Aux Mondiaux d’athlétisme de Tokyo, Jimmy Gressier a écrit une page d’histoire en remportant l’or sur le 10 000 mètres, dimanche 14 septembre. Le Boulonnais de 28 ans a choisi le tempo d’une finale exceptionnellement lente (28’55 »77), puis a lancé son effort dans la dernière ligne droite pour dépasser les favoris. Il s’impose devant l’Éthiopien Yomif Kejelcha et le Suédois Andreas Almgren, offrant à la délégation française sa première médaille d’or masculine sur cette épreuve.
Résultat et déroulé de la finale
Le Français s’est montré discret pendant la quasi-totalité de la course, préférant écouter le rythme général d’une finale historiquement lente. C’est dans l’ultime ligne droite qu’il a lancé son attaque, dépassant ses concurrents et s’assurant la médaille d’or avec une performance la plus remarquable de sa carrière. Le temps final, 28’55 »77, reflète une stratégie de course atypique qui a payé au moment décisif.
En décrochant la médaille suprême, Gressier a mis fin à une longévité d’hyper-domination africaine sur cette distance au niveau mondial. Depuis la création des Mondiaux en 1983, seuls Mo Farah et Alberto Cova avaient précédemment porté le titre sur le 10 000 mètres pour l’Europe, et le podium, depuis 2019, était majoritairement composé d’athlètes d’Afrique de l’Est.
La réussite française venait après un début de compétition incertain : la délégation tricolore n’imaginait pas décrocher une médaille après deux jours, et ce succès est tombé comme un symbole de renaissance et de progression pour le sport français.
Contexte, réaction française et signification
À l’issue de la course, Jimmy Gressier a exprimé une joie contenue mais громбante : « Aujourd’hui, je réalise mon rêve de gamin. J’ai commencé la course à pied pour ça et je crois que je peux déjà dire que j’ai réussi ma carrière. Ce titre, on ne me l’enlèvera pas. »
Depuis le titre mondial de Kevin Mayer en décathlon en 2022, personne n’avait réussi à monter sur la plus haute marche du podium pour le 10 000 mètres. Cette performance historique confirme la capacité de la France à s’imposer sur des distances de fond et à bouleverser les dynamiques habituelles du sport mondial.
Gressier a ensuite confirmé son ambition pour le week-end en s’alignant également sur le 5 000 mètres, dont la finale était programmée peu après. « Maintenant, je n’ai plus rien à perdre et j’espère réaliser une deuxième grosse course, » a-t-il déclaré, affichant une détermination prête à écrire une double page dans l’histoire de l’athlétisme français.