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Plus de vingt chefs d’organisations humanitaires opérant à Gaza ont lancé un appel pressant aux dirigeants mondiaux pour intervenir immédiatement, après la première conclusion d’une commission indépendante de l’ONU selon laquelle Israël commet un génocide à Gaza. Les agences mettent en garde contre un risque d’aggravation catastrophique de la crise humanitaire si aucune mesure concrète n’est prise.
Un avertissement sans précédent des ONG
Les responsables de plus de 20 organisations humanitaires ont publié une déclaration conjointe soulignant l’urgence de la situation.
Ils estiment qu’environ 65 000 Palestiniens ont été tués dans les attaques israéliennes à Gaza, dont plus de 20 000 enfants, et indiquent qu’« près d’un million de personnes sont désormais au bord d’une période encore plus mortelle » si la communauté internationale n’intervient pas.
Les signataires rappellent que « l’inhumanité de la situation à Gaza est inconcevable » et dénoncent les efforts récents visant à déplacer de force la population de Gaza City par une occupation terrestre, visant selon eux à rendre la plus grande zone urbaine de l’enclave « délibérément… inhabitable ». (Voir la note de la coalition publiée par Islamic Relief Worldwide : https://islamic-relief.org/news/gaza-leaders-of-major-aid-groups-call-on-world-leaders-to-intervene-following-un-genocide-conclusion/)
Bilan humain et urgence alimentaire
Les agences décrivent des scènes de souffrance extrême auxquelles elles ont été directement témoins, avec des avertissements restés sans effet et des milliers de vies toujours en jeu.
Parmi leurs constats :
- Plus de 500 000 personnes souffrent de faim aiguë.
- La famine a été déclarée et s’étend.
- La privation cumulative et la malnutrition entraînent des décès quotidiens. (Voir l’analyse disponible sur Al Jazeera : https://www.aljazeera.com/video/newsfeed/2025/9/16/israeli-army-it-will-take-several-months-to-control-gaza-city)
Les organisations insistent sur le fait que la simple rhétorique ou des mesures partielles ne suffisent pas face à l’ampleur du problème.
La conclusion de l’enquête indépendante de l’ONU
Le mardi précédant la déclaration des ONG, Navi Pillay, présidente de la Commission internationale d’enquête indépendante de l’ONU sur le territoire palestinien occupé, a annoncé que l’instance avait conclu qu’Israël exerçait un génocide à Gaza.
Le rapport de la commission « conclut que les autorités israéliennes et les forces de sécurité israéliennes ont l’intention génocidaire de détruire, en tout ou en partie, les Palestiniens dans la bande de Gaza », écrit la commission.
Pillay a cité, en se fondant sur des déclarations publiques, plusieurs responsables qu’elle tient pour parmi les plus responsables, notamment le Premier ministre Benjamin Netanyahu, l’ancien ministre de la Défense Yoav Gallant et le président Isaac Herzog.
Réactions des signataires et déclarations marquantes
Christopher Lockyear, secrétaire général de Médecins Sans Frontières (MSF) et signataire de la déclaration commune, a déclaré que l’offensive militaire israélienne à Gaza équivalait à « la destruction systématique d’un peuple ».
MSF, selon Lockyear, est catégorique : « Israël commet un génocide contre les Palestiniens à Gaza et le fait en toute impunité absolue. » Il ajoute que « l’armée israélienne a attaqué tout et tout le monde à Gaza ».
Parmi les autres signataires figurent des organisations internationales telles que Islamic Relief Worldwide, ActionAid International, CARE International, Handicap International, Save the Children International, le Norwegian Refugee Council et Médecins du Monde.
Appel à l’action et responsabilités internationales
Les organisations humanitaires demandent que les États utilisent « tous les outils politiques, économiques et juridiques disponibles » pour intervenir. Elles jugent que la période actuelle exige des actions décisives plutôt que de la simple rhétorique.
« L’histoire jugera sans doute ce moment comme un test de l’humanité », avertissent-elles, et mettent en garde que l’inaction des membres de l’ONU constituerait une « complicité » posant un précédent dangereux pour l’avenir.
Réponse d’Israël
Le ministère israélien des Affaires étrangères a rejeté les conclusions de la commission, qualifiant son rapport de « faux » et accusant ses rédacteurs de « servir de relais à Hamas » sur les réseaux sociaux.
Ces déclarations s’inscrivent dans un contexte de tensions diplomatiques accrues suite à la publication du rapport de la commission de l’ONU.
Ressources et lectures complémentaires
Pour mieux comprendre les éléments de l’enquête et le contexte humanitaire, consulter les documents et analyses publiés par Al Jazeera :
- Ce que dit l’enquête de l’ONU sur le génocide présumé : https://www.aljazeera.com/video/talk-to-al-jazeera/2025/9/16/un-israels-war-on-gaza-is-genocide
- Déplacements massifs et offensive terrestre : https://www.aljazeera.com/video/newsfeed/2025/9/16/desperate-palestinians-flee-gaza-city-as-israel-launches-ground-offensive
- Fuite des civils alors que les bombardements s’intensifient : https://www.aljazeera.com/news/2025/9/16/thousands-of-palestinians-flee-as-israeli-bombs-rain-down-on-gaza-city