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En direct, François Bayrou présente le budget 2026 dans un contexte de tensions politiques et sociales, où des appels au blocage du pays et des craintes de censure entourent la rentrée budgétaire.
Bayrou présente le budget 2026 et répond aux critiques
Le Premier ministre détaille un budget d’économies estimé à environ 44 milliards d’euros, avec des mesures telles que l’année blanche fiscale, le gel des pensions et des prestations sociales, et la suppression de deux jours fériés envisagée. Ces choix restent, selon lui, discutables et sujets à révision, même si certains axes apparaissent difficiles à contester.
« Tout le monde a le droit de protester, mais je ne crois pas que, devant une telle crise, la réponse des Français puisse être de bloquer le pays », a jugé François Bayrou dimanche. Selon un proche du Premier ministre, « il ne va pas attendre qu’on le censure comme ça. Sans essayer de trouver des voies, des chemins, de réaffirmer un certain nombre de choses ». Pour l’ancien président François Hollande, désormais député (socialiste), si la censure est « aujourd’hui probable », le « chaos » qu’elle pourrait engendrer n’est pas « bon pour le pays », a-t-il estimé.
« Les mesures peuvent toutes être discutées, a récemment insisté François Bayrou auprès de l’AFP. J’ai dit que j’étais prêt à entendre d’autres propositions ; sur les jours fériés, peut-être d’autres dates sont-elles possibles. Mais la seule chose pour moi qui n’est pas possible, c’est qu’on renonce à la prise de conscience et à la volonté de sortir du piège infernal dans lequel nous sommes, celui du surendettement », a-t-il ajouté.
Le Premier ministre, reçu par le président Emmanuel Macron jeudi dernier dans sa résidence d’été de Brégançon (sud-est), est notamment attendu sur les contours de la « contribution des plus fortunés », évoquée le 15 juillet. L’ISF (impôt sur la fortune) a été supprimé en France en 2017.
Réalité économique et défis budgétaires
Des chiffres clés dessinent le cadre de l’action politique: l’objectif est de ramener le déficit public à 4,6 % du PIB, après 5,8 % en 2024, et la dette publique représente près de 114 % du PIB, faisant de la France l’une des dettes les plus lourdes de la zone euro derrière la Grèce et l’Italie. Selon les projections de la Commission européenne publiées en mai, la France devrait enregistrer le pire déficit public de la zone euro en 2025 et 2026.
Autour de ces chiffres, le gouvernement souligne que les mesures restent susceptibles d’être discutées, et que des propositions alternatives peuvent être examinées, notamment sur la portée et le calendrier des jours fériés. Des éléments qui nourrissent le fil de la discussion politique sans livrer de scénario définitif pour l’automne.
Mobilisation sociale et calendrier de la rentrée
Au cœur du contexte social, des appels à bloquer le pays le 10 septembre se multiplient, portés par des formations de gauche et soutenus par des intersyndicales. La France insoumise et d’autres formations appuient ces appels, et des syndicats de salariés préparent une intersyndicale le 1er septembre pour peser sur le calendrier et les modalités de réforme de l’assurance-chômage.
Dans ce cadre, Jean-Luc Mélenchon a évoqué l’espoir d’une « la grève générale », une perspective que les organisateurs veulent inscrire dans le débat public. Le gouvernement insiste sur la nécessité d’un dialogue et de la prise de conscience collective face à ce qui est présenté comme une situation de croissance et de dette à rééquilibrer.