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Les médias israéliens affirment que le Premier ministre Benjamin Netanyahou a ordonné une attaque visant des dirigeants du Hamas au Qatar, alors même que des signes laissaient présager une réponse positive imminente de la part du mouvement. L’accusation soulève des questions sur le calendrier de l’opération et sur son impact sur les négociations autour d’un éventuel échange de prisonniers. Le débat s’articule autour de la responsabilité politique et des calculs sécuritaires qui ont mené à cette décision.
Révélations des médias et rôle des services
Selon les enquêtes médiatiques, l’opération qui a ciblé des cadres du Hamas à Doha n’était pas fortuite et serait intervenue au moment où Israël savait que le mouvement envisagerait d’accepter des propositions de règlement. Le rapport du journaliste des affaires politiques de la Chaîne 11, Michaël Shemesh, a mis en lumière des échanges tenus quelques semaines avant l’attaque.
Le chef du Mossad, David Barnea (https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2024/4/8/%D8%AF%D9%8A%D9%81%D9%8A%D8%AF-%D8%A8%D8%B1%D9%86%D9%8A%D8%B9-%D9%85%D9%86-%D8%AA%D8%AC%D9%86%D9%8A%D8%AF-%D8%B9%D9%85%D9%84%D8%A7%D8%A1-%D8%A7%D9%84%D9%85%D9%87%D8%A7%D9%85), aurait évoqué devant les ministres des indices de projets d’assassinats de dirigeants du Hamas à l’étranger, y compris au Qatar (https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2014/3/13/%D9%82%D8%B7%D8%B1).
Plusieurs comptes rendus rapportent que Barnea a d’abord dit que « maintenant il n’y a pas de négociations », formulation interprétée comme une autorisation implicite. Il aurait ensuite tempéré ses propos, conseillant d’attendre la clarification de l’initiative présentée par le président américain Donald Trump (https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2015/8/26/%D8%AF%D9%88%D9%86%D8%A7%D9%84%D8%AF-%D8%AA%D8%B1%D9%85%D8%A8), mais la décision finale aurait été prise par Netanyahou.
Débats au sein des instances de sécurité et politiques
Des voix responsables au sein de la sécurité israélienne et des anciens responsables ont vivement critiqué le choix du calendrier. L’ancien chef du renseignement du service pénitentiaire, Yuval Biton, a remis en question l’objectif stratégique de l’opération.
- Biton a estimé que l’attentat ne contraindra pas le Hamas à céder sur ses revendications, y compris si tous ses dirigeants étaient éliminés.
- Ram Ben-Barak, député de la Knesset pour Yesh Atid (https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2017/4/18/%D8%A7%D9%84%D9%83%D9%86%D9%8A%D8%B3%D8%AA-%D8%A8%D8%B1%D9%84%D9%85%D8%A7%D9%86-%D8%A5%D8%B3%D8%B1%D8%A7%D8%A6%D9%8A%D9%84), a critiqué le moment choisi, rappelant que le pays était engagé dans des pourparlers sur une transaction d’échange de prisonniers, priorité majeure pour de nombreuses familles.
Le spécialiste des questions nationales et du front nord, Kobi Merom, a dénoncé ce qu’il a qualifié d’« annulation délibérée » du dossier des prisonniers, arguant que la direction sécuritaire avait recommandé de laisser une chance aux négociations, mais que Netanyahou avait choisi d’aller de l’avant.
Les familles des prisonniers et la perception d’une trahison
Les proches des détenus ont exprimé colère et frustration après l’attaque. Rukhama Yohifot (mère d’un prisonnier détenu par le Hamas) a imputé la responsabilité à la Maison-Blanche, affirmant que l’administration américaine avait donné le feu vert à l’opération et appelant à une intervention pour corriger ce qu’elle considère comme une « grave erreur ». Elle a insisté sur le fait que si la frappe n’avait pas eu lieu, le Hamas aurait probablement répondu favorablement à l’offre.
Les familles dénoncent une politique qui, selon elles, foule au pied les priorités humaines au profit de calculs politiques ou sécuritaires. Elles se disent soumises à une souffrance continue et réclament que la récupération des détenus reste la priorité absolue.
Plusieurs observateurs ont noté que, malgré des signes indiquant une acceptation partielle de l’accord par le Hamas, la perspective d’un accord global n’était pas encore scellée, rendant le timing de l’attaque particulièrement sensible et susceptible d’annuler une fenêtre d’opportunité.
Implications et questions en suspens
L’affaire soulève plusieurs interrogations politiques et stratégiques : qui a tranché en dernier ressort, quelles informations ont guidé le choix du moment, et quel impact concret cette opération aura sur les négociations à venir et sur la dynamique régionale ?
- Le rôle des services de renseignement dans l’initiation ou la recommandation d’opérations extérieures.
- La responsabilité politique du Premier ministre dans le choix du calendrier.
- Les conséquences à court et moyen terme pour les négociations sur les prisonniers et pour la stabilité régionale.
Ces questions demeurent au centre des échanges politiques et médiatiques en Israël, tandis que les familles continuent de réclamer que la priorité soit donnée à la libération des détenus plutôt qu’à des considérations tactiques.