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Accord historique de paix entre Azerbaïdjan et Arménie met fin au conflit

by Sara
Azerbaïdjan, Arménie, États-Unis

Le 8 août 2025, à Washington, un accord de paix qualifié d’historique a été signé entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie sous l’égide du président américain Donald Trump. Cette signature met officiellement fin à plus de trois décennies de conflit armé et d’hostilités politiques dans la région du Caucase du Sud. La cérémonie a réuni le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev et le Premier ministre arménien Nikol Pashinyan, marquant un tournant stratégique dans les relations bilatérales.

Contexte historique

Le conflit entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie remonte aux premiers années 1990, après l’effondrement de l’Union soviétique. La dispute porte essentiellement sur la région du Haut-Karabakh (Nagorno-Karabakh), peuplée majoritairement d’Arméniens mais située à l’intérieur des frontières internationalement reconnues de l’Azerbaïdjan.

Voici les étapes majeures qui ont jalonné le conflit :

  • 1992–1994 : guerre ouverte suivie d’un cessez-le-feu négocié en 1994, sans résolution politique définitive.
  • 2016 : « guerre des quatre jours » qui a ravivé les tensions et causé des pertes humaines importantes.
  • 2020 : guerre de 44 jours permettant à l’Azerbaïdjan de reprendre de vastes territoires autour du Haut-Karabakh, suivie du déploiement de forces de maintien de la paix russes.
  • 2021–2022 : incidents frontaliers persistants et échanges d’accusations de violations du cessez-le-feu.
  • Septembre 2023 : opération militaire rapide de l’Azerbaïdjan dans le Haut-Karabakh entraînant l’exode de la majorité des Arméniens de la région et la reddition des forces locales.

Ces évolutions ont creusé l’écart politique entre Bakou et Erevan et accentué les pressions internationales pour une solution durable.

Les médiations précédentes

Plusieurs acteurs internationaux ont tenté, au fil des ans, de faciliter un règlement négocié. Ces efforts ont pris différentes formes et ont connu des succès limités.

  • Russie : médiatrice du cessez-le-feu de 1994 et actrice présente dans de nombreuses négociations, avec un rôle majeur après 2020 via le déploiement de soldats de la paix.
  • Groupe de Minsk (OSCE) : créé en 1992 et co-présidé par la Russie, les États-Unis et la France. Il a proposé plusieurs plans, dont les « principes de Madrid », sans parvenir à un accord final accepté par les deux parties.
  • Turquie : a soutenu l’Azerbaïdjan diplomatiquement et militairement, influençant l’équilibre régional et les dynamiques de négociation.
  • Union européenne : tentatives de mediation limitées en influence, en partie en raison de dynamiques géopolitiques régionales.
  • États-Unis : sont intervenus de façon plus décisive en 2025, profitant d’un contexte de moindre implication russe et d’une volonté des deux parties de sortir de l’impasse.

Ces médiations successives ont permis d’éviter une escalade généralisée mais n’avaient pas réussi à établir une paix durable avant l’accord de 2025.

Signataires et portée politique

L’accord signé à Washington a été paraphé par Ilham Aliyev pour l’Azerbaïdjan et Nikol Pashinyan pour l’Arménie, en présence de la délégation américaine dirigée par le président Donald Trump. Les autorités ont qualifié le texte de « transformation stratégique » pour la région.

La portée politique de cet accord est multiple :

  • il met fin à l’état de guerre entre les deux pays et ouvre la voie à la normalisation diplomatique ;
  • il marque une réorientation des partenariats sécuritaires, avec un renforcement des liens entre les deux républiques et les États-Unis ;
  • il réorganise les équilibres géostratégiques du Caucase du Sud, impliquant des conséquences pour la Russie, la Turquie et l’Union européenne.

Les principaux points de l’accord

L’accord de paix comprend huit articles principaux qui structurent la paix et la cooperation future entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie. En voici les éléments saillants :

  1. Cessez‑le‑feu total et permanent : engagement mutuel à mettre fin à toutes les opérations militaires et provocations le long des frontières.
  2. Rétablissement des relations diplomatiques : réouverture d’ambassades et de consulats et reprise des relations officielles après des décennies d’interruption.
  3. Respect des frontières et reconnaissance mutuelle : respect de la souveraineté et des frontières internationalement reconnues, sans revendication territoriale supplémentaire.
  4. Ouverture du corridor de Zanguezour : création d’un corridor terrestre reliant l’Azerbaïdjan à l’enclave du Nakhitchevan via le territoire arménien, présenté comme « route de la paix » et placé sous supervision américaine pour une durée de 99 ans.
  5. Fin du rôle de la « groupe de Minsk » : retrait progressif de la mission de médiation traditionnelle et redéfinition des mécanismes de règlement.
  6. Coopération en matière de sécurité : renforcement des liens de défense et de formation militaire avec les États-Unis et mise en place de dispositifs communs de prévention des tensions.
  7. Projets économiques et infrastructures : lancement d’initiatives conjointes dans les secteurs du transport, de l’énergie et des télécommunications pour relier le Caucase du Sud à la Turquie, l’Asie centrale et l’Europe.
  8. Commission tripartite de mise en œuvre : création d’une commission américano‑azerbaïdjanaise‑arménienne chargée de superviser l’application de l’accord et de régler les différends éventuels.

Ces dispositions visent à transformer les acquis militaires récents en un cadre politique et économique stable pour la région.

Enjeux et défis à venir

La signature de l’accord ouvre une nouvelle phase, mais plusieurs défis restent à relever pour garantir une paix durable.

  • La confiance entre les populations et les élites politiques est profondément érodée après des décennies d’affrontements.
  • La mise en œuvre effective des engagements — notamment l’ouverture du corridor et la supervision internationale — demandera des garanties, des mécanismes de contrôle et des ressources financières.
  • Les impacts géopolitiques sur la présence russe et turque dans la région devront être gérés pour éviter des tensions externes affectant la stabilité locale.
  • La protection des droits et la sécurité des minorités déplacées restent des priorités humanitaires et politiques.

Le succès de l’accord dépendra donc de la volonté politique des deux gouvernements, de l’engagement des partenaires internationaux et de la réalisation concrète des promesses économiques et sécuritaires.

Perspectives régionales

Si l’accord se traduit par une mise en œuvre effective, il pourrait transformer les dynamiques régionale :

  • réouverture des routes commerciales entre l’Europe et l’Asie via le sud du Caucase ;
  • attraction d’investissements pour des projets énergétiques et d’infrastructures transfrontalières ;
  • possibilité d’une réduction durable des tensions, offrant un contexte plus favorable à la coopération régionale.

En revanche, un échec de mise en œuvre ranimerait rapidement les risques de nouvelles confrontations et fragiliserait l’ensemble du processus de paix.

Meta description: Le 8 août 2025, un accord de paix historique signé à Washington met fin au conflit de longue date entre Azerbaïdjan et Arménie.

Mot-clé principal: accord de paix Azerbaïdjan Arménie

Tags : accord de paix, Azerbaïdjan, Arménie, conflit, Caucase du Sud, négociations, géopolitique, États-Unis, Donald Trump

source:https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2025/8/12/%d8%a7%d8%aa%d9%81%d8%a7%d9%82-%d8%a7%d9%84%d8%b3%d9%84%d8%a7%d9%85-%d8%a8%d9%8a%d9%86-%d8%a3%d8%b0%d8%b1%d8%a8%d9%8a%d8%ac%d8%a7%d9%86-%d9%88%d8%a3%d8%b1%d9%85%d9%8a%d9%86%d9%8a%d8%a7

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