Table of Contents
Privation des droits civiques et imposition des plus riches reviennent au cœur du débat public en France, où les propositions de François Ruffin alimentent les discussions sur l’équilibre entre justice fiscale et libertés civiques. Lors d’une émission sur BFMTV/RMC, l’élu de Somme a réaffirmé des mesures controversées à l’encontre des fortunes qui fuiraient l’impôt, suscitant des réactions en chaîne au sein de la sphère politique. Le cadre du dossier inclut aussi la taxe Zucman et l’idée de sanctions renforcées pour inciter à rester dans le pays, sans que les interlocuteurs ne s’accordent sur les effets pratiques. Le débat met en lumière les tensions entre une fiscalité plus redistributive et les garde-fous démocratiques.
\n
Privation des droits civiques: la proposition de Ruffin
\n
« Pourquoi ne pas envisager une privation des droits civiques ? Le gel de leurs avoirs ? (…) Ils font le choix de faire sécession d’avec la communauté, comme l’avaient fait les aristocrates pendant la Révolution française », a déclaré François Ruffin. « Aujourd’hui, on vit dans un pays où les milliardaires paient deux fois moins d’impôts en proportion que leur secrétaire et que les infirmières. Est-ce que c’est normal ? », a martelé l’élu ex-LFI qui siège actuellement au sein du groupe écologiste à l’Assemblée nationale. Il réitère son appel à « relever l’imposition des plus hauts revenus » et propose de s’inspirer du modèle américain, en continuant à « taxer à vie » en cas de départ à l’étranger. Favorable à la taxe Zucman – un impôt plancher visant à s’assurer que les foyers fiscaux disposant de plus de 100 millions d’euros de patrimoine contribuent chaque année à hauteur d’au moins 2% de leur fortune. Le député a jugé cet exil fiscal comme « extrêmement marginal » selon l’étude citée.
\n
\n
Réactions et cadre fiscal: taxe Zucman et exil fiscal
\n
Le cadre des propositions de Ruffin est lié à la taxe Zucman, un impôt plancher visant à s’assurer que les foyers fiscaux disposant de plus de 100 millions d’euros de patrimoine contribuent chaque année à hauteur d’au moins 2% de leur fortune. Une étude publiée cet été par le Conseil d’analyse économique a évalué l’effet des chocs fiscaux inverses: les réformes de 2013 ont augmenté les départs nets de 0,04 à 0,09 point de pourcentage, soit au pire environ 350 ménages, et l’allègement fiscal de 2017 a fait baisser ces départs nets de 0,01 à 0,07 point. En réaction, l’économiste Thomas Piketty a déclaré à Bloomberg que « si vous ne payez pas la taxe Zucman, vous vous mettez dans la même position que quiconque décide de ne pas payer d’impôt – vos actifs peuvent être gelés, vous pouvez être arrêtés à l’aéroport ». Cette remarque a alimenté les échanges entre socialistes et droites, certains dénonçant une dérive autoritaire selon les sources.
\n
\n
Réactions politiques et position des partis
\n
La droite a rapidement réagi, certains dénonçant l’idée de privation des droits civiques comme une dérive. Éric Ciotti, chef des députés du Rassemblement national allié de l’UDR, a notamment déclaré sur TF1 que l’idée d’arrêter des personnes à l’aéroport « c’est l’URSS. On n’est plus dans une démocratie, on est dans un pays d’extrême gauche, c’est le Venezuela ». Le débat autour de ces propositions a été qualifié de confrontation entre une doctrine fiscale plus redistributive et des garanties démocratiques, avec des voix évoquant les risques pour les libertés publiques et l’image de la France à l’international. D’autres sources mentionnent que plusieurs formations de droite considèrent ces mesures comme incompatibles avec le cadre républicain.