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Le 7 septembre, le gouvernement de Claudia Sheinbaum a lancé une vaste opération visant à démanteler un important réseau de contrebande hydrocarbures Mexique impliquant des militaires, des agents douaniers, des hommes d’affaires, des fonctionnaires et un ancien juge ; les enquêteurs estiment que les revenus de cette organisation se comptent en milliards d’euros.
Enquête et premières arrestations dans l’affaire de contrebande hydrocarbures Mexique
Les autorités mexicaines ont procédé à un coup de filet contre des dizaines de militaires de la marine, des agents des douanes, des chefs d’entreprise, des fonctionnaires publics et un ancien magistrat. Le dossier décrit une activité criminelle connue sous le nom de « huachicol fiscal », organisée autour d’un système de déchargement illégal de carburant dans plusieurs ports du pays.
La couverture médiatique a rapidement lié cette affaire à plusieurs assassinats commis ces dernières années, notamment la mort d’un vice-amiral abattu en 2024 après avoir dénoncé à ses supérieurs l’existence du réseau de corruption. L’affaire a pris une dimension politique majeure lorsque les autorités ont rendu publique l’identité de deux des principaux accusés, soulevant des questions sur l’implication de hauts responsables militaires.
Rôle des frères Farias et contrôle des ports d’Altamira et Tampico
Le dossier accuse notamment Manuel et Fernando Farias, deux hauts gradés de la marine, d’avoir pris le contrôle des services de douane maritime des ports d’Altamira et de Tampico, dans l’État de Tamaulipas (nord‑est). Les frères, qui seraient neveux par alliance de l’amiral José Rafael Ojeda — ancien ministre de la marine sous le gouvernement d’Andrés Manuel López Obrador (2018‑2024) — auraient profité de cette protection pour gravir rapidement les échelons et établir des circuits illégaux de déchargement de carburant.
Selon le dossier judiciaire, rendu public par une fuite du bureau du procureur — d’ordinaire hermétique — la contrebande d’hydrocarbures aurait été organisée dans huit ports mexicains. L’enquête évoque aussi l’existence d’un vaste réseau financier et logistique, reposant sur des centaines d’entreprises écran.
Portée économique et implications pour le commerce maritime
Le procureur a identifié plus de 500 sociétés impliquées dans des activités criminelles liées à la contrebande de carburant. Parmi elles figure la société de courtage Vector, présentée dans le dossier comme appartenant à Alfonso Romo, homme d’affaires milliardaire et ancien directeur de cabinet d’Andrés Manuel López Obrador. Le rapport judiciaire ne détaille pas publiquement l’ensemble des flux financiers, mais évoque des revenus « se comptant en milliards d’euros » pour l’organisation.
La découverte d’un tel réseau soulève des interrogations sur les vulnérabilités du contrôle douanier et portuaire, ainsi que sur les possibles complicités au sein d’institutions chargées de la sécurité et de la régulation des opérations maritimes.
Fuite du dossier et réactions politiques
La diffusion par la presse d’extraits du dossier judiciaire a transformé l’enquête en crise politique, notamment en raison des liens allégués entre des responsables militaires de haut rang et des figures proches des gouvernements précédents. Le fait que le bureau du procureur, décrit comme habituellement discret, ait vu fuiter des éléments sensibles alimente les débats sur la transparence et la gestion des enquêtes sensibles.
Les révélations ont mis en lumière le rôle de cadres de la marine et la manière dont des structures administratives portuaires auraient été détournées au profit d’un trafic organisé. Les autorités évoquent des arrestations et des perquisitions en cours, sans que tous les détails opérationnels aient été rendus publics à ce stade.
Arrestations à l’étranger et pièces du dossier
Parmi les arrestations liées à cette enquête figure la détention à l’étranger d’un ancien responsable mexicain. La photo ci‑dessous montre Hernan Bermudez Requena, ancien secrétaire à la sécurité de l’État de Tabasco, après son arrestation à Mariano Roque Alonso (Paraguay).
Les autorités n’ont pas publié la liste complète des personnes mises en cause ni le détail des charges portées contre chacun. Le dossier évoque cependant la participation coordonnée de personnels militaires et civils, ainsi qu’un réseau d’entreprises qui aurait servi à blanchir et à faire transiter les produits et les recettes du trafic.
Prochaines étapes judiciaires
Le déroulement de l’enquête et les suites judiciaires dépendront des investigations en cours et des poursuites engagées par le ministère public. Les perquisitions, les saisies et les auditions menées récemment devront permettre d’établir la responsabilité des individus et des structures impliquées, tandis que la révélation de liens avec des personnalités politiques et économiques devrait alimenter le débat public au Mexique.