Home ActualitéLa réouverture de la Dar Sudanese des livres à Khartoum après la guerre

La réouverture de la Dar Sudanese des livres à Khartoum après la guerre

by Sara
Soudan

Après plus de deux ans d’interruption forcée en raison de la guerre, la Dar Sudanese des livres rouvre partiellement ses portes au public au cœur de Khartoum. Située dans le centre de la capitale, la librairie-médiathèque reprend progressivement ses activités pour accueillir des lecteurs de tous âges. Cette réouverture symbolise, pour de nombreux habitants, le retour d’une vie culturelle longtemps suspendue.

Une institution fondée en 1969

La Dar Sudanese des livres figure parmi les plus anciennes et respectées structures dédiées à la vente et à la conservation de livres au Soudan. Elle a été créée en 1969 par Abd al-Rahim Mokaawi, et au fil des décennies elle est devenue un lieu de référence pour chercheurs, historiens et amateurs de littérature.

Avant le conflit, la librairie occupait trois étages et accueillait des visiteurs venus d’horizons divers. Le bâtiment était connu pour avoir servi de point de rencontre aux personnalités littéraires et aux historiens internationaux.

Réouverture partielle et perspectives

Mohamed, l’un des fils du fondateur, a indiqué que la réouverture se fait pour l’instant de manière partielle et que d’autres sections seront remises en service dans les jours à venir. Malgré les dégâts subis, les responsables affirment leur volonté de poursuivre la restauration afin que la Dar retrouve son rayonnement d’antan.

Le rétablissement progressif des activités vise à redonner aux citoyens un accès à la lecture et à la recherche, tout en relançant la vie culturelle au centre de Khartoum. L’initiative est perçue comme un signal fort de résilience face aux destructions causées par la guerre.

Dommages et pertes matérielles

Avant le conflit, la Dar Sudanese des livres disposait d’un fonds important composé d’environ deux millions d’exemplaires et de plus de 55 000 titres couvrant divers domaines. Le directeur, Ahmed Mokaawi, a confirmé que la librairie a perdu une grande partie de ses collections en raison des destructions liées aux combats.

Malgré le pillage et les dommages structurels, l’équipe de la Dar met en place des efforts pour conserver ce qui reste et planifier la reconstitution progressive des stocks. La réouverture partielle symbolise une première étape vers la reconstruction du patrimoine culturel affecté.

  • Année de création : 1969
  • Organisation : trois étages avant la guerre
  • Inventaire avant conflit : ~2 millions de livres, >55 000 titres
  • Statut actuel : réouverture partielle, sections supplémentaires à venir

Images de la reprise et des dégâts

Façade et intérieur de la Dar Sudanese des livres à Khartoum

La photographie montre des espaces de la Dar partiellement accessibles après les travaux de sécurisation. Les équipes locales continuent d’évaluer l’étendue des réparations nécessaires.

Rayonnages et livres endommagés à la Dar Sudanese des livres

Une autre image illustre l’ampleur des pertes au sein des collections, rappelant l’importance de relancer les efforts de restauration culturelle.

Réactions officielles et signification culturelle

Le ministre de l’Information de l’État de Khartoum, Tayeb Saad al-Din, a salué l’initiative en la décrivant comme un signe de retour à la vie dans le centre-ville. Il a souligné le rôle historique du bâtiment en tant que lieu de rencontre pour les intellectuels et les chercheurs.

Le directeur de la Dar a qualifié la réouverture d’« étincelle d’espoir » pour les Soudanais, insistant sur l’importance de restaurer les institutions culturelles détruites pour favoriser la reconstruction du pays.

Visite des autorités et appels à la réhabilitation

Récemment, le président du Conseil souverain de transition, le général Abdel Fattah al-Burhan, a visité la Dar Sudanese des livres pour constater l’étendue des dégâts. Sa visite a mis en lumière la nécessité urgente de réhabiliter non seulement la librairie, mais aussi d’autres institutions culturelles touchées par le conflit.

Parmi les établissements cités figurent la Dar al-Watha’iq al-Qawmiyya (Archives nationales) et l’Autorité générale de la radio et de la télévision, qui ont également subi des dommages importants. La restauration de ces structures est présentée comme une priorité pour le redressement culturel et mémoriel du pays.

source:https://www.aljazeera.net/culture/2025/8/18/%d8%a7%d9%84%d8%af%d8%a7%d8%b1-%d8%a7%d9%84%d8%b3%d9%88%d8%af%d8%a7%d9%86%d9%8a%d8%a9-%d9%84%d9%84%d9%83%d8%aa%d8%a8-%d8%aa%d9%81%d8%aa%d8%ad-%d8%a3%d8%a8%d9%88%d8%a7%d8%a8%d9%87%d8%a7

You may also like

Leave a Comment