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Édouard Philippe exige une présidentielle anticipée après le budget

by charles
France

La crise politique qui secoue la France s’approfondit autour de la perspective d’une dissolution de l’Assemblée et d’une présidentielle anticipée après l’adoption du budget 2026. Edouard Philippe, ancien Premier ministre, a pris position en appelant Emmanuel Macron à organiser une élection présidentielle anticipée. Dans ce contexte, les partis se mobilisent et les négociations s’accélèrent autour des voies de sortie et des configurations possibles du pouvoir. Le président a fixé un cadre temporel à Sébastien Lecornu, lui donnant 48 heures pour des négociations de la dernière chance et laissant planer la menace d’une dissolution en cas d’échec.

Édouard Philippe appelle à une présidentielle anticipée après l’adoption du budget

Sur RTL, Edouard Philippe a expliqué que « Emmanuel Macron a la responsabilité immense d’être le chef de l’Etat. Ce n’est pas une critique de l’homme, j’ai de l’estime pour lui. Ce n’est pas la question de l’homme, c’est la question de la fonction. Face à affaissement de l’État, face à cette mise en cause de l’autorité de l’État, il doit prendre une décision à la hauteur de sa fonction. Et pour moi, c’est de garantir la continuité des institutions en partant de façon ordonnée », estime-t-il. « C’est une façon de faire qui, je pense, l’honorerait », juge-t-il sur RTL. « Je ne suis pas pour une destitution du président de la République, ou pour sa démission brutale, immédiate », affirme-t-il. « Mais je crois qu’il doit prendre une initiative. Il me semble qu’il honorerait s’il nommait un Premier ministre avec pour fonction de faire adopter un budget. Dès lors que la France est dotée d’un budget, et c’est indispensable, il annonce qu’il organise une élection présidentielle anticipée ».

Edouard Philippe lors d'une prise de position sur les retraites
Edouard Philippe, lors d’une prise de position sur les retraites, image tirée d’un live.

Réactions des partis et des institutions

La crise provoque des réactions contrastées. Bruno Retailleau, ministre démissionnaire et président des Républicains, a assuré que « Ce qui est exclu c’est que LR se dissolve dans une majorité macroniste (…) nous participerons à une condition, c’est que ce soit un gouvernement que j’appellerais de cohabitation ». Aurore Bergé, porte-parole démissionnaire du gouvernement, a été plus tranchante sur les risques politiques: « La démission n’existe pas. Emmanuel Macron ne démissionnera pas. Cette question ne se pose pas », a-t-elle martelé dans Bonjour ! La Matinale de TF1. De son côté, Gabriel Attal, secrétaire général du parti Renaissance, a rappelé que « Il y a des décisions qui donnent le sentiment d’une forme d’acharnement à vouloir garder la main », lors du 20 heures de TF1. Marine Tondelier, secrétaire nationale des Ecologistes, a évoqué la nécessité d’envisager toutes les hypothèses et proposé que « toutes les formations de gauche se réunissent ce matin à 9h »; le Parti socialiste a indiqué qu’il n’en ferait pas partie « en présence de LFI », qui privilégie une dissolution ou la démission du chef de l’État. Les discussions autour d’un éventuel nouveau gouvernement se poursuivent, avec Sébastien Lecornu chargé d’« ultimes consultations » et de décider s’il peut être possible de former une coalition compatible avec les objectifs des différents blocs.

Sébastien Lecornu dans le cadre de la crise politique
Sébastien Lecornu, au cœur des ultimes consultations dans la crise politique.

Échéances et perspective

Au plus haut niveau, Emmanuel Macron a indiqué à Sébastien Lecornu qu’il disposait de 48 heures pour négocier une plateforme d’action et de stabilité, en cas de succès ou d’échec. Le chef de l’État a précisé qu’en cas de succès, Lecornu ne serait pas automatiquement nommé Premier ministre, son rôle se bornant à dire si des voies de compromis restent possibles. Au sein des blocs, les analyses et les positions varient: certains estiment que la fin de règne de la Macronie se prolonge, d’autres pensent qu’une dissolution pourrait être la seule sortie, tandis que des voix appellent à des coalitions plus larges ou à des gouvernements techniques. Dans ce contexte, les partenaires de gauche et les écologistes maintiennent leurs exigences et leurs analyses, tout en appelant à des solutions qui évitent l’instabilité durable et protègent les institutions.

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