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Sabeha Sansal, la fille de l’écrivain Boualem Sansal, a lancé jeudi 28 août un appel à Emmanuel Macron pour qu’il rétablisse le dialogue avec l’Algérie afin de obtenir la libération de son père, déclarant : « Nous n’avons pas de nouvelles de notre père. Nous ne savons rien de lui, de son état ». Boualem Sansal, incarcéré en Algérie après sa condamnation en appel à cinq ans de prison, est au cœur d’une polémique internationale autour de la liberté d’expression et des relations bilatérales franco‑algériennes.
Boualem Sansal, prison, Algérie, Macron, liberté d’expression : l’appel public de sa fille le 28 août
Intervenant sur France Inter, Sabeha Sansal et sa sœur ont rappelé avoir adressé une lettre ouverte au président français, restée, selon elles, sans réponse à ce jour. « Monsieur le Président, s’il vous plaît, faites quelque chose pour notre père, pour le libérer. Essayez de faire un dialogue avec l’Algérie, avec le président algérien pour le faire sortir de prison », a lancé la fille de l’écrivain.
La famille déplore l’absence totale d’information sur l’état de santé et les conditions de détention de l’écrivain : « Nous n’avons pas de nouvelles de notre père. Nous ne savons rien de lui, de son état, nous n’avons aucun contact, aucun échange, rien », a insisté Sabeha Sansal. Elle précise que son père a 80 ans et qu’elle est « inquiète parce qu’il a 80 ans. Il est vieux et très malade. »
Contexte judiciaire et préoccupations médicales
Boualem Sansal a été arrêté le 16 novembre dernier à Alger, dans un contexte de tensions diplomatiques entre la France et l’Algérie liées au Sahara occidental. En juillet, la justice algérienne a confirmé en appel une peine de cinq ans de prison ferme pour « atteinte à l’unité nationale », après des propos estimés contraires à la ligne officielle sur des territoires disputés.
La famille indique par ailleurs que l’écrivain est atteint d’un cancer. Sabeha Sansal déclare : « À son âge, 80 ans, je pense qu’on peut considérer qu’il s’agit d’une condamnation à mort ». Elle ajoute : « Cette condamnation n’est pas seulement une punition pour lui‑même, c’est une punition pour la liberté d’expression », qualifiant la situation de son père d’« otage politique » du régime algérien.
Demande d’intervention politique et absence de réponse
Les filles de Boualem Sansal ont demandé une intervention directe du président français, estimant que le rétablissement d’un dialogue bilatéral pourrait permettre d’obtenir des informations et une sortie de prison. La lettre ouverte à Emmanuel Macron, mentionnée par Sabeha Sansal lors de son interview, n’a selon elle reçu pour l’instant aucune réponse officielle.
La demande met en lumière la tension entre préoccupations humanitaires — l’âge et l’état de santé de l’écrivain — et les enjeux diplomatiques entre Paris et Alger. Sabeha Sansal confie aussi son désarroi : « Je suis vraiment désespérée », craignant de ne plus revoir son père.
Éléments factuels repris par la famille et la presse
Rappel des faits fournis par la famille et les reportages :
- Arrestation de Boualem Sansal : 16 novembre dernier à Alger.
- Condamnation en appel : cinq ans de prison ferme, prononcée en juillet pour « atteinte à l’unité nationale ».
- Âge et état de santé : âgé de 80 ans, atteint d’un cancer selon ses proches.
- Intervention de la famille : lettre ouverte adressée à Emmanuel Macron, appel public sur France Inter le 28 août.
La situation soulève des questions sur la protection des droits de l’écrivain et sur les voies diplomatiques possibles entre la France et l’Algérie pour obtenir des informations et un accès consulaire éventuel, éléments que la famille réclame avec insistance.