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Le directeur du Fonds mondial de lutte contre les maladies infectieuses a lancé mercredi un avertissement : la hausse des décès liés à la malaria cette année est probable en raison du recul des aides internationales. Le financement des outils essentiels de prévention et de traitement a été affaibli, accélérant la vulnérabilité des populations les plus exposées.
Réduction des aides et conséquences immédiates
Le retour du président américain Donald Trump au pouvoir s’est traduit par le gel immédiat d’une grande partie de l’aide américaine à l’étranger. Les coupes budgétaires décidées par les États-Unis — traditionnellement le plus grand bailleur — ont eu un effet particulièrement marqué sur le secteur de la santé mondiale.
D’autres pays ont aussi réduit leurs budgets d’aide au développement, mais l’impact des États-Unis a amplifié la crise financière pour la lutte contre la malaria. Selon le directeur, cela a provoqué un manque de financement qui s’est ensuite aggravé.
Facteurs aggravants en Afrique
L’Afrique demeure la région la plus touchée par la malaria. Plusieurs facteurs ont érodé les efforts de lutte au cours des dernières années :
- le changement climatique qui modifie la répartition des moustiques ;
- la hausse des conflits qui entrave les campagnes de prévention et de traitement ;
- la résistance aux médicaments et aux insecticides ;
- le manque de financements stables pour les programmes de contrôle.
Ces éléments combinés favorisent une propagation rapide de la maladie lorsque les conditions changent.
Chiffres alarmants
La malaria, transmise à l’être humain par la piqûre de certains moustiques, tue chaque année environ 600 000 personnes en Afrique. Parmi elles, la majorité sont des enfants de moins de cinq ans et des femmes enceintes.
Les données pour 2025 ne sont pas encore disponibles, mais le directeur du Fonds mondial prévoit une augmentation des décès infantiles liée en partie à la baisse du financement. Une analyse de l’organisation Roll Back Malaria, partenaire du Fonds mondial, estime qu’il pourrait y avoir plus de 100 000 décès supplémentaires cette année.
Appel au financement et perspectives
Le Fonds mondial renouvelle ses ressources tous les trois ans et souhaite mobiliser 18 milliards de dollars d’ici la fin novembre pour la période suivante. Selon l’organisation, ce montant permettrait de sauver jusqu’à 23 millions de personnes entre 2027 et 2029.
Le directeur a exprimé son inquiétude quant aux répercussions à long terme sur la recherche et sur la capacité à maintenir les gains obtenus contre la malaria. Le financement stable et coordonné reste crucial pour freiner une tendance qui pourrait coûter des vies évitables.