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La mort du militant et influenceur conservateur Charlie Kirk, abattu mercredi alors qu’il s’adressait à des étudiants sur un campus de l’Utah, est, selon le Wall Street Journal, une preuve supplémentaire que la violence politique est devenue une réalité récurrente et inquiétante de la vie publique aux États-Unis. Cet épisode renforce la perception d’un danger persistant pesant sur les personnalités publiques du pays.
Une preuve de la montée de la violence politique
Dans un article signé par Aaron Zitner, le Wall Street Journal souligne que la menace de violence s’étend « du président — qui a été la cible de tentatives d’assassinat l’an dernier — aux membres du Congrès, aux juges et aux responsables des élections locales ». Le quotidien estime que ces attaques transforment désormais la violence en un risque continu pour les figures publiques à travers tout le pays.
Selon le journal, cet événement pourrait accentuer encore davantage les divisions partisanes et politiques déjà profondes aux États-Unis.
Des milliers de menaces
Les autorités constatent une hausse notable des menaces et déclarations inquiétantes adressées aux responsables publics. L’année dernière, près de 9 500 menaces ou déclarations alarmantes ont été signalées contre des membres du Congrès, leurs familles, leurs collaborateurs et le complexe du Capitole, contre environ 8 000 l’année précédente, d’après un rapport de la police du Capitole.
Plusieurs incidents récents illustrent cette montée de l’extrême violence :
- Le meurtre en juin dernier de la députée démocrate Melissa Hurtman et de son mari.
- La tentative d’assassinat contre le représentant républicain Steve Scalise en 2017, qui faillit lui coûter la vie.
- Des attaques ciblant des juges et des procureurs, ainsi qu’une augmentation marquée des menaces contre les magistrats fédéraux.
Par rapport à 2021, les menaces visant les juges fédéraux ont doublé pour atteindre 457 au cours de l’exercice clos en septembre 2023.
Charlie Kirk (à droite) était l’un des plus fervents soutiens de Donald Trump (REUTERS).
Hostilité et polarisation
Le Wall Street Journal note que l’animosité entre les deux principaux partis s’est intensifiée ces dernières années. Un sondage réalisé en juillet révèle que plus de 80 % des démocrates et 80 % des républicains éprouvent non seulement une opinion négative de l’autre camp, mais une opinion « très négative ».
En comparaison, un sondage conjoint du journal et d’ABC News datant de 2010 montrait des niveaux de « très forte » hostilité inférieurs : 50 % des républicains et 40 % des démocrates considéraient alors le parti adverse de manière « très négative ».
Réactions et accusations
Le président a annoncé mercredi soir le décès de Charlie Kirk, tué par balle lors d’un événement dans l’Utah. Sur sa plateforme Truth Social, il a exprimé sa profonde tristesse et qualifié Kirk de « grand, voire légendaire ». Il a également affirmé que le « radical left » (la gauche radicale) avait contribué, par son discours, à l’assassinat de son proche allié, qualifiant Kirk de « martyr de la vérité et de la liberté ».
Dans une vidéo publiée sur Truth Social, le président a accusé la gauche radicale de comparer depuis des années des Américains comme Charlie Kirk aux nazis et aux pires criminels et tueurs de masse. Ces déclarations s’inscrivent dans un climat où les rhétoriques adverses sont pointées du doigt comme facteurs aggravants de la violence politique.
Conséquences potentielles
Les analystes estiment que l’attentat contre Kirk pourrait amener les personnalités publiques à repenser la manière dont elles interagissent avec leurs publics. L’augmentation des menaces et des attaques soulève des questions sur la sécurité des élus, des responsables judiciaires et des acteurs politiques, ainsi que sur l’impact de la polarisation intense sur la vie démocratique.
Face à cette réalité, de nombreuses voix appellent à des mesures renforcées de protection et à un effort pour réduire la rhétorique incendiaire qui alimente la violence politique aux États-Unis.