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Le parti pro‑européen Action et solidarité (PAS) a remporté de façon nette les élections législatives en Moldavie, un scrutin présenté comme un choix décisif entre une orientation européenne et un basculement vers Moscou. Avec la quasi‑totalité des procès‑verbaux dépouillés, les données électorales faisaient état d’environ 50,2 % des voix pour le PAS, contre 24,2 % pour le Bloc patriotique, favorable à la Russie. Ce résultat place le pays sur une trajectoire claire en faveur de l’intégration européenne tout en maintenant de fortes tensions géopolitiques.
Résultats et répartition des voix
Les chiffres provisoires, compilés avec la plupart des bureaux de vote reportés, confirment la victoire du PAS et une nette avance sur ses rivaux pro‑russes. L’Alternativa, bloc également proche de Moscou, arrive en troisième position, suivi du parti populiste Nos Partis.
- PAS (Parti d’Action et de Solidarité) : 50,2 %.
- Bloc patriotique (pro‑russe) : 24,2 %.
- Alternativa : troisième.
- Nos Partis : quatrième.
Cette majorité évite au PAS la nécessité de former une coalition probablement instable, ce qui devrait accélérer la continuité des réformes en vue d’une intégration à l’Union européenne.
Réactions internationales
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a salué la victoire en écrivant sur X : « Moldavie, vous l’avez fait à nouveau. Aucun effort pour semer la peur ou la division n’a pu briser votre détermination. Vous avez choisi clairement : l’Europe. La démocratie. La liberté. Notre porte est ouverte. »
Le président ukrainien Volodymyr Zelenskyy a également félicité le pays, estimant que la Russie avait « échoué à déstabiliser la Moldavie », malgré des efforts massifs pour saper le processus électoral et corrompre des acteurs clés.
Accusations d’ingérence russe
Le scrutin a été dominé par des allégations d’ingérence russe, que les autorités moldaves ont dénoncées avant et pendant la campagne. Le Premier ministre Dorin Recean avait averti que Moscou dépensait « des centaines de millions » d’euros dans ce qu’il qualifiait de « guerre hybride » visant à reprendre le contrôle politique du pays.
La Russie a nié mener une campagne de désinformation ou de corruption des votes. Les enquêtes et les arrestations intervenues avant le vote figuraient parmi les éléments cités par les autorités moldaves pour justifier leurs mises en garde (voir par exemple les développements rapportés le 22 septembre 2025 : https://www.aljazeera.com/news/2025/9/22/moldova-detains-74-people-over-alleged-russia-backed-plot-before-elections).
Pour un état des lieux des allégations et des effets sur le déroulement du dépouillement, consulter le dossier de suivi : https://www.aljazeera.com/news/2025/9/28/moldova-holds-parliamentary-elections-hit-by-claims-of-russian-interference.
Contexte géopolitique et enjeux
La Moldavie, enclavée entre l’Ukraine et la Roumanie (membre de l’UE), a amorcé ces dernières années un virage pro‑occidental. Le pays a obtenu le statut de candidat à l’Union européenne en 2022, peu après l’invasion russe de l’Ukraine.
Des spécialistes estiment que la victoire du PAS est « une victoire claire pour les forces pro‑européennes » et qu’elle permettra de poursuivre les réformes nécessaires à l’adhésion. Cependant, la Moldavie restera exposée à des pressions géopolitiques intenses, avec des tentatives russes persistantes pour la ramener dans sa sphère d’influence.
Jour du vote : incidents et tensions
La journée électorale a été marquée par une série d’incidents perturbateurs, allant des menaces à la bombe dans plusieurs bureaux de vote à l’étranger jusqu’à des cyberattaques visant des infrastructures électorales et gouvernementales.
- Menaces d’explosifs dans plusieurs bureaux de vote à l’étranger.
- Cyberattaques sur des plateformes électorales et des systèmes administratifs.
- Électeurs photographiant leur bulletin et transports illégaux de bulletins vers certains bureaux de vote.
- Trois arrestations liées à des tentatives présumées de provoquer des troubles post‑électoraux.
Ces incidents ont alimenté les inquiétudes quant à la stabilité du scrutin et ont renforcé l’importance perçue de l’intégrité du processus au moment des élections Moldavie 2024.
Déclarations des dirigeants moldaves
La présidente Maia Sandu avait qualifié le scrutin de « plus décisif » pour l’avenir du pays, écrivant que son issue déterminerait « si nous consolidons notre démocratie et rejoignons l’UE, ou si la Russie nous ramène dans une zone grise ». Son message visait à mobiliser les électeurs autour du choix européen.
Le Premier ministre Dorin Recean a appelé la population à transformer l’inquiétude en mobilisation : « Nous ne pouvons pas changer ce que fait la Russie, mais nous pouvons changer ce que nous faisons en tant que peuple », a‑t‑il déclaré, soulignant la nécessité d’une réponse civique aux tentatives d’ingérence.
Perspectives politiques
Analystes et responsables pro‑européens estiment que la majorité obtenue par le PAS offrira une fenêtre de continuité politique propice à l’avancée des réformes vers l’adhésion à l’Union européenne. Une majorité claire évite les compromis qui auraient pu ralentir le calendrier des réformes.
Cependant, la trajectoire reste fragile : la Moldavie évolue dans un environnement régional tendu, et la pression de la Russie demeure un défi quotidien pour les dirigeants et la société civile.
Pour un suivi des développements pendant le dépouillement et l’après‑scrutin, voir aussi le suivi du parti pro‑UE en tête des résultats : https://www.aljazeera.com/news/2025/9/28/moldovas-pro-eu-party-takes-lead-in-election-as-vote-counting-under-way.