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À Paris, Violette, médecin de 34 ans, ne tolère plus Marguerite, surnommée Marge, sa sœur aînée de dix mois. Elle a l’impression que Marguerite l’empêche de fleurir et de trouver sa place. Éprise d’indépendance et bien installée dans la société, elle aspire désormais à profiter calmement de son mari, Jules, et de leurs enfants, sans «ce boulet» dans ses pattes. Elle lâche publiquement sa frustration: «Tu peux crier, pleurer. Je te vire, Marge. Tu peux mettre les bras en croix pour ne pas passer la porte, ça ne t’empêchera pas de finir sur le trottoir avec tes affaires. Je ne peux plus vous voir.»
Des voisins qui veulent protéger une fleur
La vie de la femme de 34 ans bascule lorsque Violette se retrouve à la rue, rue des Martyrs. Observer l’immeuble en face, le 46 bis, abîmé et couvert d’un échafaudage, l’incite à chercher refuge à l’intérieur. Elle croit que ce sont les lieux qui choisissent les hommes, et non l’inverse. Dans une cabane du chantier arrêté, elle s’installe et s’y met à l’abri, inaugurant une sorte de siège de Fort Alamo en plein cœur du Paris chic, dans le IXe arrondissement. Le bâtiment devient le théâtre d’un conflit entre des voisins qui veulent protéger une fleur, le chitalpa de Tashkent, et Jules, qui envisage d’y installer un complexe technologique ultramoderne.
Le compagnon de Violette rêve de racheter tous les appartements pour tout détruire et lancer un club dédié à l’holographie et à la réalité virtuelle, afin de vivre des aventures extraordinaires. Violette l’adore et le perçoit comme «un mari merveilleux, un père fabuleux, un fils», malgré les tensions et les choix qui les opposent.
Un quartier pris entre refuge et projet futuriste
Le 46 bis se transforme en symbole d’un duel entre le besoin de préserver un espace fragile et la vision d’un urbanisme innovant. Les voisins invoquent la nécessité de protéger la fleur et le cadre de vie collectif, tandis que Jules voit dans ce lieu un laboratoire d’expériences et de technologies qui pourraient changer leur quotidien. Le récit met en lumière les tensions d’un voisinage qui cherche à concilier héritage et modernité, tout en questionnant ce que signifie trouver refuge dans une métropole moderne.
Enjeux sociaux et quête de sens
Ce conflit de quartier illustre les aspirations et les limites d’un individu cherchant à se détourner des contraintes familiales et sociales, tout en naviguant dans un paysage urbain où le privé et le collectif se heurtent. Violette lance une réflexion sur le rôle des espaces publics et privés dans la vie des habitants et sur la manière dont le voisinage peut devenir un rempart ou un terrain de combat. À travers cette histoire de refuge et de conflit à Paris, se dessine une interrogation sur la manière dont chacun peut trouver sa place sans sacrifier les liens qui l’ancrent à la communauté.