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Le journal économique israélien The Marker rapporte que le marché boursier israélien a perdu environ 7 % de sa valeur en seulement deux semaines, alors que le ministre des Finances Betsalel Smotrich (https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2024/1/8/%D8%A8%D8%AA%D8%B3%D9%84%D8%A6%D9%8A%D9%84-%D8%B3%D9%85%D9%88%D8%AA%D8%B1%D9%8A%D8%B4-%D8%B3%D9%8A%D8%A7%D8%B3%D9%8A-%D8%B5%D9%86%D8%B9%D8%AA%D9%87-%D8%A7%D9%84%D9%85%D8%AF%D8%A7%D8%B1%D8%B3) continue de dépeindre une image trop optimiste de la situation économique.
Selon l’analyse du journal, ce décalage entre la réalité des marchés et la communication officielle masque une détérioration des indicateurs clés et un creusement de l’écart avec les marchés mondiaux.
Baisse de la Bourse et chiffres contestés
Le ministère des Finances célèbre une hausse des indices de Tel-Aviv de l’ordre de 30 à 34 % entre janvier et juillet, mais The Marker affirme que ces chiffres résultent d’un choix de période soigneusement sélectionné pour dissimuler un repli réel.
Le quotidien compare ces performances annoncées avec d’autres marchés :
- DAX allemand : +25 %
- EuroStoxx 600 : +15 %
- S&P 500 et Nasdaq (États-Unis) : +10 à 12 %
Le journal souligne que, malgré ces comparaisons flatteuses, l’indice israélien a chuté d’environ 6 % depuis le 23 juillet, alors que les indices américains poursuivaient une trajectoire haussière.
Accusations contre le ministre et déni médiatique
The Marker cite directement la critique : « Le ministre ne se contente pas de falsifier les chiffres, il attaque aussi les médias économiques et agit sur un registre purement politique, quitte à sacrifier la vérité. »
Le quotidien reproche au ministre d’adopter une posture politique qui passe avant l’exactitude des données économiques, ce qui fragilise la crédibilité des autorités aux yeux des investisseurs.
Dollar, risques politiques et attractivité en déclin
La hausse du dollar d’environ 4 % récemment a augmenté le rendement pour les investisseurs étrangers par rapport aux résidents locaux, révélant une perte d’attractivité du marché boursier israélien.
The Marker attribue cette faiblesse à ce qu’il qualifie de « décisions gouvernementales imprudentes », notamment la prolongation d’un conflit sans objectifs sécuritaires clairs, une réalité confirmée par certains responsables militaires.
Le journal signale également la détérioration de l’environnement international autour d’Israël (https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2010/12/15/%D8%A5%D8%B3%D8%B1%D8%A7%D8%A6%D9%8A%D9%84), qui transforme ces risques politiques en risques économiques tangibles.
Signaux politiques inquiétants pour les investisseurs
Plusieurs mouvements politiques sont perçus comme des signaux négatifs par les marchés :
- tentatives d’isoler la conseillère juridique de l’État ;
- maintien de privilèges pour les religieux ultra-orthodoxes ;
- conflits récurrents avec les médias.
Selon The Marker, ces comportements donnent l’image d’un gouvernement « qui agit à l’encontre de l’intérêt national », ce qui alerte les investisseurs quant à la stabilité institutionnelle.
Gains passés : des circonstances exceptionnelles
Le journal rappelle que la partie la plus significative de la hausse récente provenait de circonstances particulières : annonces de succès face à Hezbollah (https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2014/11/22/%D8%AD%D8%B2%D8%A8-%D8%A7%D9%84%D9%84%D9%87) et à l’Iran (https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2014/10/18/%D8%A5%D9%8A%D8%B1%D8%A7%D9%86), affaiblissement de la capacité de Hamas (https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2014/2/10/%D8%AD%D8%B1%D9%83%D8%A9-%D8%A7%D9%84%D9%85%D9%82%D8%A7%D9%88%D9%85%D8%A9-%D8%A7%D9%84%D8%A5%D8%B3%D9%84%D8%A7%D9%85%D9%8A%D8%A9-%D8%AD%D9%85%D8%A7%D8%B3) à Gaza, et suspension du projet de « coup judiciaire » à cause de la guerre.
Ces facteurs se sont révélés temporaires. Le retournement des anticipations — l’absence de baisse prochaine des taux d’intérêt (https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2008/1/31/%D8%B3%D8%B9%D8%B1-%D8%A7%D9%84%D9%81%D8%A7%D8%A6%D8%AF%D8%A9) et l’absence de perspective de fin du conflit à Gaza — a pesé sur les secteurs clés, notamment l’immobilier.
The Marker rappelle enfin que la Bourse avait affiché des performances faibles en 2022 et 2023 et que la reprise observée après l’été 2024 a en grande partie effacé des pertes antérieures plutôt que de marquer un nouvel essor durable.
Retraits d’investissements et montée des tensions
Une autre évolution jugée grave par le journal est l’annonce du fonds souverain norvégien de vendre ses participations dans des entreprises israéliennes et de poursuivre son désengagement.
The Marker estime que ce retrait ajoute une pression supplémentaire sur un marché déjà fragilisé par des tensions internes et externes, intensifiant la volatilité.
Le quotidien conclut que tant que les politiques ne changeront pas profondément et que le gouvernement poursuivra son refus d’affronter les réalités économiques et sécuritaires, « la divergence avec les marchés mondiaux ne se refermera pas ».