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La capitale russe, Moscou, a réuni samedi soir des artistes de plus de 20 pays pour la relance du concours musical « Intervision », remis sur pied avec une emphase sur les « valeurs traditionnelles » et des techniques numériques avancées. L’événement, présenté comme une alternative à l’Eurovision européenne, s’est tenu à la « Live Arena » près de Moscou et a annoncé que l’Arabie Saoudite accueillera la prochaine édition en 2026.
Victoire du Vietnam
Le chanteur vietnamien Dok Vok a remporté le concours avec une chanson inspirée d’un poème sur le bambou vietnamien. Sa prestation l’a profondément marqué, lui qui avait remporté il y a dix ans le titre de « The Voice » au Vietnam.
Sur scène, Dok Vok a remercié les téléspectateurs « pour chaque seconde consacrée » au concours Intervision, après une finale d’environ quatre heures.
Performances et moments marquants
Parmi les moments forts, le chanteur russe Shaman — figure connue des cérémonies nationales — a interprété « Au cœur » avant de demander que sa prestation ne soit pas prise en compte par le jury. Il a déclaré : « L’hospitalité fait partie intégrante de l’âme russe, et je comprends que, selon la loi de l’hospitalité, je n’ai pas le droit d’être parmi les concurrents. »
Plusieurs artistes sont montés sur scène en tenue nationale ou en costumes sobres, et chaque chanson a été chantée dans la langue maternelle de l’interprète, contrastant avec l’Eurovision où l’anglais domine souvent.
- La Cubaine Zuleima Iglesias Salazar est apparue en robe rose pour une rumba d’ouverture.
- La Qatarie Dana Almeer, connue pour sa participation à l’ouverture de la Coupe du Monde 2022, a chanté sur la scène moscovite.
- Le Serbe Slobodan Trkulja a interprété « 3 roses », dédiée à ses trois filles.
Organisation, jury et incidents
Le concours, relancé par une décision présidentielle en février, a été salué dans un message filmé par Vladimir Poutine, qui a loué l’idée du festival et son « respect des valeurs traditionnelles et des cultures diverses ».
La mise en scène a intégré des figures dansantes géantes en habits traditionnels, créées via la réalité augmentée pour annoncer chaque pays participant.
Initialement prévu avec 23 pays, le concours a connu un retrait de dernière minute : la chanteuse Vassy (Vasiliki Karagiorgos), qui devait représenter les États-Unis, s’est désistée, les organisateurs évoquant des « pressions politiques sans précédent » de la part du gouvernement australien. Parmi les jurés figuraient des personnalités internationales, dont l’ancien chanteur du groupe Deep Purple, Joe Lynn Turner.
Participants, portée et positionnement géopolitique
Les organisateurs ont affirmé que les pays engagés — incluant des partenaires des BRICS comme le Brésil, l’Inde, la Chine, l’Afrique du Sud, ainsi que l’Égypte et les Émirats — représentent une population totale dépassant les 4 milliards d’habitants.
Aucune nation de l’Union européenne n’a envoyé de représentant, dans un contexte de fortes sanctions occidentales contre la Russie depuis le début de son offensive en Ukraine en 2022.
Histoire du concours
Le festival Intervision avait été conçu comme une vitrine musicale pour les pays alliés de l’ex-Union soviétique. La première édition remonte à 1965 en Tchécoslovaquie.
Après l’écrasement du Printemps de Prague en 1968, le concours fut suspendu, puis relancé en 1977 en Pologne. Avec l’effondrement de l’Union soviétique au début des années 1990, l’événement a progressivement disparu avant d’être réactivé récemment.
- 1965 : première édition en Tchécoslovaquie.
- 1968 : suspension après la répression du Printemps de Prague.
- 1977 : renaissance en Pologne.
- Années 1990 : arrêt définitif après l’effondrement soviétique, puis relance au XXIe siècle.
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