La Fédération des chasseurs d’Aude met en place une filière locale autour de la venaison, avec une chambre froide et un réseau de partenaires publics pour acheminer la viande vers les bénéficiaires et les points de vente locaux. Après une année d’exploitation, 80 bêtes mises à disposition et 5 500 repas servis pour les plus démunis, l’initiative cherche désormais à passer à la vitesse supérieure. L’installation, implantée au siège de la fédération à Badens, a reçu des soutiens publics importants: l’État (140 000 €), Carcassonne Agglo (6 000 €), la communauté de communes de Castelnaudary (5 000 €) et la Fédération de chasse (5 000 €). À noter que 20 000 sangliers sont abattus dans l’Aude chaque année.
Dans l’Aude, une filière de venaison prend forme
Le projet est né autour d’une chambre froide implantée au siège de la Fédération des chasseurs audois à Badens et inaugurée il y a environ un an, en présence de tous les partenaires publics. Le financement public est récapitulé dans les chiffres: l’État apporte 140 000 €, Carcassonne Agglo 6 000 €, la communauté de communes de Castelnaudary 5 000 € et la Fédération de chasse 5 000 €. Cette infrastructure permet la collecte de venaison et son passage par l’abattoir de Pamiers, car Quillan n’a pas l’agrément gibier, puis par la Cuma de Salles-sur-l’Hers et enfin vers les associations liées à la Banque alimentaire pour être distribuée. « Avec une traçabilité sur toute la chaîne. »
La solidarité des chasseurs de sangliers s’exprimait jusque-là par des dons en nature (venaison) aux Restos du cœur et à la Banque alimentaire, mais c’était incompatible avec les normes d’hygiène. Aujourd’hui, après une saison d’exercice de la chambre froide, 80 bêtes mises à disposition et 5 500 repas servis, l’objectif est de passer à la vitesse supérieure et de formaliser une filière qui associe production, transformation et distribution.
De plus, l’objectif affiché est de valoriser les produits audois issus de la chasse et de les commercialiser dans des points de vente locaux, afin de soutenir l’économie rurale tout en garantissant des conditions sanitaires et une traçabilité complète.
Objectifs financiers et débouchés locaux
La Fédération explique viser l’autonomie financière une fois l’enveloppe sur trois ans épuisée, en travaillant sur deux débouchés: la transformation réalisée à la conserverie Esquines à Douzens pour obtenir des pâtés et des civets, et la vente de gibier à Esquines. Dans ce cadre, elle envisage de candidater pour faire partie du programme européen de développement rural porté par l’agglomération de Carcassonne. « Le projet, c’est de valoriser les produits audois issus de la chasse et de les commercialiser dans des points de vente locaux. »
Par le passé, la fédération avait déjà reçu un soutien régional pour investir dans une chambre froide et assurer la commercialisation de la viande de sangliers. « On était en train de créer une filière. On devait travailler avec l’abattoir de Castelnaudary, agréé pour le gibier, et on vendait les sangliers à la conserverie de charcuterie Esquines à Douzens. Mais l’abattoir de Castelnaudary a fermé. On a essayé de travailler avec le Catalan Guash mais cela n’a pas abouti et on a perdu le financement. »
À noter que 20 000 sangliers sont abattus dans l’Aude chaque année.