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La Duchesse de Kent, enseignement, royal, Hull : Katharine Lucy Mary Worsley, décédée à 92 ans, était connue pour sa discrétion dans l’exercice de ses fonctions publiques et pour avoir choisi de quitter une vie de palais pour l’enseignement de la musique auprès d’enfants d’école primaire à Kingston upon Hull.
Duchesse de Kent, enseignement, royal, Hull : du rôle public aux salles de classe
Née en 1933 dans le Yorkshire et élevée à Hovingham Hall, Katharine Worsley a d’abord vécu dans un milieu aisé mais sans titre, héritière d’une famille liée à la création de l’industrie chimique britannique. Mariée en 1961 à Edward, duc de Kent, petit-fils du roi George V, elle est devenue une figure publique appréciée, notamment pour sa présence annuelle à Wimbledon où elle présentait les trophées.
Reconnaissant ses passions pour la musique et les enfants, elle a fini par se retirer progressivement de la vie officielle. Elle a travaillé comme professeur de musique dans une école primaire de Kingston upon Hull, où elle était connue dans la salle des professeurs sous le prénom « Kath » et appelée « Mrs Kent » par ses élèves.
Jeunesse, formation musicale et entrée dans la famille royale
Katharine Lucy Mary Worsley a passé une partie de son enfance solitaire, ses frères étant envoyés dans des internats ; pendant la Seconde Guerre mondiale, sa mère et une gouvernante faisaient souvent office de seules compagnes. Le photographe Cecil Beaton, visiteur fréquent, la décrivit comme « the perfect outdoor girl ».
Elle a découvert la musique à l’internat de Runcorn Hill : piano, violon et chant sont devenus ses passions. Après un passage par une école de savoir‑vivre à Oxford et un début de vie professionnelle dans un jardin d’enfants, ses parents cherchaient surtout un parti pour elle. Katharine rencontra le prince Edward alors officier, et le couple annonça ses fiançailles en mars 1961 avant de se marier un mois plus tard à la cathédrale de York, un choix inhabituel pour un mariage royal.
Famille, épreuves personnelles et engagement public
Le couple eut plusieurs enfants : George, Earl of St Andrews, Lady Helen et Lord Nicholas Windsor. En 1975, Katharine contracta la rubéole allemande au cours d’une grossesse et, après avis médical et consultations religieuses, elle subit une interruption volontaire de grossesse. En 1977, un autre bébé naquit sans vie, événement qu’elle décrivit ainsi : « It had the most devastating effect on me, » ajoutant ensuite : « I suffered from acute depression for a while. I think it would be a fairly rare individual who didn’t cave in under those circumstances. »
Après la retraite de son mari de l’armée en 1976, leurs engagements royaux augmentèrent et la pression se fit sentir. Elle fut hospitalisée en 1978 pour ce qui fut qualifié d’ »épuisement nerveux », puis reprit peu à peu une vie publique tournée vers des œuvres en faveur des jeunes et des personnes âgées.
Sa compassion publique fut illustrée en 1993, lors de la finale féminine de Wimbledon : face aux larmes de la Tchèque Jana Novotná, battue par Steffi Graf, la duchesse tendit l’épaule et la consola. Elle raconta : « I just remember from the far side of the net, her face crumpled, » et ajouta : « It’s the natural thing isn’t it? That’s what you do when people are crying. »
Conversion, retrait progressif et retour à l’enseignement
En janvier 1994, Katharine fut reçue dans l’Église catholique romaine ; le texte initial note qu’elle avait « become the first member of the Royal Family to convert to Catholicism since the Act of Settlement in 1701 ». Plus loin, il est aussi indiqué qu’elle fut la première royale à le faire « since 1685 ». Sa conversion fut acceptée par la reine Elizabeth, et la position de son mari dans l’ordre de succession resta inchangée.
Elle s’éloigna des obligations royales, annonça qu’elle n’utiliserait plus le titre « Her Royal Highness » et se fit appeler Katharine Kent dans la vie courante. Elle enseigna la musique à Wansbeck Primary School, une école de Kingston upon Hull connue pour ses programmes d’inclusion, où « only the headteacher knew who she really was ». Katharine expliqua : « Primary school children are like little sponges, » et ajouta : « They are very eager to learn, so teaching them is very satisfying. »
En 2004, elle fonda l’association Future Talent, qui vise à offrir à des enfants issus de milieux défavorisés la possibilité d’apprendre la musique, instrument fournis et ateliers inclus. Elle manifestait un goût éclectique : dans une interview au Guardian, elle confia un intérêt pour Eminem et Ice Cube et plaisanta sur ses tentatives de rap en voiture : « If you see someone on the M40 looking particularly dotty, » she told a surprised reporter, « it’s me trying to rap in the car going home. »
Dernières années et héritage
Rarement réapparue publiquement, elle assista toutefois à quelques événements familiaux : elle avait été parmi les proches invités à l’enterrement du duc d’Édimbourg et participa au mariage du prince Harry en 2018, quoique trop fragile pour participer au couronnement du roi Charles III en 2023. Son parcours restera associé à cette image d’empathie et de retenue — la duchesse qui consola Jana Novotná, mais aussi la princesse qui choisit l’enseignement pour transmettre l’amour de la musique aux enfants.
« I don’t like being a public figure and I say that very humbly, » she avait déclaré. « It’s my nature, the way I was born. I like to do things quietly behind the scenes. I’m a very shy person. »
Elle laisse le souvenir d’une membre de la famille royale ayant privilégié une vie tournée vers l’éducation musicale et l’engagement social, loin des fastes, mais fidèle à une compassion affichée dans de nombreuses actions publiques et privées.