blessés.
Arrêté à 18 ans, il est condamné à 128 ans de prison. Cette peine n’empêche pas la poursuite des homicides : en détention, il tue d’autres détenus, affirmant avoir visé « des personnes sans valeur », en référence aux violeurs et aux traîtres. Une expertise psychiatrique de 1982 conclut que la motivation principale relève d’une « affirmation violente de soi ». On lui attribue notamment l’homicide d’un codétenu accusé d’avoir tué sa sœur au couteau.
Le geste le plus spectaculaire, rapporté dans plusieurs sources et conservé tel quel, concerne l’assassinat de son propre père en prison : Pedro Rodrigues Filho tue son père, accusé d’avoir assassiné sa mère à coups de machette. Il justifie son acte par ces mots : « Ha accoltellato mia madre 21 volte, quindi io l’ho accoltellato 22 volte ». Selon les récits, il arracha ensuite le cœur, en retira un morceau, le mordit et le rejeta. Après une révolte, il est transféré en 1986 au Centro de Custodia de Taubaté, considéré comme l’établissement le plus sûr du pays ; l’année suivante, il tente d’assassiner le chirurgien Hosmany Ramos au terme d’une rixe.
Peines, libérations successives et fin du parcours
Au Brésil, la durée maximale de peine est limitée : la loi fixait auparavant un plafond inférieur à la condamnation initiale et, malgré la sentence de 128 ans, la durée réelle d’incarcération est régulée par ces plafonds. En 2003, Pedro est proche d’une remise en liberté, mais des délits commis en prison prolongent sa détention jusqu’en 2007, date de sa sortie effective.
Liberté brève : quatre années plus tard, en 2011, il est de nouveau condamné pour des faits de révolte et de séquestration commis alors qu’il était détenu, et retourne en prison. En 2018, il est libéré une deuxième fois. Il se déclare converti au christianisme, affirme être repentant et lance une chaîne YouTube. Interrogé par Folha de S.Paulo en 2018, il déclare : « Il crimine non è uno scherzo. Molti si dedicano al crimine perché ne vedono i rami [fama e denaro], non la radice: prigione e morte. È come il diavolo: dà con una mano e prende con l’altra. Ci sono molti giovani che si dedicano al crimine e quando vogliono uscirne è troppo tardi ».
La vie de « Pedrinho Matador » prend fin en 2023 : il est tué à Mogi das Cruzes, devant la maison d’un parent, frappé au moins quatre fois par deux hommes encagoulés. Les secours ne parviennent pas à le sauver. Il est inhumé au cimetière de São Salvador à Mogi das Cruzes.
Héritage médiatique et évocations
Le parcours de Pedro Rodrigues Filho, tueur en série souvent cité dans des récits criminels, a servi de matériau pour des récits populaires et des analyses sur la violence extrême au Brésil. Les éléments biographiques — nombre d’homicides revendiqués, meurtres commis en prison, chaînes de vengeance familiales — continuent d’être mentionnés dans les enquêtes journalistiques et les ouvrages consacrés aux tueurs en série.
Les faits cités ici reprennent les éléments rapportés par les sources ; ils confirment un parcours marqué par la violence individuelle et carcérale, ainsi que par des épisodes qui ont durablement marqué l’opinion publique brésilienne.