Au Népal, la crise politique s’accentue avec un bilan lourd: au moins 51 morts dans les troubles et 12 533 détenus en cavale, alors que l’armée renforce le contrôle de Katmandou et que s’organisent des discussions sur une transition gouvernementale. Le Premier ministre KP Sharma Oli a démissionné après les violences, et des représentants des manifestants réclament une rupture nette avec l’ancien système. La Génération Z joue un rôle actif dans les protestations et les demandes de changements profonds.
Bilan et contexte des troubles au Népal
Les violences ont débuté lundi, lorsque la police a ouvert le feu sur des jeunes manifestants, faisant selon la police au moins 19 morts et des centaines de blessés. Dès le lendemain, le Premier ministre KP Sharma Oli, au pouvoir depuis 2024, a ordonné le rétablissement de Facebook, X et YouTube et promis une enquête sur les violences policières, avant de présenter sa démission.
L’armée a repris le contrôle de la capitale, Katmandou, et le chef d’état-major, le général Ashok Raj Sigdel, a entamé des discussions, notamment avec des représentants des manifestants, pour nommer un gouvernement intérimaire. L’ancienne cheffe de la Cour suprême, Sushila Karki, 73 ans, est pressentie pour le diriger, mais son nom ne fait pas l’unanimité parmi les protestataires. Les tractations politiques se poursuivent vendredi.
« Au moins 51 personnes sont mortes cette semaine dans les troubles, dont 21 manifestants et 3 policiers », a précisé à l’AFP un porte-parole de la police, Binod Ghimire.
« Environ 13 500 détenus se sont échappés », a-t-il poursuivi.
12 533 sont toujours en cavale.
Les tractations autour d’un gouvernement de transition
Les discussions se concentrent sur la désignation d’un successeur au Premier ministre déchu et sur la mise en place d’un gouvernement de transition. Le général Ashok Raj Sigdel reçoit et consulte de nombreuses personnalités pour trouver un chef d’État provisoire et aurait prévu des entretiens avec le président Ramchandra Paudel, l’ex‑chef de la Cour Sushila Karki et une figure de la contestation, Sudan Gurung.
« Nous voulons que ça change », a exhorté jeudi Sudan Gurung.
« Notre première exigence, c’est la dissolution du Parlement. Et la fin de la corruption doit être une priorité absolue », a énuméré James Karki, 24 ans, devant la presse.
« Je veux croire que l’armée va nous entendre »
— James Karki, 24 ans, lors d’une prise de parole
La situation demeure fluide, avec des échanges entre les acteurs militaires, politiques et les jeunes de la Génération Z, qui réclament des réformes et une transition crédible pour sortir de la crise.