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Crise politique en France : démission de Bayrou et protestations massives

by Sara
France

La crise politique France a pris un nouveau tournant mardi lorsque le Premier ministre François Bayrou a remis sa démission au président Emmanuel Macron, tandis qu’un mouvement inédit appelle à « paralyser le pays » en signe de protestation contre les mesures budgétaires proposées, rapporte la correspondante Eline Huisman.

Crise politique France : causes immédiates et contexte politique

« La cause directe de la crise est la proposition du Premier ministre Bayrou d’économiser 44 milliards d’euros sur des mesures qui hérissent l’opposition », explique Eline Huisman. Parmi ces mesures figuraient la suppression de deux jours fériés et le gel de l’indexation des pensions et des allocations sur l’inflation pour l’année à venir. Selon la correspondante, ces dispositions auraient entraîné une perte de revenus pour une grande partie des Français.

Huisman rappelle aussi une cause plus profonde liée à la manœuvre politique de l’été précédent : « Le président Macron a surpris tout le monde en convoquant des élections législatives après la défaite aux élections européennes. C’était inhabituel, car les résultats européens n’entraînent normalement pas de conséquences pour la politique intérieure. »

Le pari de Macron d’obtenir une majorité plus large a donc échoué : « Le parlement s’est davantage fragmenté et la base de Macron s’est réduite, rendant les compromis politiques plus difficiles, notamment pour l’accord sur le budget de l’État. Le système est bloqué. »

Pourquoi le budget bloque

La France se trouve dans une situation financière délicate, et le redressement des comptes publics est jugé indispensable. Huisman note que « la France est depuis longtemps sous surveillance de l’Union européenne en raison de l’endettement public ». Les débats sur l’austérité sont inévitablement impopulaires et, dans un parlement divisé, l’absence de consensus rend quasiment impossible l’adoption d’un budget partagé.

« Cette fois, l’idée de Bayrou de supprimer deux jours fériés a suscité un rejet sur l’ensemble de l’échiquier politique. Et sur le gel de l’indexation des pensions et des allocations avec l’inflation, tant l’extrême droite que la gauche radicale disent que le « Français ordinaire » en serait la victime. Les partis de gauche veulent augmenter l’impôt pour les plus riches ; la droite conservatrice rétorque que cela éloignera les investisseurs. En somme, ils n’arrivent pas à se mettre d’accord. »

Que peut faire Macron maintenant ?

Selon Huisman, Emmanuel Macron a annoncé qu’il nommerait un nouveau Premier ministre dans les prochains jours. Le ministre actuel de l’Économie, Éric Lombard, est cité comme candidat et semblerait être la préférence de Macron.

Mais ce scénario rencontre des oppositions : « Le parti socialiste a déclaré qu’il s’opposerait à un gouvernement « macroniste ». L’extrême droite affirme que Macron reproduirait le même programme et que, finalement, un nouveau Premier ministre devrait démissionner si aucun accord budgétaire n’est trouvé. »

Un autre choix serait de nommer un Premier ministre de gauche, mais Huisman juge ce scénario peu réaliste : « La gauche est contre les réformes déjà mises en œuvre et celles que Macron veut encore faire. La droite conservatrice dit qu’elle ne soutiendra plus le gouvernement si un Premier ministre de gauche est nommé. »

Face à cette impasse, la pression pour des élections législatives anticipées se fait entendre, notamment de la part du Rassemblement National. Huisman souligne que « la probabilité est forte que l’extrême droite réalise des gains importants et que Macron ne dispose plus de majorité à l’Assemblée ». Pour l’instant, Macron semble chercher un Premier ministre capable d’obtenir le soutien simultané de la droite conservatrice et des socialistes, une stratégie qui a déjà échoué par le passé.

Climat social et manifestations annoncées

Le climat public est marqué par une « sorte de découragement politique », selon Huisman : beaucoup de Français voient la chute d’un gouvernement comme une répétition d’événements et expriment une confiance très faible envers la classe politique et envers Macron, qu’environ 15 % de la population soutiendrait encore.

Les inquiétudes économiques et la baisse du pouvoir d’achat alimentent les mobilisations. Une grande manifestation syndicale est prévue la semaine prochaine pour dénoncer le coût de la vie élevé.

Par ailleurs, une nouvelle initiative « pour paralyser le pays » a été lancée via les réseaux sociaux en réaction au budget Bayrou et à la frustration liée aux prix. Huisman observe qu’il est difficile d’identifier précisément les organisateurs : « Au départ, les appels ont été largement relayés sur des blogs d’extrême droite, puis ils ont aussi circulé à l’extrême gauche. Il est difficile d’évaluer l’ampleur du mouvement ; jusqu’à présent, on attend environ 100 000 participants, ce qui n’est pas énorme pour la France. »

Les autorités anticipent des blocages de ronds‑points, de routes et de raffineries, mais ne prévoient pas de crise totale. À titre préventif, 80 000 agents de police ont été mobilisés. Cette journée constituera une première indication pour savoir si la frustration se traduira en manifestations massives ; Huisman ajoute que « les Français cherchent surtout une sortie de la stagnation ». 

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source:https://www.volkskrant.nl/buitenland/fransen-willen-uitweg-uit-stagnatie-ziet-correspondent-eline-huisman~bbea921f/

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