Home ActualitéLecornu reconduit à Matignon et censure en point de mire

Lecornu reconduit à Matignon et censure en point de mire

by charles
France

Emmanuel Macron a reconduit Sébastien Lecornu à Matignon, cinq jours après la démission de son premier gouvernement, et lui a donné « carte blanche » pour proposer une nouvelle équipe et mener les négociations avec les partis politiques. Lecornu a accepté sa mission « par devoir » et doit s’atteler, selon l’Élysée, à la formation d’un cabinet et à l’ouverture des dossiers qui ont animé les tractations ces derniers jours, notamment le budget 2026 et la réforme des retraites. Dans ce contexte, les positions des oppositions et les promesses de débats parlementaires annoncent une phase de négociations complexe, marquée par des tensions entre les deux camps et des menaces de censure sur fond de querelles autour de la réforme des retraites.

Lecornu reconduit à Matignon et les enjeux pour le gouvernement

Selon l’Élysée, le président a chargé Lecornu de former rapidement un nouveau gouvernement et d’ouvrir le débat sur les dossiers évoqués lors des consultations, dont le budget 2026 et la réforme des retraites. Le président a déclaré que Lecornu mènerait les négociations avec les partis et que tous les dossiers évoqués seraient ouverts au débat parlementaire. Lecornu a accepté la mission « par devoir » et a promis de travailler sur le budget 2026 et le rétablissement des comptes publics sans viser d’objectifs présidentiels pour 2027 parmi les ministres, selon des échanges relayés par l’entourage présidentiel.

Sébastien Lecornu lors d'une allocution publique
Photographie montrant Sébastien Lecornu lors des discussions sur le nouveau gouvernement

Les menaces de censure et les réactions des partis

La question de la censure occupe le devant de la scène. Le Parti socialiste, dont les votes seront décisifs, a clairement posé ses conditions: « Nous rappelons de manière très claire ce soir au Premier ministre que s’il n’y a pas dès sa déclaration de politique générale la confirmation de l’abandon du 49-3, des mesures pour protéger et renforcer le pouvoir d’achat des Français et une suspension immédiate et complète de la réforme des retraites, nous le censurerons », a déclaré à l’AFP Pierre Jouvet, secrétaire général du PS.

Dans l’opposition de droite, le Rassemblement national a promis une censure immédiate et a dénoncé ce qu’il appelle « une honte démocratique et une humiliation pour les Français »: Jordan Bardella a déclaré que le parti « censurera bien sûr immédiatement cet attelage sans aucun avenir », et son allié Éric Ciotti a partagé cette ligne.

Dans le reste de la gauche, La France insoumise, le Parti communiste français et les Écologistes ont rapidement annoncé qu’ils déposeraient des motions de censure contre le gouvernement. Manuel Bompard, coordinateur des Insoumis, a qualifié la situation d' »un nouveau bras d’honneur aux Français d’un irresponsable ivre de son pouvoir. La France et son peuple sont humiliés. » Marine Tondelier, secrétaire nationale d’EELV, a pour sa part estimé que le pays est « au bord de la crise de nerfs » et dénoncé un choix « pas rationnel, pas démocratique ».

Du côté du PS, Olivier Faure a dénoncé l' »irresponsabilité du président de la République » et rappelé que le PS ne sera « pas la bouée de sauvetage » d’un macronisme qui prend l’eau de toutes parts, selon les remarques relayées par les cadres du parti. Enfin, à l’extrême droite, Jordan Bardella et l’allié du RN, Éric Ciotti, ont réaffirmé leur position de censure immédiate et leur opposition à un exécutif perçu comme fragile.

Emmanuel Macron reconduit Lecornu à Matignon, photo officielle
Réactions des partis après l’annonce de la nomination

En coulisses, les partis de la majorité et leurs alliés poursuivent les discussions autour du calendrier parlementaire: le Parlement disposera d’environ 70 jours pour l’examen du budget 2026, selon les dispositions constitutionnelles, et les blocs devront s’entendre sur un texte à débattre avant la fin de l’année. Lecornu a promis que tous les dossiers évoqués seraient soumis au Parlement et soumis au débat public, ce qui laisse entrevoir des semaines marquées par des négociations et des concessions potentielles.

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