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Le gouvernement allemand indique que, depuis mi‑août, 661 Afghanes et Afghans ont été arrêtés au Pakistan ; Afghanistan, Pakistan, réfugiés, arrestations, droits humains sont au cœur d’une controverse portant sur l’accueil et la protection des personnes en attente d’un transfert vers l’Allemagne.
Afghanistan, Pakistan, réfugiés, arrestations, droits humains : chiffres et déroulement depuis mi‑août
Selon les réponses fournies par le ministère de l’Intérieur et le ministère des Affaires étrangères à des demandes écrites de la fraction de gauche au Bundestag, et communiquées aux journaux du groupe Funke, 661 personnes originaires d’Afghanistan ont été arrêtées au Pakistan jusqu’au 8 septembre 2025. Parmi elles, 248 ont été renvoyées en Afghanistan.
Parmi les personnes déportées, le gouvernement allemand recense 51 « Ortskräfte » (anciens collaborateurs locaux), 124 personnes relevant du programme fédéral d’accueil et 73 individus inscrits dans d’autres programmes humanitaires destinés à être évacués vers l’Allemagne. Le ministère précise que pour plus de 300 des personnes arrêtées depuis mi‑août, « die Bundesregierung eine Rückgängigmachung der jeweiligen Maßnahme erreichen » konnte et que « Die Bundesregierung steht dazu weiterhin im intensiven Kontakt mit der pakistanischen Regierung. » Ces citations ont été fournies telles quelles par Berlin.
Contrôles au cas par cas et conditions d’admission
Le ministère des Affaires étrangères indique que des « Einzelfallprüfungen » — contrôles individuels — sont en cours pour toutes les personnes incluses dans les programmes d’accueil destinés aux ressortissants afghans, afin de vérifier si elles continuent de remplir les critères d’admission. Le ministère précise : « wo nicht alle Voraussetzungen erfüllt seien, etwa die Sicherheitsüberprüfungen negativ verlaufen, ‘wird eine Aufnahme nicht stattfinden’. » Cette formulation reflète la position officielle transmise par le gouvernement.
Des organisations de défense des droits humains, dont l’association « Kabul Luftbrücke », ainsi que des groupes parlementaires d’opposition (Verts, Linke) ont vivement critiqué la gestion par le gouvernement fédéral des personnes vulnérables au Pakistan. Clara Bünger, élue de Die Linke, a déclaré aux journaux du groupe Funke : « Es ist einfach nur schäbig, wie sich die Bundesregierung gegenüber den hochgradig gefährdeten Menschen aus Afghanistan verhält. » Elle a ajouté : « Das vollmundig gegebene Aufnahmeversprechen der Bundesrepublik Deutschland soll nun offenbar in zahlreichen Fällen gebrochen werden. » Ces citations figurent dans les documents de presse.
Procédures judiciaires, décisions et files d’attente en Pakistan
Le ministère des Affaires étrangères fait état d’environ 220 procédures engagées en 2025 devant les tribunaux administratifs par des ressortissants afghans contestant le refus de visa ou d’entrée dans le cadre des programmes d’accueil. En première instance, 42 des requêtes d’urgence ont abouti à des décisions contraignant le gouvernement fédéral à admettre les demandeurs. Dans 24 procédures d’urgence, les recours ont été rejetés et quatre dossiers ont été classés. En appel, les juridictions ont rejeté l’opposition du gouvernement dans six cas, et statué en faveur de l’exécutif dans six autres affaires.
Actuellement, plus de 2 000 Afghans attendent au Pakistan un transfert vers l’Allemagne dans le cadre des différents programmes d’accueil. Il s’agit notamment d’ »Ortskräfte » — anciens employés locaux de la Bundeswehr, de la police ou de ministères — mais aussi de défenseurs des droits humains et d’avocats. La nouvelle coalition CDU/SPD avait décidé d’un moratoire sur les admissions, ce qui a entraîné ces attentes prolongées, parfois pendant des mois ou des années, en particulier à Islamabad.
Avec le soutien juridique de « Kabul Luftbrücke », des dizaines de personnes disposant d’une promesse d’accueil de Berlin ont saisi la justice et obtenu gain de cause devant des tribunaux administratifs, lesquels ont jugé que l’Allemagne devait leur délivrer des visas. Les entrées réalisées le lundi précédent s’appuient sur ces décisions de justice.
Échanges diplomatiques et prochains actes
Le gouvernement allemand indique être en contact intensif avec la Pakistan pour faire revenir les mesures prises à l’encontre de certaines personnes et pour clarifier les cas relevant des programmes d’accueil. Les autorités fédérales poursuivent les vérifications individuelles et appliquent les décisions judiciaires rendues par les tribunaux administratifs.
Les chiffres communiqués et les décisions de justice constituent, pour l’instant, les éléments tangibles de la gestion de ces dossiers ; la situation demeure suivie de près par des organisations de défense des droits humains et par des élus critiques au Bundestag.