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Une étude conduite par l’Ifop pour le magazine Elle révèle que la question du consentement sexuel, rapports non désirés, étude, France reste largement taboue : près de six femmes sur dix et quatre hommes sur dix déclarent avoir eu des rapports sexuels sans en avoir envie.
Consentement sexuel, rapports non désirés, étude, France : principaux chiffres
Le sondage a été réalisé auprès d’un panel de 3 000 personnes, dont les trois quarts vivent en couple. Il apporte plusieurs chiffres marquants sur la prévalence des rapports non désirés au sein des relations conjugales. Près de 60 % des femmes disent avoir eu des rapports sans en avoir envie, contre environ 40 % des hommes.
Un quart de la population féminine déclare avoir été « forcé contre leur gré » au moins une fois dans leur vie. Sur les douze derniers mois, l’étude indique que cela concerne plus d’une femme sur dix de moins de 35 ans (12 %).
Comportements et représentations chez les hommes
Chez les hommes, 19 % avouent ne pas demander « systématiquement » le consentement de leur partenaire. Ce chiffre augmente parmi les hommes en couple. Parmi les hommes en couple de moins de 35 ans, un sur dix déclare ne « jamais » s’en assurer.
L’enquête rapporte aussi que 7 % des hommes — et 17 % des hommes de moins de 35 ans — déclarent avoir déjà eu un rapport sexuel avec une femme qui avait dit qu’elle ne le souhaitait pas.
Explications données par l’Ifop et contextes générationnels
Interrogé par Elle, François Kraus, directeur du pôle Politique et Actualité de l’Ifop, commente les différences générationnelles : « Chez les femmes de moins de 35 ans, on a un indéniable effet #MeToo, puisqu’elles prennent conscience de tout ce qui ne va pas de soi dans la sexualité conjugale ». Il évoque également des facteurs culturels chez les hommes :
« il y a un effet de la culture porno et masculiniste chez les hommes » qui ont moins de 35 ans, « qui entrent dans la sexualité avec comme seul modèle celui d’un mâle alpha ultradominant, d’une masculinité désirante, voire agressive, et d’un script sexuel écrit d’avance et ultragenré ».
François Kraus nuance son propos en rappelant qu’il n’existe plus « une » jeunesse, mais une « archipélisation des jeunesses », et que les résultats varient fortement selon les milieux sociaux et culturels.
Le cadre légal et la définition du viol en France
Le sondage rappelle aussi la distinction entre rapports non désirés et viol au sens pénal. Le site officiel précise que le viol « est caractérisé lorsque l’acte de pénétration est commis avec l’usage de violences, de menaces, d’une contrainte physique ou psychologique ou par surprise ». Ce crime est passible de vingt ans de réclusion.
Implication des résultats et questions soulevées
Les résultats mettent en lumière l’ampleur des rapports non désirés au sein des couples et interrogent les pratiques autour du consentement dans la sexualité conjugale. Le sondage montre des différences selon l’âge et le genre, et met en évidence un besoin de débat public sur la notion de consentement et les modèles sexuels transmis.
Sans prétendre à une exhaustivité, l’étude souligne l’importance d’aborder ces questions dans les sphères éducatives, sociales et médicales afin de mieux prévenir les situations de contrainte et d’informer sur le cadre légal existant.