Madagascar vit une crise politique et sociale, alors que le président Andry Rajoelina doit s’adresser à la nation lundi soir. Des appels à sa démission se multiplient dans les rues d’Antananarivo et une partie de l’armée semble prise dans la contestation. Selon les premières informations des services du président et de l’agence AFP, des milliers de manifestants occupent le centre-ville et des rassemblements sont prévus tout au long du week-end.
À Antananarivo, le président doit s’adresser à la nation lundi soir
Le président Andry Rajoelina doit s’adresser à la nation lundi à 19 h locale (16 h GMT), selon un communiqué publié sur Facebook par ses services. Des appels à la démission se multiplient parmi les manifestants et l’opposition, tandis qu’une unité militaire, le Capsat, a appelé à « refuser de tirer » sur les manifestants.
La localisation du chef de l’État est considérée comme inconnue par certains témoins, mais ses services affirment qu’il est resté dans l’île pour assurer les affaires courantes. Des milliers de manifestants ont parcouru le centre-ville et plusieurs rassemblements ont été signalés, y compris des étudiants le lundi et le week-end, selon des journalistes de l’AFP. Le collectif Gen Z a appelé à un nouveau rassemblement plus tard lundi, marquant une extension de la contestation qui a débuté le 25 septembre.
Bilan des violences et appels au calme après deux semaines de contestation
Le bilan des violences demeure contesté: selon un bilan des Nations unies, au moins 22 personnes ont été tuées et plus d’une centaine blessées depuis le début des protestations le 25 septembre. Le chef de l’État, Andry Rajoelina, a démenti ces chiffres et a estimé les pertes de vies à 12, décrivant les victimes comme « des pilleurs, des casseurs ».
La contestation, initialement centrée sur des coupures d’eau et d’électricité, s’est élargie et a mobilisé des segments importants de la société, y compris des étudiants. Madagascar demeure marquée par une longue histoire de soulèvements et par des périodes de transitions militaires. Selon la Banque mondiale, au moins 80 % des 32 millions d’habitants vivent avec moins de 15 000 ariary par jour (2,80 €).