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Laurent Vinatier, espionnage, Russie, justice, France : le chercheur français déjà condamné à trois ans de prison doit comparaître ce lundi devant un tribunal de Moscou, une audience qui inquiète sa famille et les autorités françaises.
Laurent Vinatier, espionnage, Russie, justice, France — l’audience prévue à Moscou
Le chercheur français Laurent Vinatier, déjà condamné à trois ans de prison en Russie, doit comparaître ce lundi devant la justice moscovite pour des accusations d' »espionnage ». Paris réclame sa libération immédiate, selon les informations transmises par ses proches. La convocation laisse craindre une prolongation de sa peine.
Ses parents, Alain et Brigitte Herman‑Vinatier, vivent dans l’angoisse depuis l’incarcération de leur fils, le 6 juin 2024. « Nous sommes très très inquiets. Pour l’instant, nous n’avons aucune information précise », déclare Brigitte Herman‑Vinatier auprès de France Inter.
Situation familiale et lettres depuis la prison
Depuis son arrestation, les parents se raccrochent aux courriers que leur adresse leur fils. La dernière lettre remonte à jeudi dernier. « Notre fils nous demande d’être forts, comme lui, courageux, et d’y croire », assure Alain Vinatier. « Il est battant, résilient », ajoute Brigitte Herman‑Vinatier.
La famille décrit des conditions de détention difficiles. « Jusqu’à présent, il était tout seul dans une cellule, isolé, sans parler à personne. C’est vraiment lourd », rapporte Brigitte Herman‑Vinatier. « Depuis 15 jours, il a un autre détenu et ils se soutiennent mutuellement. Donc ça lui fait du bien. Il est au secret. Ça, c’est un vrai sujet d’angoisse pour nous. »
Le couple refuse de qualifier leur fils d’otage, mais affirme le considérer comme un prisonnier politique.
Visite consulaire et déroulé des accusations
Laurent Vinatier a reçu une visite consulaire en juillet. Il venait alors d’être transféré depuis une colonie pénitentiaire pour Moscou et une prison connue pour être celle des services secrets russes. « Nous sommes sous le choc », confie Brigitte Herman‑Vinatier.
Les parents indiquent que leur fils a été interrogé depuis deux mois et n’a pas pu communiquer les détails, pas davantage que son avocat. Selon eux, en juillet 2024 une enquête faisait état de la détention d’informations militaires par Laurent Vinatier. « En août 2024, un enquêteur du FSB (service de renseignement de la Russie, NDRL) est allé voir Laurent en lui disant que les charges étaient abandonnées. Nous avons peut‑être été un peu naïfs, mais nous y avons cru », raconte Brigitte Herman‑Vinatier.
« Cette accusation avait été abandonnée. Pourquoi aujourd’hui ressort-elle ? C’est ça qui est d’autant plus angoissant », ajoute Alain Vinatier. Les parents rappellent que l’arrestation de leur fils a eu lieu le 6 juin 2024, jour de la commémoration des 80 ans du Débarquement.
Appel à l’action et espoir d’un échange de prisonniers
Face à cette situation, la seule issue à laquelle se raccrochent les parents est un échange de prisonniers. « Aujourd’hui, nous croyons fortement à la force des autorités françaises pour pouvoir nous apporter une aide dans les mois à venir », affirme Alain Vinatier.
Les deux parents demandent également aux médias et au public de ne pas oublier leur fils pendant la procédure. Ils expriment l’espoir que la pression diplomatique permettra d’obtenir des informations claires et une issue favorable.