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Le Rwanda a annoncé jeudi avoir reçu sept migrants expulsés des États-Unis, devenant ainsi le troisième pays africain à participer à ce type d’arrangements initiés sous l’administration du président Donald Trump. Cette démarche, rapportée par le magazine américain Newsweek, relance le débat sur les pratiques d’expulsion et leurs conséquences humanitaires.
Qui sont ces pays africains et quel contexte ?
Avant le Rwanda, deux autres pays africains ont accepté des personnes renvoyées depuis les États-Unis : le Soudan du Sud et la petite monarchie d’Eswatini (anciennement Swaziland).
Eswatini se situe au sud du continent, entourée par l’Afrique du Sud et bordée à l’est par le Mozambique. Son territoire couvre environ 17 363 km². Le pays a été sous influence britannique puis sous l’autorité de l’Union d’Afrique du Sud avant d’accéder à une souveraineté pleine.
Discrétion sur l’identité et conditions des expulsés
Les autorités rwandaises n’ont pas rendu publiques les identités, les nationalités ni la localisation des sept personnes arrivées. Elles n’ont pas non plus précisé si certains d’entre eux détenaient des casiers judiciaires.
Selon Newsweek, la situation révèle aussi un aspect humain et souvent douloureux de la politique d’expulsion : certains expulsés ignorent leur sort, tandis que d’autres sont détenus dans des conteneurs aménagés ou en isolement.
- La porte-parole du gouvernement rwandais, Yolande Makolo, a indiqué que les expulsés reçoivent des visites d’agents des Nations unies et de services sociaux rwandais.
- Trois d’entre eux souhaiteraient retourner dans leur pays d’origine, alors que quatre préfèrent rester au Rwanda et tenter d’y reconstruire une nouvelle vie.
Images et récit des expulsions récentes
Depuis avril, l’administration Trump a expulsé des centaines de migrants, dont une majorité de Vénézuéliens, selon des reportages récents.
Autres accords et expulsions
Parallèlement, l’Ouganda a déclaré avoir accepté un accord « temporaire » avec Washington pour recevoir des migrants expulsés, sans en révéler les détails ni les contreparties éventuelles.
En juillet dernier, les États-Unis ont renvoyé huit hommes vers le Soudan du Sud — parmi eux des ressortissants de Cuba, du Laos, du Mexique, du Myanmar et du Vietnam — après le report d’un recours judiciaire. Deux semaines plus tard, cinq autres hommes originaires du Vietnam, de la Jamaïque, de Cuba, du Yémen et du Laos ont été envoyés en Eswatini.
Débat : dissuasion réussie ou atteinte aux droits ?
La politique migratoire menée sous Trump suscite un débat intense quant à son efficacité et à sa moralité. Deux contributeurs de Newsweek ont confronté leurs points de vue : l’historien Paul du Kinoy, président de l’Institut Palm Beach pour les libertés, et l’analyste politique Matt Robson.
Points clés abordés :
- Paul du Kinoy défend la légalité de centres de détention comme celui surnommé « Alligator Alcatraz » en Floride, estimant que les décisions judiciaires intentées contre ces lieux reposent surtout sur des accusations liées à des lois environnementales.
- Il affirme aussi que, sous l’administration Trump, les agences comme l’Immigration and Customs Enforcement (ICE) auraient procédé à davantage d’expulsions qu’avec l’administration précédente, et que le financement massif accordé à ces agences (le rapport mentionne 100 milliards de dollars) pourrait accroître encore les renvois.
Critiques sur la méthode et comparaison historique
Matt Robson reconnaît partiellement l’efficacité des mesures en termes de réduction des passages de frontières, mais il souligne que ce résultat s’appuie principalement sur des restrictions d’accès à l’asile mises en place sous l’administration précédente.
Robson met en garde contre les méthodes spectaculaires mises en scène par l’administration — descentes, arrestations théâtrales — et va jusqu’à invoquer des comparaisons historiques avec des pratiques coercitives d’élites autoritaires, pointant le risque d’une politique répressive et médiatisée.
Enjeux éthiques et politiques
Le débat dépasse les seuls chiffres pour porter sur la manière dont sont menées ces expulsions. Les questions soulevées incluent :
- La légitimité d’envoyer des personnes vers des pays qu’elles ne connaissent pas.
- Les conditions de détention et le respect des droits fondamentaux.
- La valeur dissuasive d’une politique qui met en scène la répression plutôt que d’offrir des solutions durables.
Pour beaucoup d’observateurs, la controverse n’opère pas seulement autour de l’efficacité politique, mais aussi autour du respect des principes que les États-Unis prétendent défendre.
Meta description: Sous Trump, le Rwanda devient le 3e pays africain à accueillir des migrants expulsés des États-Unis, soulevant débats et questions humanitaires.


