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Une nouvelle campagne de lettres pour l’accès à l’université des jeunes défavorisés en Angleterre vise à encourager près de 10 000 élèves des zones les plus défavorisées à envisager des études supérieures, en leur envoyant des messages personnalisés rédigés par des étudiants issus de milieux similaires.
Campagne de lettres pour l’accès à l’université des jeunes défavorisés en Angleterre
« Dear Rahamat, first of all congratulations! I remember the day I got my GCSE results. The potential for your life to change has just begun. » Ainsi débute la lettre de Kemi Adeyemi, aujourd’hui étudiante en médecine, adressée à Rahamat et à des milliers d’autres élèves de sixth form ayant obtenu d’excellents résultats aux GCSE dans certaines des zones les plus défavorisées d’Angleterre. L’initiative gouvernementale prévoit l’envoi de lettres personnalisées à presque 10 000 élèves dans des établissements où les taux de progression vers l’enseignement supérieur sont parmi les plus faibles.
Adeyemi, qui étudie à King’s College London (KCL), explique dans sa lettre : « I write this to you from my final year of medicine at King’s College London (KCL) as a working-class student from a not-so-good area who was in care, went to state schools and was on free school meals. » Elle encourage ces jeunes à ne pas se laisser décourager par des considérations financières et détaille le soutien disponible, notamment les bourses : « Don’t let financial considerations hold you back when choosing the right course and university for you. »
Chaque lettre est signée par un étudiant de KCL qui partage son parcours pour combattre l’idée selon laquelle l’université ne serait destinée qu’aux privilégiés. L’objectif affiché est de dénouer le lien entre origine sociale et réussite universitaire, en montrant des trajectoires concrètes et des aides pratiques.
Données et inégalités observées
Le ministère de l’Éducation britannique indique que les élèves privilégiés ont presque deux fois plus de chances d’aller à l’université que leurs pairs défavorisés. Les écarts territoriaux sont importants : un adolescent de Redbridge, à Londres, a presque trois fois plus de probabilité de poursuivre des études supérieures qu’un jeune de Knowsley, dans le Merseyside.
Des études antérieures confortent l’impact des interventions ciblées : une recherche de 2017 a montré que l’envoi d’une lettre d’un étudiant universitaire à un élève de sixth form issu d’un milieu similaire augmentait la probabilité d’accepter une place dans une université sélective, passant de 8,5 % à 11,4 %, soit l’équivalent d’environ 300 étudiants supplémentaires par an.
Rencontres et témoignages à Brockley
Lundi, Adeyemi, maintenant médecin résident, a rencontré en personne des élèves du Christ the King Aquinas sixth-form college à Brockley, dans le sud-est de Londres, qui avaient reçu sa lettre. « It’s so important that young people know that their background doesn’t determine where they can study, » a-t-elle déclaré. « As a result of the letters, I hope students feel empowered to apply for university and that they know they deserve to be there just like anyone else. »
Parmi les destinataires, Adam Dragan, 17 ans, avait envisagé un apprentissage diplômant pour éviter l’endettement étudiant ou de retourner en Pologne pour profiter de la gratuité. Après avoir lu la lettre d’Adeyemi et découvert les dispositifs d’aide tels que les bourses et les offres contextuelles, il a changé de perspective : « It changed my view of what’s achievable. » Adam espère désormais étudier économie et management à l’université d’Oxford.
Kaira Freeman, 17 ans, qui souhaite étudier la psychologie médico-légale, a expliqué que la lettre l’a rendue plus informée sur le soutien financier : « It made me feel confident there are options out there to help students who might need financial help. » De son côté, David Zheng, 17 ans, qui veut étudier le droit et épargne pour l’université depuis sept ou huit ans, confie que la lettre d’un étudiant de KCL nommé Daya, qui a étudié le sport and exercise medical science, lui a permis de se sentir « a bit more confident, reading other people’s experience of university, telling them they are not alone on their journey. »
Objectifs politiques et suite annoncée
Bridget Phillipson, la secrétaire d’État à l’éducation, a présenté l’initiative comme une composante du programme du gouvernement travailliste pour rompre le lien entre origine sociale et réussite : « Talent, aspiration and hard work – not postcode or background – should decide a young person’s future. » Elle a ajouté : « Universities need to do more to make sure they’re reaching the most talented people in our country wherever they come from. » Des précisions supplémentaires doivent figurer dans un livre blanc à paraître.
La campagne de lettres s’inscrit dans une logique de sensibilisation et d’accompagnement, en s’appuyant sur des témoignages personnels pour rendre l’accès à l’université plus tangible et réduire les freins perçus par les jeunes défavorisés. Les autorités attendent de ces messages qu’ils augmentent le nombre de candidatures et contribuent à une meilleure égalité des chances sur le long terme.