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Des dizaines de Marocains se sont rassemblés devant le Parlement à Rabat pour dénoncer l’attaque israélienne visant la direction de Hamas à Doha et la violation de la souveraineté du Qatar. La mobilisation, organisée par le Groupe d’action nationale pour la Palestine et le Front marocain de soutien à la Palestine et contre la normalisation, a réuni militants, citoyens et représentants de divers courants politiques, associatifs et droits-de-l’hommistes.
Les manifestants ont exprimé leur colère face à ce qu’ils ont qualifié de « démarche d’arrogance sioniste » et ont condamné l’attaque contre la délégation palestinienne en négociation à Doha ainsi que l’agression contre l’« flottille de la Résistance » en Tunisie.
Plusieurs slogans réclamant l’arrêt de la normalisation et la solidarité avec Gaza ont été scandés tout au long du rassemblement.
- Demandes : fin de la normalisation, arrêt des violations de souveraineté et solidarité avec la résistance.
- Revendiations : unité arabe contre l’agression et pression internationale pour arrêter la famine et le massacre à Gaza.
Appel à une réponse ferme des pays arabes et islamiques
Abdelhafid Sriti, coordinateur du Groupe d’action nationale pour la Palestine, a qualifié l’attaque d’« entorse grave à toutes les normes internationales » et d’« atteinte directe à la souveraineté du Qatar ». Il a déclaré à Al Jazeera que cet acte constitue selon lui « un crime puni par le droit international ».
Sriti a souligné que les auteurs avaient publiquement menacé de frapper les dirigeants palestiniens où qu’ils se trouvent, et que l’agression contre une des embarcations de la flottille a tenté d’intimider ceux qui désirent briser le blocus de Gaza.
Il a appelé les États arabes et islamiques à adopter une réaction collective et décisive, allant jusqu’à la suspension de toutes formes de relations avec l’entité qu’il considère comme responsable.
Réactions des acteurs associatifs et politiques marocains
Tayeb Mdmad, membre de la Front marocain de soutien à la Palestine, a dénoncé « l’illégalité flagrante » de l’attaque et l’absence de respect pour les négociations tenues sous protection internationale à Doha.
Il a rappelé que la délégation de négociation se trouvait sous garanties qataries, égyptiennes et américaines, et que la frappe contre une flottille civile prouvait, selon lui, la nature criminelle de l’agresseur.
Mohamed Hamdaoui, cadre du mouvement Al-Adl wal-Ihsan, a qualifié l’opération de « attaque perfide », contraire aux lois et aux usages diplomatiques. Il a demandé au Conseil de sécurité et aux institutions internationales d’agir concrètement, au-delà des communiqués de condamnation.
Ouss Rimal, président du Mouvement de l’Unité et de la Réforme, a insisté sur l’unité des forces marocaines lors du rassemblement et a affirmé que le peuple marocain considère la cause palestinienne comme une affaire nationale incontournable.
Analyses et mises en garde
Nabil Al-Andalusi, président du Forum de la Dignité pour les droits humains, a estimé que l’attaque contre Doha est une « violation flagrante du droit international » et une agression dirigée contre la souveraineté d’un État membre de la communauté internationale.
Selon lui, l’opération envoie un message clair : rien ne remet les autorités israéliennes en question, et elles cherchent à faire avorter toute initiative de trêve ou d’apaisement.
Les intervenants ont averti que le silence international pourrait encourager de nouvelles attaques et demandé des mesures concrètes pour protéger les processus de négociation et la souveraineté des États impliqués.
Condamnations officielles et prises de position politiques
Le Royaume du Maroc a exprimé une condamnation ferme de l’agression et a dénoncé la violation de la souveraineté du Qatar, affirmant sa solidarité avec le pays et son attachement à la sécurité de ses habitants.
L’ancien ministre de la Justice Mustapha Ramid a écrit que l’attaque démontre l’absence d’engagement moral de l’agresseur envers le droit et les conventions internationales, qualifiant l’opération d’attaque contre le cœur de Doha, capitale accueillant les pourparlers.
Des partis politiques, dont le Parti du progrès et du socialisme et le Parti de la justice et du développement (opposition), ont également condamné l’« attaque lâche et terroriste », appelant à une réaction arabe et internationale forte et coordonnée.
Mobilisation à Tanger
Le même soir, une veillée de protestation a eu lieu à Tanger, place des Nations, pour condamner l’attaque contre la délégation négociatrice et l’agression de la flottille humanitaire en Méditerranée.
Les participants ont réclamé l’abandon définitif de toute normalisation avec l’entité responsable et ont appelé à une pression arabe et internationale accrue pour protéger les populations civiles et les processus de paix.