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À Boulogne-sur-Mer, la pêche française confrontée à des défis

by charles
France

La pêche française est à un tournant, selon les professionnels, et Boulogne-sur-Mer devient le cadre d’un examen des réformes et des défis. Les 15e assises de la pêche et des produits de la mer réunissent à Boulogne des pêcheurs, des scientifiques et des élus autour des questions de renouvellement de flotte, de quotas et d’aires marines protégées. « On est à un tournant pour la pêche française », estime Olivier Le Nézet, président du Comité national des pêches. Il rappelle que le secteur, chahuté par le Brexit, la fermeture temporaire du Golfe de Gascogne pour lutter contre les captures accidentelles de dauphins et la restriction redoutée des espaces dédiés à la pêche, a « besoin de stabilité ». La France, deuxième producteur européen de produits de la pêche en 2023 (derrière l’Espagne), est un géant fragilisé: une flotte vieillissante, avec des navires d’une moyenne d’âge de 30 ans, difficile à décarboner et peu à même d’attirer de jeunes recrues.

Pêcheurs réunis à Boulogne-sur-Mer lors des assises
Pêcheurs à Boulogne-sur-Mer lors des assises de la pêche.

À Boulogne-sur-Mer, les assises éclairent les défis de la pêche française

Aux 15e assises, 500 professionnels sont réunis aux côtés de scientifiques et d’élus pour discuter des perspectives pour 2026 et au-delà. Le Brexit est au cœur des préoccupations et, selon Marie-Sophie Lesne, « l’accès à la ressource est fondamental » et « il faut mettre en place un plan de gestion de la Manche ». En mai, les pêcheurs avaient accueilli avec « soulagement » la prolongation jusqu’en 2038 d’un accord leur permettant de continuer à pêcher dans les eaux britanniques, mais cet enthousiasme a été de courte durée.

Autre point névralgique: la délimitation des AMP et les restrictions associées; les autorités plaident pour une « approche au cas par cas », afin de tenir compte des écosystèmes et des techniques de pêche avant d’imposer de nouvelles limitations. « On a de la visibilité dans le temps, c’est vrai. Mais cet accord est une coquille vide, parce que les Britanniques ont entre-temps annoncé la création de 43 nouvelles aires marines protégées (AMP) dans des zones où nos navires travaillent », a expliqué Olivier Le Nézet.

Une flotte vieillissante et des tensions autour des règles européennes

Deuxième producteur européen de produits de la pêche en 2023, derrière l’Espagne, la France apparaît comme un géant affaibli. Sa flotte est vieillissante, les navires ont en moyenne 30 ans, et le renouvellement est difficile à réaliser en raison des règles européennes qui interdisent l’acquisition de navires plus puissants par crainte d’augmenter les captures.

La technique la plus décriée reste le chalutage de fond, jugé destructeur; début juin, le gouvernement a annoncé une limitation progressive du chalutage de fond sur 4% des eaux hexagonales d’ici fin 2026. Dans la salle, Maxime Fait, patron du chalutier Manuréva, résume la tension: « Trop souvent, on parle de nous sans nous ». Les assises cherchent en parallèle des pistes pour soutenir les pêcheurs sans aggraver les pressions sur les écosystèmes marins.

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