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Les défenseurs alertent sur le sort du pangolin, protection, braconnage, extinction : selon un rapport publié mercredi par l’UICN et la CITES, les huit espèces connues de ce mammifère sont toutes en grave danger d’extinction, principalement à cause du braconnage et de la disparition de leur habitat.
Pangolin, protection, braconnage, extinction : constats et menaces récentes
Le rapport conjoint de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) et de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) souligne que l’ampleur des menaces pesant sur le pangolin — le mammifère le plus braconné au monde — n’est pas entièrement connue, ce qui complique toute stratégie de protection.
Le pangolin est un petit mammifère nocturne, lent et pacifique, recouvert d’écailles de kératine ; il se nourrit essentiellement de fourmis, de termites et de larves, capturées avec une longue langue visqueuse. Lorsqu’il se sent menacé, il s’enroule sur lui‑même. Ses écailles sont recherchées pour des usages en médecine traditionnelle et sa chair est prisée dans certaines régions, alimentant un marché illégal lucratif.
« Aujourd’hui, ils sont extrêmement menacés en raison de leur exploitation et de la perte de leur habitat », explique la directrice générale de l’UICN, Grethel Aguliar. Le rapport note cependant que l’absence de données fiables sur les populations et la faible présence humaine dans de nombreuses régions où vivent les pangolins rendent difficile l’évaluation précise des pressions auxquelles ils sont soumis.
Chiffres de trafic 2016–2024 et limites des saisies
Selon les estimations des experts rassemblés par la CITES et l’UICN, entre 2016 et 2024 les saisies effectuées dans 75 pays concernent des produits issus d’environ un demi‑million de pangolins, pour un trafic transitant par 178 réseaux identifiés. Ces chiffres montrent l’ampleur du commerce illégal malgré les interdictions.
La CITES a inscrit l’interdiction du commerce international de pangolins en 2017, ce qui a entraîné une baisse notable du trafic international, mais l’UICN pointe que le commerce reste « répandu et très organisé ».
« Cependant, si les saisies fournissent des indicateurs utiles, elles ne représentent qu’une partie du trafic dans son ensemble », souligne l’UICN.
Recommandations de l’UICN et de la CITES pour renforcer la protection
Le rapport des experts préconise l’adoption de mesures de protection plus strictes et ciblées. Il insiste sur la nécessité d’impliquer les communautés autochtones et locales dans les efforts de conservation pour obtenir des résultats durables.
Parmi les axes mis en avant figurent l’amélioration des connaissances scientifiques sur les populations de pangolins, le renforcement des capacités de surveillance et d’application de la loi, et la mise en place d’actions de sensibilisation pour réduire la demande de produits dérivés de cet animal.
« En les protégeant, il ne s’agit pas seulement de sauver des espèces, mais aussi de sauvegarder l’équilibre de nos écosystèmes et les merveilles de la nature », souligne Mme Aguliar dans un communiqué.
Pour Matthew Shirley, co‑président de la commission de l’UICN pour la survie des espèces, la mobilisation doit être large : « même les consommateurs de pangolin » et tous ceux qui participent à son trafic devraient être impliqués dans les solutions visant à la protection de l’animal.
Impacts sur la conservation et étapes à suivre
Le rapport met en exergue le lien entre manque de données et efficacité des mesures de conservation. Sans inventaire précis des populations et sans cartographie des hotspots de braconnage, les autorités et organismes de conservation disposent d’indicateurs incomplets pour prioriser les interventions.
Les experts recommandent donc d’intensifier les études de terrain, d’améliorer le partage d’informations entre pays et organisations, et d’engager davantage les sociétés locales dans la surveillance et la protection du pangolin.
Le rapport publié mercredi appelle enfin à une coordination renforcée entre la recherche, la politique de conservation et les actions de terrain, afin de réduire le braconnage, freiner la perte d’habitat et améliorer les chances de survie des huit espèces de pangolins connues.