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Une fresque XIXe siècle a été découverte et sauvée in extremis lors de travaux de rénovation d’une sandwicherie au Mans : deux artistes locales ont extrait et consolidé un papier peint artisanal rarissime, préservant ainsi un fragment du patrimoine culturel de la ville.
Au Mans, restauration fresque et préservation du patrimoine culturel
La scène s’est jouée rue des Minimes, au Mans (Sarthe), lorsque la rénovation d’un commerce a mis au jour un papier peint à la planche du XIXe siècle représentant une chevrière et son troupeau, sur fond de montagne et de ciel bleu. L’ensemble, d’un seul tenant, mesurait environ 1,80 m sur 2,20 m et était jusqu’alors dissimulé derrière un carrelage.
Alertée comme beaucoup de riverains et de commerçants du quartier, Anne Barkhausen — peintre en décor, maître d’art et créatrice de l’École française de décor — s’est immédiatement impliquée. Elle a entrepris, avec l’une de ses élèves, la plasticienne Katia Renvoisé, une opération de sauvetage menée « in extremis » sur quatre jours.
Opération de prélèvement et premières constatations
« Nous avons réussi à récupérer les motifs les plus importants de cette œuvre peu courante, qui devait orner un ancien commerce de bouche », explique Anne Barkhausen. Le propriétaire du local a autorisé le prélèvement pour restauration. Après consolidation de la surface, le décollement s’est effectué à la vapeur ; Barkhausen souligne d’ailleurs : « Spécial dédicace au magasin de confection qui a prêté son défroisseur pro. »
Le support s’est révélé fragile. « Le support étant de mauvaise qualité, nous n’avons pu retirer que 60 % du papier, confie Anne Barkhausen. Mais nous allons le reconstituer à l’identique. » Les deux artistes ont ainsi récupéré les motifs essentiels, tout en laissant une partie de l’œuvre sur place faute de tenue du support.
Calendrier de restauration et perspectives d’exposition
Le sauvetage n’achève pas le travail : Anne Barkhausen et Katia Renvoisé envisagent une année de restauration bénévole pour reconstituer la partie manquante et stabiliser l’ensemble. Elles mentionnent d’ores et déjà des pistes d’exposition possibles en 2026, parmi lesquelles le Salon international du Patrimoine culturel et les Journées européennes des métiers d’art, ainsi que des présentations par Katia Renvoisé, qui travaille sur « la fragilité de la mémoire ». Le dossier de restauration devrait donc se poursuivre tout au long de l’année à venir.
La découverte et la conservation de cette fresque XIXe siècle illustrent la vulnérabilité des décors historiques dissimulés dans des commerces anciens et l’importance d’une intervention rapide pour préserver le patrimoine culturel matériel des quartiers.
Auteur et origine de l’œuvre demeurent inconnus
Malgré le sauvetage et la restauration en cours, l’identité de l’auteur demeure un mystère. Aucune signature n’a été retrouvée sur le papier peint ; il reste incertain s’il s’agit d’une création originale ou d’une copie d’un motif répandu à l’époque. « Le mystère reste entier. Le travail continue. »
La mobilisation locale, l’intervention de spécialistes bénévoles et l’intention de présenter l’œuvre restaurée dans des événements patrimoniaux montrent la chaîne de conservation qui s’enclenche lorsqu’un élément de décor apparaît fortuitement lors de travaux. Pour l’heure, l’essentiel a été préservé : motifs centraux récupérés, consolidation amorcée et projet de reconstitution identique entamé.