Home ActualitéMeurtre Nadège Desnoix 1994: ADN confirme Lafolie après 31 ans

Meurtre Nadège Desnoix 1994: ADN confirme Lafolie après 31 ans

by charles
France

La cour d’assises de Laon se penche sur l’un des plus anciens cold cases de France: le meurtre de Nadège Desnoix, 17 ans, en mai 1994 dans l’Aisne. Pascal Lafolie, 58 ans, est jugé et encourt jusqu’à trente ans de réclusion criminelle. L’affaire, longtemps sans piste solide, a connu un rebondissement marquant en 2021 lorsque les scellés ont été réexaminés et que l’ADN a permis d’établir une correspondance avec l’accusé. Les proches de la victime restent en attente de réponses après 31 ans d’angoisse, tandis que l’accusé conteste certaines versions des faits.

Pascal Lafolie au procès pour Nadège Desnoix
Pascal Lafolie lors du procès pour Nadège Desnoix (1994), après une avancée ADN en 2021.

À Laon, le procès pour le meurtre de Nadège Desnoix se tient

À Laon, la cour d’assises écoute le témoignage des uns et des autres dans le cadre d’un dossier qui remonte à fin mai 1994. Nadège Desnoix, alors lycéenne de 17 ans, avait été retrouvée lacérée près du lycée de Château-Thierry. Dans ce dossier, Pascal Lafolie est poursuivi pour meurtre et risque jusqu’à trente ans de réclusion criminelle. L’enjeu est de comprendre pourquoi le meurtre a pu ronger les proches de la victime pendant plus de trois décennies et comment l’enquête a évolué jusqu’à l’identification de l’auteur par l’ADN.

Les enquêteurs ont exploré de nombreuses pistes, du petit ami à divers témoins, sans parvenir à établir un mobile clair ou à mettre un nom sur le ou les suspects pendant des années. Des traces génétiques avaient été découvertes sur les vêtements de Nadège, mais les banques de données n’apportaient pas de correspondance probante jusqu’en 2021. Cette année-là, de nouvelles expertises sur les scellés ont démontré que l’ADN prélevé sur le chouchou porté par la jeune fille correspondait à celui de Pascal Lafolie.

« C’est un miracle qu’on en soit là », a déclaré Arnaud Miel, avocat de la mère de la victime partie civile au procès.

En garde à vue, Pascal Lafolie passe initialement aux aveux. « Je ne pensais pas que ça finirait en meurtre pour une fellation », a déclaré l’accusé, dans des éléments de l’enquête rapportés par les médias.

Il revient ensuite sur ses déclarations. « Sa capacité à se souvenir n’est pas entière, ce sont des faits qui remontent à plus de trente ans », explique son avocate, Me Justine Devred. « Il reconnaît avoir été sur les lieux, il a le souvenir d’y avoir été avec son frère, puis il a des trous de mémoire. »

En 1994, Pascal Lafolie résidait à Jouarre (Seine-et-Marne), à une trentaine de kilomètres de Château-Thierry où il avait habité plusieurs années auparavant. Dans sa nouvelle version des faits, il raconte qu’il conduisait son frère à un rendez-vous le jour où ils ont croisé la route de Nadège Desnoix. Pascal Lafolie soutient que ses « trous de mémoire » sont dus à des coups que lui aurait portés son frère à la tête, alors qu’il tentait d’empêcher ce dernier de faire du mal à l’adolescente.

Toutefois, l’implication de son frère, mort quelques mois avant l’interpellation de Pascal Lafolie, a été écartée au cours des investigations, et les enquêteurs se sont interrogés sur un éventuel opportunisme de la part de l’accusé.

Versions et mémoire : le débat autour des faits

Selon Me Justine Devred, Lafolie se dit aujourd’hui toujours innocent. Des éléments de l’enquête indiquent que son récit évolue et que les enquêteurs se sont interrogés sur une éventuelle opportunité ou manipulation. L’implication du frère a été écartée au cours des investigations, et la défense soutient que les « trous de mémoire » expliquent en partie les contradictions entre les versions présentées par l’accusé et les événements connus.

Le procès se poursuit et les témoignages, les analyses ADN et les échanges entre les avocats resteront déterminants pour la suite de l’affaire.

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