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L’émir du Qatar, Cheikh Tamim ben Hamad Al Thani, s’est rendu à Amman pour des entretiens avec le roi Abdallah II, au lendemain d’un sommet arabe et islamique d’urgence organisé à Doha qui a vivement condamné l’attaque israélienne contre la capitale qatarie. Sa visite, annoncée quelques jours après ce sommet, marque la première rencontre bilatérale majeure depuis le raid qui a touché un quartier résidentiel de Doha le 9 septembre. Cheikh Tamim doit être reçu par le roi Abdallah II, le prince héritier Hussein et plusieurs hauts responsables jordaniens.
Contexte et réactions régionales
Le raid israélien sur Doha a fait six morts et a été qualifié par l’émir de « flagrante, perfide et lâche » attaque visant des dirigeants du Hamas dans la capitale qatarie. L’événement a provoqué une onde de choc dans la région et a été au cœur des débats lors du sommet d’urgence tenu à Doha. Pour un résumé des déclarations tenues lors de ce sommet, voir le compte rendu publié à Doha : https://www.aljazeera.com/news/2025/9/16/qatar-hosts-arab-islamic-emergency-summit-who-said-what.
Lors du même sommet, le Conseil de coopération du Golfe (CCG) a promis « d’activer un mécanisme de défense conjoint », présenté comme le résultat le plus concret de la réunion. Cette décision illustre l’inquiétude grandissante des États du Golfe face aux opérations militaires qui touchent des capitales de la région. Texte et analyse relatifs aux engagements du CCG : https://www.aljazeera.com/news/2025/9/16/gcc-vows-joint-defence-but-arab-islamic-summit-short-on-concrete-action.
Objectifs annoncés de la visite
La visite de l’émir cherche à renforcer la coordination entre Doha et Amman sur plusieurs dossiers sensibles, notamment la sécurité régionale, l’aide humanitaire et la gestion des retombées diplomatiques de l’attaque. Les entretiens porteront probablement sur la coopération militaire, la livraison d’aide aux Palestiniens et la préparation des positions à adopter lors de l’Assemblée générale des Nations unies. Le déplacement intervient aussi après une rencontre, la veille, entre l’émir et le secrétaire d’État américain Marco Rubio à Doha, destinée à apaiser les relations entre Washington et Doha : https://www.aljazeera.com/news/2025/9/11/trump-response-to-israels-qatar-attack-undermines-us-credibility-analysts.
Le correspondant d’Al Jazeera à Amman, Osama Bin Javaid, a insisté sur l’importance symbolique de ce déplacement, le qualifiant de premier voyage bilatéral significatif après le raid israélien. Selon lui, la visite vise à montrer que le Qatar reste aux côtés du peuple palestinien tout en poursuivant un rôle diplomatique actif dans la région et au-delà. Elle envoie un message politique clair avant les débats internationaux des prochains jours.
Sujets attendus durant les entretiens
Parmi les thèmes qui devraient dominer les discussions figurent :
- La coordination militaire et sécuritaire face aux frappes qui ont visé Doha.
- La facilitation et l’acheminement de l’aide humanitaire aux populations palestiniennes, domaine dans lequel la Jordanie joue un rôle-clé.
- La concertation sur la réponse diplomatique commune avant l’ouverture de l’Assemblée générale des Nations unies.
En parallèle, les dirigeants aborderont l’amélioration de leurs relations bilatérales et le soutien à la stabilité régionale, y compris des discussions sur la situation en Syrie. Ces sujets montrent la volonté des deux États de coopérer sur des dossiers politico-militaires et humanitaires essentiels.
Perspectives et implications
La visite intervient dans un contexte de fortes tensions régionales et de polarisation internationale autour du conflit à Gaza et des opérations israéliennes. Le rôle du Qatar comme interlocuteur diplomatique et facilitateur d’aide humanitaire renforce l’importance d’un partenariat étroit avec la Jordanie, porte d’entrée essentielle pour l’assistance aux Palestiniens. Pour suivre l’évolution du conflit et ses répercussions, le suivi en direct proposé par Al Jazeera peut être consulté ici : https://www.aljazeera.com/news/liveblog/2025/9/17/live-israel-kills-a-dozen-palestinians-as-gaza-city-invasion-intensifies.
La coordination entre Doha et Amman avant les réunions internationales pourrait influencer les positions adoptées par d’autres États arabes et islamiques. Alors que la région reste sur ses gardes après l’attaque de Doha, la visite de l’émir est perçue comme un signal fort de solidarité et de mobilisation diplomatique.