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Le président des États-Unis, Donald Trump, et le président sud-coréen, Lee Jae-myung, ont exprimé leur volonté d’engager un dialogue avec le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un lors d’une rencontre à la Maison-Blanche. Les échanges ont porté à la fois sur une éventuelle rencontre entre les dirigeants et sur la question de la propriété des terrains abritant les bases militaires américaines en Corée du Sud.
Rencontre potentielle avec Kim Jong Un
Lee Jae-myung, qui s’est engagé à « guérir les blessures de la division et de la guerre » depuis son investiture en tant que président de la Corée du Sud, a déclaré à Trump que Kim Jong Un « attendra » une rencontre, selon ses propos rapportés lors de la visite à la Maison-Blanche (voir le discours de Lee : https://www.aljazeera.com/news/2025/6/4/south-koreas-lee-promises-to-heal-wounds-in-first-address-as-president).
Pour sa part, Donald Trump, qui a déjà rencontré Kim à trois reprises, a indiqué aux journalistes dans le Bureau ovale qu’il espérait revoir le dirigeant nord-coréen cette année. Il a ajouté qu’il le connaissait « mieux que quiconque, presque, si ce n’est sa sœur » et qu’il se réjouissait d’une nouvelle entrevue.
Lee a illustré sa volonté de détente par une formule imagée : il a déclaré en coréen espérer que Trump apporte « la paix à la péninsule coréenne » et même « construire une Trump Tower en Corée du Nord pour pouvoir y jouer au golf ». Ces propos reflètent la volonté de Séoul de relancer le dialogue intercoréen, tout en testant la réceptivité de Pyongyang.
- Contexte : Lee a fait de la réconciliation nord-sud une priorité depuis son arrivée au pouvoir.
- Objectif affiché : relancer la confiance et la coopération après des années de tensions.
Propriété des bases américaines en Corée du Sud
Lors de la rencontre, Trump a soulevé la question de la propriété des terrains accueillant environ 28 500 soldats américains stationnés en Corée du Sud. Il a expliqué que, malgré les dépenses engagées pour construire d’imposantes bases, il souhaiterait « supprimer le bail » et obtenir la propriété des terrains concernés.
La démarche soulève des enjeux diplomatiques et financiers importants entre Washington et Séoul, notamment sur le partage des coûts et la souveraineté des sites militaires (voir le panorama de la présence militaire américaine : https://www.aljazeera.com/news/2021/9/10/infographic-us-military-presence-around-the-world-interactive).
Contexte politique en Corée du Sud
La visite de Lee à la Maison-Blanche est sa première depuis son élection en juin, sur fond de turbulences politiques internes. Il succède à Yoon Suk-yeol, destitué puis inculpé dans le cadre d’allégations liées à une insurrection et à une brève déclaration de la loi martiale l’an dernier (https://www.aljazeera.com/features/2024/12/4/how-south-korea-woke-up-to-the-shortest-martial-law-in-history).
Depuis son entrée en fonction, Lee a multiplié les gestes pour améliorer les relations avec Pyongyang, sans succès immédiat. Il a annoncé vouloir restaurer l’accord militaire du 19 septembre, conclu en 2018 pour suspendre certaines activités militaires le long de la frontière intercoréenne, dans l’espoir de reconstruire la confiance (https://www.aljazeera.com/news/2025/8/15/south-korea-to-restore-pact-halting-military-activity-on-north-korea-border).
Réactions de la Corée du Nord
Pyongyang a critiqué l’initiative sud-coréenne, estimant que les exercices militaires conjoints avec les États-Unis prouvent l’intention de Washington d’« occuper » la péninsule coréenne. Les médias d’État ont dénoncé la reprise des manœuvres et mis en garde contre des représailles.
Kim Yong Bok, premier vice-chef d’état-major général de l’armée populaire, a averti que « si elles persistent dans les répétitions militaires, elles feront face à une situation désagréable et en paieront le prix », selon l’agence nord-coréenne KCNA (https://www.aljazeera.com/news/2025/8/20/n-korea-says-s-korea-cannot-be-a-diplomatic-partner-as-us-drills-continue).
- Pyongyang rejette les gestes sud-coréens quand ils coïncident avec des exercices conjoints.
- La méfiance persiste malgré les déclarations publiques en faveur du dialogue.
Tensions internes et perquisitions controversées
Quelques heures avant l’arrivée de Lee à la Maison-Blanche, Donald Trump a dénoncé sur son réseau social Truth Social ce qu’il a qualifié de « purge ou révolution » en Corée du Sud, s’inquiétant des répercussions possibles sur les affaires et la stabilité.
Interrogé sur ce message lors de sa rencontre avec Lee, Trump a évoqué des rumeurs selon lesquelles des perquisitions ciblant des églises auraient eu lieu, affirmant en avoir entendu parler par des services de renseignement.
En réalité, des perquisitions judiciaires ont visé récemment des installations de l’Église de l’Unification et des responsables liés à la secte, dans le cadre d’enquêtes impliquant notamment l’ancienne première dame Kim Keon Hee (https://www.aljazeera.com/news/2022/9/27/unification-church-linked-to-shinzo-abes-killing-japan-political-crisis).
La police sud-coréenne a également perquisitionné l’église Sarang Jeil, dirigée par le pasteur évangélique Jun Kwang-hoon, figure des manifestations pro-Yoon. Des enquêtes ont visé des militants pro-Yoon ayant pris d’assaut un tribunal fin janvier, ainsi que des perquisitions menées en juillet sur une partie sud-coréenne d’une base militaire conjointe avec les États-Unis.
Points clés à retenir
- Trump et Lee ont exprimé une ouverture à une rencontre entre Donald Trump et Kim Jong Un, relançant l’idée d’un engagement direct (mot-clé : Trump Kim Jong Un rencontre).
- La question de la propriété des terrains de bases américaines en Corée du Sud a été soulevée par Trump, qui souhaite remplacer les baux par une acquisition.
- Les efforts diplomatiques de Séoul se heurtent aux réactions hostiles de Pyongyang, surtout lorsque des exercices militaires sont menés conjointement avec Washington.
- La situation politique intérieure sud-coréenne, marquée par perquisitions et manifestations, alimente les tensions et les inquiétudes internationales.