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Renforts en Guadeloupe contre le narcotrafic et la violence

by Sara
France

Lors de sa visite en Guadeloupe, le ministre de l’intérieur a annoncé des mesures pour lutter contre le narcotrafic, Guadeloupe, renforts, enquêteurs, ordre public en précisant de nouveaux moyens humains et techniques destinés à freiner la violence liée aux trafics.

Bruno Retailleau en visite officielle
Bruno Retailleau, à Paris, le 24 juillet 2025.

Guadeloupe : renforts et enquêtes renforcés face au narcotrafic

Quelques jours après son déplacement en Martinique, Bruno Retailleau a détaillé, depuis la Guadeloupe, les mesures qu’il entend mettre en place pour lutter contre la montée de la violence et du narcotrafic dans les Antilles françaises. Il a notamment évoqué « le renforcement des filières d’investigations » et confirmé l’arrivée prochaine de « 13 enquêteurs supplémentaires » au sein de l’Ofast, l’office antistupéfiants, « dans les prochains mois ». Ces renforts doivent accroître les capacités d’investigation locales face à des trafics de cocaïne en forte progression.

Le ministre a également annoncé la création d’un dispositif d’analyse locale pour accélérer les enquêtes techniques : l’inauguration d’un « laboratoire d’analyse balistique » en Guadeloupe, dont l’objectif est de « d’économiser huit à dix mois d’enquêtes ». Jusqu’à présent, ces analyses étaient réalisées à Écully, en région lyonnaise, entraînant des délais importants pour les procédures locales.

Moyens matériels et déploiements sur le terrain

Outre les effectifs d’enquêteurs et le laboratoire, Bruno Retailleau a confirmé des renforts de gendarmerie et de police pour renforcer l’ordre public et la surveillance des voies maritimes et aériennes. Il a annoncé l’installation de « deux escadrons de gendarmerie mobile, sans enlever le peloton de la garde républicaine », ainsi que la création de « deux brigades nautiques », une gendarmerie et une police, respectivement basées à Gourbeyre (Basse‑Terre) et à Pointe‑à‑Pitre.

Le ministre a précisé des moyens de surveillance adaptés à la géographie particulière de l’archipel : « Deux radars qui surveilleront les canaux de la Dominique et des Saintes, pour surveiller les arrivées, et un drone », afin de contrôler les côtes qui totalisent près de 700 km répartis sur six îles. Ces équipements doivent compléter les contrôles déjà menés dans les ports et à l’aéroport.

Sur ces points d’entrée, M. Retailleau a rappelé le rôle du scanner mobile pour les conteneurs et le dispositif du « 100 % contrôle » à l’aéroport. Le scanner mobile a permis, vendredi, de saisir 55 kg de cocaïne, illustrant l’enjeu stratégique du contrôle des flux maritimes et aériens.

Chiffres et contexte des violences en 2024–2025

Le ministre a insisté sur la fermeté de l’État face aux violences : « La république n’entend rien lâcher sur l’ordre public ». Cette déclaration intervient alors que la Guadeloupe est confrontée à une hausse des homicides par armes à feu. Dans la nuit de vendredi à samedi 23 août, un jeune homme d’une vingtaine d’années a été tué par balle, portant à « 27 le nombre d’homicides par armes à feu » dans l’année, soit presque autant qu’à la fin de l’année 2024.

Pour mémoire, l’année 2024 s’était soldée par 33 homicides en Guadeloupe et 29 en Martinique, plaçant ces territoires aux deuxième et troisième rangs en France métropolitaine en termes de nombre d’homicides, derrière la Guyane. Les autorités relient en grande partie cette montée de la violence à l’explosion des trafics de drogue, et en particulier à l’arrivée massive de cocaïne sur la façade antillaise à destination de l’Europe.

Organisation opérationnelle et calendrier des déploiements

Les annonces se déclinent en mesures à court et moyen terme : arrivée des enquêteurs « dans les prochains mois », mise en place du laboratoire balistique local et déploiement des escadrons et brigades nautiques. Le ministre a ciblé des zones précises pour les implantations — ports, aéroport, Gourbeyre et Pointe‑à‑Pitre — et a détaillé des outils de contrôle (radars, drone, scanner mobile) pour améliorer la surveillance des voies d’approvisionnement des réseaux.

Ces décisions entendent réduire les délais d’enquête et augmenter les capacités opérationnelles des forces locales. Le transfert des analyses balistiques en Guadeloupe devrait permettre d’accélérer les enquêtes judiciaires et, selon le ministre, « d’économiser huit à dix mois d’enquêtes » pour des dossiers nécessitant ce type d’expertise.

Cadre institutionnel et attentes locales

Les mesures annoncées visent à renforcer la coordination entre les services d’enquête (Ofast, police, gendarmerie) et à améliorer le maillage territorial pour faire face à la montée du narcotrafic et à ses conséquences sur l’ordre public. Le ministre a insisté sur la nécessité d’un effort soutenu et d’outils adaptés aux spécificités insulaires pour lutter contre les filières d’importation et les violences qui en découlent.

« La république n’entend rien lâcher sur l’ordre public »

Les prochains mois permettront de mesurer l’impact concret de ces renforts humains et techniques sur les enquêtes et sur la sécurité des habitants de l’archipel.

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source:https://www.lemonde.fr/outre-mer/article/2025/08/24/en-guadeloupe-bruno-retailleau-annonce-des-renforts-humains-et-des-moyens-de-lutte-supplementaires-contre-la-violence-et-le-narcotrafic_6634184_1840826.html

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