En Colombie, mardi 16 septembre 2025, la Juridiction spéciale pour la Paix (JEP) a condamné sept anciens chefs rebelles des Farc à la peine maximale pour plus de 21 396 enlèvements commis au cours du conflit, selon la décision du tribunal. La JEP a imposé des restrictions de mobilité et l’obligation de mener des actions à la mémoire des victimes, dans le cadre de l’accord de paix de La Havane signé en 2016. L’ex-président colombien de centre-droit Juan Manuel Santos (2010-2018) a été récompensé pour ses efforts en faveur du processus de paix et a reçu en octobre 2016 le prix Nobel de la paix. Aucun des responsables condamnés n’était présent à la lecture du jugement.
Colombie : sept ex‑chefs des Farc condamnés par la JEP
La Juridiction spéciale pour la Paix a condamné sept anciens chefs de l’État-major des Farc, dont Rodrigo Londoño Echeverri (alias Timochenko), Pablo Catatumbo Torres Victoria, Pastor Lisandro Alape Lascarro, Milton de Jesús Toncel Redondo, Jaime Alberto Parra, Julián Gallo Cubillos et Rodrigo Granda Escobar, à des restrictions de mobilité et à l’obligation de mener des actions à la mémoire des victimes, conformément à l’accord de 2016 ayant conduit au désarmement des Farc et à leur transformation en parti politique. Les sept ex‑membres ont été déclarés coupables « en qualité d’auteurs de crimes de guerre, de torture, de traitements cruels », a déclaré un magistrat à Bogota.
Ils avaient tous reconnu leur responsabilité dans les 21 396 enlèvements et les accusations portent sur une variété de crimes commis au fil des années, notamment l’enlèvement de militaires, policiers, hommes d’affaires et dirigeants politiques, dont Ingrid Betancourt et d’autres otages célèbres. Selon Le Monde, ils avaient tous reconnu en 2022 leur responsabilité dans les 21 396 enlèvements. Aucun n’était présent à la lecture du jugement.
Des détracteurs estiment que la JEP manque de sévérité envers les guérilleros et que ces décisions ne suffisent pas à clore ce chapitre du conflit; les avis divergent sur l’efficacité de ce mécanisme de justice transitionnelle dans le cadre de l’accord signé en 2016.
Les images des otages et les drames des années ont marqué l’opinion publique; selon Le Monde, ces ex-membres avaient reconnu en 2022 leur responsabilité dans les 21 396 enlèvements. Des actes de détention et de violence contre des militaires, des policiers et des dirigeants politiques ont été cités dans les détails.
Contexte et portée du jugement
La décision s’inscrit dans le cadre du processus de paix et du démantèlement des Farc après l’accord de La Havane signé en août 2016, qui a conduit l’organisation à déposer les armes et à se transformer en parti politique. La JEP a été créée pour traiter des crimes commis pendant le conflit et pour permettre des réparations et la vérité.
Ce jugement illustre les ambitions du système judiciaire postconflit, mais il a aussi suscité des critiques et a été suivi de débats sur le niveau de responsabilité retenu et sur les mécanismes de réparations pour les familles des victimes. Il est attendu que les enquêtes poursuivent et que les procédures liées à la disparition et au démantèlement des mines se poursuivent dans les territoires touchés par le conflit.
« Systématique »
Les enquêtes, selon Sud-Ouest, ont montré que l’enlèvement avait devenu une pratique systématique, car il est évident que les crimes ont non seulement violé la loi, mais ont également laissé des blessures ouvertes qui persistent dans les familles, dans les territoires, dans la vie quotidienne du pays », a ajouté le magistrat.