Table of Contents
La crise politique déclenchée par la démision de Sébastien Lecornu s’accroche à des ultimes négociations et à des menaces de dissolution. Le président et le Premier ministre en exercice tentent d’orchestrer une sortie de crise par une plateforme d’action et de stabilité, dans un contexte où les partis du socle commun semblent encore divisés sur la suite à donner au gouvernement et à l’Assemblée. Cette semaine, Lecornu doit rencontrer les chefs des partis et les présidents des deux chambres pour esquisser un cap partagé, faute de quoi l’Élysée a averti qu’il prendrait ses responsabilités.
Lecornu lance un cycle d’ultimes négociations sous pression
Selon des informations publiées en début de semaine, Sébastien Lecornu a accepté de mener d’ultimes discussions avec les forces politiques d’ici mercredi soir pour « définir une plateforme d’action et de stabilité ». Dès mardi matin, il reçoit à Matignon les chefs de partis du socle commun et les responsables parlementaires, tandis que Bruno Retailleau, surnuméraire du camp LR, a annoncé qu’il ne se rendrait pas à la réunion et qu’il réclamait une rencontre bilatérale. Le contexte est en grande partie marqué par la nomination de Bruno Le Maire aux Armées et par les reproches d’une partie de la droite sur la solidité des comptes publics.
Les réactions et les enjeux autour d’un possible tournant
Les réactions politiques restent partagées et publiques, avec pour cadre le souhait de trouver une majorité ou d’envisager une dissolution. Selon un sondage pour TF1, plus de 66% des Français réclament aujourd’hui une dissolution de l’Assemblée nationale pour sortir de la crise. Du côté du Rassemblement national, Éric Ciotti a averti que « Aucun gouvernement ne bénéficiera de notre soutien, tout gouvernement sera censuré, nous appelons très vite au retour aux urnes pour sortir de cette crise de régime », alors que Marine Le Pen pousse à une dissolution « incontournable ». À l’inverse, le camp de la gauche, et notamment Jean-Luc Mélenchon, appelle à l’action et à vérifier les conditions d’une éventuelle destitution, tout en restant ferme sur la nécessité d’un changement de cap.
Gabriel Attal, dirigeant du parti Renaissance, a réaffirmé que « Je considère que si vous avez une majorité de partis politiques qui préfèrent que le pays ait un budget plutôt que de nouvelles élections, c’est que c’est un sujet de méthode. Et la méthode qui a été utilisée n’a pas été la bonne jusqu’à maintenant », soulignant les tensions internes et la recherche d’un cadre politique plus stable.
Échéance, risques et cadre parlementaire
La crainte majeure demeure l’éventuelle dissolution de l’Assemblée, une hypothèse que les oppositions évoquent régulièrement et qui pourrait redéfinir les équilibres politiques avant une éventuelle nouvelle configuration du gouvernement. L’Élysée a tenu à rappeler que Lecornu doit « mener d’ici mercredi soir » ces discussions et que, en cas d’échec, le chef de l’État « prendra ses responsabilités ». Au-delà des questions de procédure, les analystes notent que les débats sur le socle commun et les alliances pourraient durablement modifier les perspectives pour 2027 et influencer le calendrier budgétaire.