Plusieurs municipalités et le gouvernement se retrouvent autour d’un symbole explosif : les drapeaux palestiniens sur les mairies à l’approche du 22 septembre, date de reconnaissance par la France d’un État palestinien. Le ministère de l’Intérieur a publié un télégramme demandant aux préfets de s’opposer à ce pavoisement et de saisir la justice administrative en cas de refus. L’appel politique d’Olivier Faure à faire flotter ces drapeaux a alimenté le débat sur la neutralité du service public et sur les risques pour l’ordre public. Certaines villes ont annoncé qu’elles envisageaient d’agir symboliquement, en déployant le drapeau sur leur façade, ce qui déclenche des réactions contrastées sur le terrain. Cette date coïncide aussi avec Roch Hachana, le Nouvel an juif.
Ministère de l’Intérieur et préfets face à la polémique du 22 septembre
Dans un télégramme consulté par l’AFP, le secrétaire général du ministère de l’Intérieur, Hugues Moutouh, rappelle que « Le principe de neutralité du service public interdit de tels pavoisements » et invite les préfets à « déférer à la juridiction administrative » les décisions des maires qui maintiendraient des drapeaux étrangers sur des édifices publics. Le document souligne aussi « les risques d’importation sur le territoire national d’un conflit international en cours » et des « troubles graves à l’ordre public identifiés localement ».
Plusieurs villes, comme Nantes et Saint-Denis, ont annoncé vouloir afficher le drapeau palestinien sur leur fronton. La note précise toutefois que « un tel pavoisement constitue une prise de parti dans un conflit international » et « une ingérence contraire à la loi », rappelant les risques de troubles à l’ordre public. Alors que la date du 22 septembre approche, les autorités évoquent aussi la possibilité de recours juridiques en cas d’obstruction à la neutralité.
La journée du 22 septembre est présentée par le gouvernement comme l’étape officielle de reconnaissance de l’État de Palestine à l’ONU, une étape qui intervient dans un contexte où Roch Hachana est aussi célébré cette année-là.
Réactions locales et positions politiques
Du côté politique, Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, a réagi à l’appel à faire flotter le drapeau en déclarant sur X que « Un ministre démissionnaire devrait gérer les affaires courantes, pas chercher à s’opposer symboliquement à la décision prise par le président de la République de reconnaître un État palestinien ». Il a aussi rappelé que « les préfets n’ont pas de pouvoir propre d’interdiction à la différence des manifestations », ajoutant que « la justice tranchera au besoin ».
Sur le terrain, Nantes et Saint-Denis ont été les villes les plus médiatisées, tandis que d’autres communes comme Corbeil-Essonnes ont évoqué des gestes symboliques. Le télégramme du ministère rappelle que le droit et la neutralité du service public doivent guider les décisions, et que les édiles qui persisteraient à hiss er des symboles étrangers pourraient être soumis à des procédures juridiques. Des critiques venues de la droite et de certaines formations d’opposition ont réclamé le respect de la loi et de la séparation des pouvoirs, alors que l’échéance approche.
En réponse, Olivier Faure a souligné que « la justice tranchera au besoin » et a reproché que « les préfets n’ont pas de pouvoir propre d’interdiction à la différence des manifestations ». Le débat public continue d’être animé par des déclarations et des contre-déclarations entre responsables locaux et nationalistes.