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Guinée : La contestation judiciaire face à la suspension de trois partis politiques

by Sara
Guinée

En Guinée, suspension partis politiques, référendum, junte, Mamadi Doumbouya : l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), parti de l’ancien premier ministre Cellou Dalein Diallo, a dénoncé dimanche 24 août une décision « illégale » et annoncé un recours judiciaire après la suspension de son mouvement par la junte au pouvoir, décidée au lendemain de l’annonce d’un référendum constitutionnel prévu le 21 septembre.

Guinée, suspension partis politiques, référendum, junte, Mamadi Doumbouya : suspension annoncée et recours judiciaire

Partisan brandissant affiche de Cellou Dalein Diallo
Un partisan brandit une affiche de campagne de l’ancien premier ministre de Guinée Cellou Dalein Diallo, à Conakry, le 12 octobre 2020.

Le ministère de l’administration territoriale a annoncé, samedi, la suspension pour « quatre-vingt-dix jours » de trois des principaux partis du pays, parmi lesquels les formations de l’ex-président Alpha Condé et de l’ex-premier ministre Cellou Dalein Diallo. Selon le ministère, les trois formations n’ont pas « satisfait [à leurs] obligations ».

L’UFDG a réagi en qualifiant la mesure « d’illégale » et en indiquant qu’elle « se réserve le droit de saisir la Cour suprême pour en demander l’annulation ». Le parti a ainsi annoncé un recours judiciaire contre la décision de la junte, qui intervient à un mois du référendum constitutionnel.

La suspension est intervenue alors que l’opposition et la société civile ont appelé à des manifestations à partir du 5 septembre pour dénoncer, selon elles, une volonté du chef de la junte, le général Mamadi Doumbouya, de confisquer le pouvoir par la voie du référendum.

La contestation interne au parti et la saisine de la Cour suprême

L’UFDG explique avoir déjà été alertée fin juin par le ministère qu’elle devait « surseoir » à son congrès prévu le 6 juillet, en raison de risques de troubles. Des dissidents du parti, dont le porte-parole du gouvernement Ousmane Gaoul Diallo — exclu de l’UFDG après sa nomination — avaient menacé de perturber ce congrès s’ils n’étaient pas réintégrés.

En contestation de la décision ministérielle, l’UFDG avait saisi la Cour suprême. Une décision de la juridiction était attendue jeudi, selon les informations rendues publiques par le parti et les médias nationaux.

La mise à l’écart des principaux partis intervient dans un climat politique tendu, avec des appels répétés de l’opposition à s’opposer au référendum et à la manière dont la junte conduit la transition instaurée après le coup d’État.

Le référendum du 21 septembre et le projet de Constitution présenté fin juin

Fin juin, un projet de nouvelle Constitution a été présenté au général Mamadi Doumbouya. Ce texte est présenté par les autorités comme devant ouvrir la voie à un retour à l’ordre constitutionnel promis par les militaires ; ses dispositions ne permettent toutefois pas de savoir de manière explicite si M. Doumbouya pourra ou non se présenter à une prochaine présidentielle.

Après le coup d’État de septembre 2021, la junte a adopté une « charte de transition » imposant qu’aucun membre de la junte, du gouvernement ou responsable des institutions de transition ne se présente aux élections. Plusieurs observateurs et acteurs politiques craignent que l’adoption d’une nouvelle Constitution ne fasse sauter ce verrou.

L’opposition guinéenne, qui reproche au chef de la junte d’affirmer sa mainmise sur le processus, appelle à la mobilisation pour contester la tenue du référendum convoqué par le général Doumbouya, arrivé au pouvoir en septembre 2021 après avoir renversé le président Alpha Condé, qui dirigeait le pays depuis plus de dix ans.

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source:https://www.lemonde.fr/afrique/article/2025/08/25/en-guinee-un-des-trois-partis-suspendus-par-la-junte-au-pouvoir-va-contester-en-justice-une-decision-illegale_6634609_3212.html

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